Wissem Saïdi, avocat du journaliste Borhen Bssais, a annoncé, lundi 28 juillet 2025, que l'enquête préliminaire visant son client ainsi que son confrère Mourad Zeghidi a officiellement été close depuis le 22 juillet. « Jeudi 24 juillet, nous avons pris contact avec le greffe d'instruction pour suivre l'évolution du dossier. On nous a répondu qu'il n'y avait rien de nouveau. Aujourd'hui, nouveau contact, et nous apprenons qu'une décision de clôture de l'instruction a été rendue depuis le 22 juillet, avec transmission du dossier à la chambre d'accusation », a déclaré l'avocat, dénonçant le manque de transparence autour de cette affaire, qui suscite une vive inquiétude dans les milieux médiatiques. Le dossier des deux journalistes, emprisonnés depuis le 11 mai 2024, s'inscrit dans une affaire complexe mêlant des accusations de blanchiment d'argent et l'application controversée du décret 54. Selon le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, Mohamed Zitouna, les poursuites ont été engagées sur la base de « sérieuses informations » concernant leur implication présumée dans des infractions financières, notamment des soupçons d'enrichissement illicite liés à leurs activités médiatiques. Le comité de défense de Mourad Zeghidi avait dénoncé, début juin, une prolongation jugée « juridiquement injustifiée » de la détention préventive de leur client, estimant que toutes les démarches d'enquête avaient été finalisées depuis le 1er juin, date à laquelle la première période de détention était arrivée à terme. Les avocats avaient alors déploré un « acharnement judiciaire », dénonçant un maintien en détention arbitraire. La chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis avait rejeté, le 18 mars, les demandes de libération provisoire des deux journalistes. En parallèle, ils ont également été condamnés à une peine de huit mois de prison en appel en vertu du décret 54.