La date fatidique très attendue et très appréhendée cette année, arrive à grands pas, afin que les candidats passent leur bac qui représente pour eux un passeport pour l'enseignement supérieur tant souhaité. Toutefois, bien que cet examen donne des sueurs froides et provoque des insomnies chez les familles, l'espoir des candidats est qu'on en finisse, enfin, malgré tous les aléas qu'ils avaient vécu, tout au long de l'année scolaire, avec tous les bouleversements que tout le monde connait. Les écoliers des classes terminales, toutes sections confondues, ont bataillé dur, afin d'arriver assez bien armés pour l'examen. Chacun, selon sa classe sociale, tente de rattraper le temps perdu, à la suite des grèves à répétition, à coups de révisions acharnées et de cours supplémentaires harassants pour colmater les brèches dans les programmes, et cela au prix fort. Cela a fait le bonheur des enseignants qui n'ont pas lésiné sur l'effort pour répondre à la demande, en se faisant payer largement, en monnaie sonnante et trébuchante, surtout que les règlements imposés par l'ancien ministre de l'Education, Néjijalloul dont le syndicat a eu la tête, ont été relégués aux calendes grecques. Le mois de Ramadhan n'a pas empêchés les professeurs de profiter de la manne des cours de rattrapage. Au lieu de passer les soirées en famille, ils et elles préfèrent se consacrer à leurs activités très lucratives des cours de rattrapage et j'ai vu de mes propres yeux certains écoliers suivre, par obligation (tenez-vous bien !) jusqu'à 03H00 du matin. Hé oui ! Nécessité oblige. D'autres candidats au bac ont préféré déserter, depuis des mois, l'école publique pour aller s'inscrire dans des établissements privés, en payant des frais exorbitants, afin d'être à jour, lors de l'examen. Ministère de l'Education et syndicat des enseignants ont préféré se chamailler, tout au long de l'année scolaire, sans tenir compte des conséquences de leurs méfaits sur les familles et des candidats au bac dont certains, aussi, ont préféré reporter leur chance à l'année prochaine où, entre autres, tenter leur chance en comptant sur les « fausses copies » et le copiage si l'opportunité leur est offerte. Toutefois, le ministère de l'Education a pris les devants pour les dissuader et a renforcé la campagne de sensibilisation contre la fraude au baccalauréat en envoyant des SMS à tous les candidats et en rappelant l'interdiction d'introduire les téléphones portables dans les salles "Des SMS seront transmis aux candidats les 3 et 4 juin pour les dissuader de tricher", a indiqué jeudi à la TAP, AmorOuelbani, directeur général des examens au ministère de l'Education. Il a ajouté que des affiches interdisant l'utilisation de téléphones portables dans les salles ont été accrochées à l'entrée de chaque centre d'examen, et précisé qu'un spot télévisé destiné exclusivement aux parents a été également programmé. Selon le responsable, les convocations aux examens du bac comportent un document rouge qui rappelle les différentes sanctions que peuvent encourir les fraudeurs. Chaque année, le ministère de l'Education lance cette campagne nationale dans le but de lutter contre toutes les formes de tricherie lors des examens dont la fraude électronique. Tout candidat ayant commis une fraude ou une tentative de fraude ne pourra s'inscrire de nouveau à l'examen qu'après cinq ans et sera exclu de tous les établissements éducatifs publics, conformément à l'arrêté du 15 mai amendant celui du 24 avril 2008, relatif au régime de l'examen du baccalauréat. Toute mauvaise attitude ou comportement inapproprié sera puni par l'exclusion de tous les établissements éducatifs publics, en plus de l'interdiction de passer l'examen pendant trois ans, selon la même loi. Lorsque la fraude ou la tentative de fraude est associée au mauvais comportement, le candidat risque d'être interdit de passer l'examen du baccalauréat pendant six ans, outre son exclusion de tous les établissements éducatifs. Malheureusement, les responsables sont en dehors de la plaque, parce que le meilleur moyen d'éviter ces fraudes aurait été un meilleur enseignement, des programmes achevés et des professeurs qui enseignent le civisme et le patriotisme, avant tout. Par ailleurs, les candidats au baccalauréat 2018 peuvent consulter du 5 au 8 juin les notes et codes du contrôle continu (code de la moyenne annuelle, code de la discipline et note finale de l'éducation physique), sur le site électronique www.edunet.tn. En cas d'erreur, les candidats concernés parmi les élèves inscrits dans les lycées publics et privés doivent présenter une réclamation à la direction de leur institution, avant le 8 juin 2018, selon un communiqué publié hier par le ministère de l'Education.