La Fédération générale de l'enseignement secondaire (FGES), relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a tenu une grande réunion vendredi 27 avril à l'issue de laquelle il a été annoncé que les notes des élèves seront remises à l'administration mettant ainsi fin à ce qu'avait qualifié, début de la semaine dernière, Lassaâd Yaâcoubi, de « bataille historique » des enseignants contre le gouvernement et le ministère de l'Education nationale. Le secrétaire-général de la Fédération, Yaâcoubi, a admis, sur un texte publié sur sa page officielle Facebook, sa défaite expliquant avoir tout mis en œuvre pour bien mener le militantisme des enseignants appelant ces deniers à l'unité et à la solidarité. Selon lui, les enseignants reprendront, dès la rentrée prochaine, leur protestation pour réussir à obtenir leurs revendications. De son côté, le secrétaire-général de l'UGTT, Noureddine Tabboubi, a déclaré, en marge de sa participation, samedi, aux travaux du congrès ordinaire de la Fédération générale de la santé, que conclure que ceux qui considèrent que la remise des notes et la reprise des cours représentent une victoire pour le gouvernement de Youssef Chahed raisonnent avec une idiotie politique sans nom. Pour lui, les enseignants sont revenus sur leurs décisions pour rendre service aux citoyens et à leurs enfants et qu'ils n'ont, à aucun cas, reculer devant le gouvernement. Le secrétaire-général de la centrale syndicale a annoncé que les négociations ont commencé et qu'il présidera lui-même, demain, une délégation syndicale qui se rendra au ministère de l'Education pour entamer les discussions relatives aux revendications syndicales qui ont mené au blocage de la semaine dernière. Et d'ajouter que la question de réformer l'UGTT en interne est devenue une nécessité aujourd'hui tout en assurant que ni le gouvernement ni aucune partie ne pourra jamais infiltrer la centrale syndicale pour quelconque raison. La déclaration de Noureddine Tabboubi démontre, entre les lignes, qu'il reste très méfiant après l'épisode où la Fédération générale ait ‘osé', en plein jour, se révolter contre la décision de la plus haute autorité de l'UGTT à savoir son comité administratif national. Un comité qui a appelé à la reprise immédiate des cours et à la remise des notes des élèves et qui s'est retrouvé face à un refus catégorique de la Fédération en question. Bien que le refus n'ait duré que 24 heures, l'incident a marqué une première pour l'histoire de l'UGTT ce qui risque d'influencer le reste du mandat de Tabboubi. Un Tabboubi qui a perdu en crédibilité, en influence et en autorité à cause de cet incident qui restera dans les annales. De cette bataille ‘historique', les Tunisiens retiendront surtout que dans leur pays, presqu'aucune entité, qu'elle soit gouvernementale ou autre, n'est épargnée de la scission ; durant ces sept dernières années, les Tunisiens ont été divisés par tellement de sujets que l'union et la question de la paix sociale sont devenues presqu'un mirage évoqué par tous les politiciens sans avoir aucune trace d'existence dans le monde réel. Une scission qui agace et angoisse et qui survient, surtout, dans un moment plus que délicat pour ce pays souffrant de tellement de maux. En attendant un avenir meilleur, il serait temps pour ceux qui nous gouvernent de repenser leur politique et de tenter de nous éviter des affrontements qui ne sauraient plus tarder vu la situation.