L'association des anciens de l'auberge de Nabeul , avait convié le public pour son concert de fin d'année. Ce fut un beau concert, l'espace Dar Nabel était comble.C'est «un spectacle léger et plein d'émotion», commente Noureddine Boussaa, le trésorier de l'association. Tantôt en solo tantôt en groupe, le chant a trouvé une bonne réceptivité dans la salle. Les 35 choristes dirigés par le maestro Noureddine Laribi ont su émouvoir les spectateurs venus nombreux, assister à cette fête musicale. Elles ont cartonné bien qu'elles n'aient pas une grande expérience musicale.Les titres du répertoire offraient une variété de genres qui allient la qualité à la diversité, depuis des adaptations de chansons traditionnellesdu Malouf , du classique tunisien , des mouwachahates , des reprise de Saliha, de Abdelwaheb.... Une belle soirée avec des chansons qui ont réchauffé les spectateurs et ravivé le souvenir des veillées d'antan. Ces belles voix féminines et quel que soit leur âge, ont gratifié l'auditoire de chansons célèbres, exécutées avec maestria, du répertoire de noubas et chants sublimes de cet art ancestral, qui reflètent le raffinement et le charme de ce patrimoine musical authentique. Le public enthousiasmé a ainsi été transporté par la poésie et les fameux rythmes de la musique arabo-andalouse qui témoigne depuis la nuit des temps de la magnificence de la civilisation tunisienne et andalouse. Le récital fut tout le long du spectacle un réel éblouissement des sens, une invitation au voyage où chaque mélodie interprétée marque une étape. L'auditoire, ébloui, est bercé tantôt par un ensemble de voix féminines, limpides, tantôt par un ensemble de voix masculines, et dont le timbre contraste agréablement avec le son un peu aigu des jeunes chanteuses. Ce contraste est plus saisissant quand Houda Khadhar prend le micro en solo, appuyé par ses camarades, et se met à interpréter, selon son humeur, une chanson douce ou rythmée. Le résultat est prodigieux. Chantée par une voix féminine au timbre chaleureux, cette chanson, soutenue par une orchestration moderne, lui donnant un cachet contemporain, tout en préservant son authenticité, a subjugué un public visiblement fin connaisseur du répertoire. Les choristes vont par la suite revisiter plusieurs titres de la musique tunisienne en reprenant Saliha. Ils ont ainsi fait vibrer les mélomanes issus d'horizons différents, mais ayant en commun une passion inconditionnelle pour ce patrimoine musical. Ils vont ensuite embarquer l'assistance dans une randonnée musicale, interprétant des mouachahts. Les sonorités relevées du luth, mêlées aux sons aiguës du nay et des violons, ont restitué l'ambiance paisible propre à la musique savante que représente le genre malouf, au plaisir d'une assistance conquise par le professionnalisme des musiciens et la brillante prestation des choristes. Ce fut ensuite d'apprécier la voix de Naziha Ben Abdessalem Miled qui nous interpréta un succès de Sadok Thraya « Al Barah Nehlem Bel Ghanja ». La salle se mettra de suite en harmonie avec elle. On la reprend en chœur. Ca lui fait plaisir, ça la fait se lâcher d'avantage et le public apprécia. C'est la symbiose ! Dans la liesse, Bahija Daoud nous éblouit par sa chanson « Betasil Allih » . Tout comme Leila Daas qui étonne aussi par l'étendue de ses capacités vocales en reprenant un ancien succès de Houyem Younes « Mabalouhou La yarhamou » et la soirée continue avec cette voix masculine de Habib Babay. Du pur et de la bonne musique. Un vrai régal, un show coloré bien concocté par ces belles voix féminines mais aussi masculines.