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Les déboires d'un jeune émigré
Enigme judiciaires
Publié dans Le Temps le 10 - 12 - 2007

Il avait décidé de s'expatrier pour aller gagner sa vie à l'étranger. Issu d'une famille conservatrice, ce jeune homme était pourtant très attaché à ses parents et surtout à sa mère qui lui vouait une attention particulière étant l'aîné de ses enfants.
Cependant ayant arrêté ses études il saisit cette occasion qui lui fut offerte pour aller travailler avec un négociant étranger et fît vite de le rejoindre en quittant sa mère qui l'accompagna jusqu'à l'aéroport et dont il gardera à jamais le souvenir de ses larmes qui coulèrent jusqu'à mouiller son sefsari, ce voile blanc dans lequel elle était emmitouflée, au moment où il s'apprêtait à s'embarquer.
Dès son arrivée dans ce pays qu'il visitait pour la première fois, il prit le soin de lui téléphoner pour la rassurer.
Il fut accueilli par son employeur qui fut content de le voir et l'accompagna jusqu'au studio qu'il lui avait loué. Enfin ce n'était pas tout à fait un studio, mais plutôt une chambre de bonne dans un immeuble vétuste avec douche collective et toilettes sur le palier.
Mais au moins, il était sûr de ne pas coucher à la belle étoile. Très vite, il s'adapta au rythme du travail nécessitant un certain savoir-faire et beaucoup de dynamisme.
Il était employé en tant que représentant, et devait de ce fait, visiter quotidiennement des commerçants et les convaincre coûte que coûte du produit qu'il présentait, en usant de tout son tact et d'un savoir qu'il acquit au fur et à mesure.
En effet, ne dit-on pas que la fonction crée l'organe, et que c'est en plongeant dans l'eau qu'on apprend à nager ?
Au début, il envoyait régulièrement du courrier à sa famille une fois par semaine.
Mais au fil des jours, et pris par le travail il commença non pas à oublier ses parents mais a être plus paresseux pour leur écrire. Le rythme changea en une lettre par mois, puis tous les trois mois, puis plus rien, pour remplacer les lettres par des coups de fil à sa mère de temps à autre.
Sa famille avait fini par s'habituer à ces coups de fils au gré des circonstances, et au cours de son long silence, ses parents se disaient : Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Toutefois, ils commençaient à s'inquiéter sérieusement, la dernière fois où ils s'étaient trouvés sans nouvelles de lui, pendant plus de six mois.
Ce n'était pas dans ses habitudes de rester aussi longtemps sans se manifester au moins par un coup de fil, surtout au moment des fêtes de l'Aïd et de fin d'année. Neuf mois s'étaient écoulés sans qu'ils aient eu aucune nouvelle de lui.
Sa mère décida alors de le rejoindre au pays où il se trouvait pour procéder à des recherches auprès des autorités locales.
Mais entretemps sa famille fut officiellement informée que leur fils était en prison pour un meurtre.
Sa mère affolée, prit l'avion en catastrophe accompagné de son fils cadet.
Ils se dirigèrent vers les autorités locales concernées qui leur indiqua dans quelle prison était leur fils et comment ils pouvaient lui rendre visite.
Ils furent reçus par le procureur qui leur tint ces propos.
"Votre fils est un meurtrier. Il a commis un crime pour lequel il sera jugé dans deux semaines".
La visite en prison était émouvante et le fils, fondit en larme devant sa mère accablée.
"Je te jure maman, que ne n'ai tué personne et que je n'ai jamais eu l'intention de tuer. Tu me connais ; je ne peux pas faire du mal à une mouche. Je suis innocent".
On lui indiqua le nom de l'avocat désigné pour assurer la défense de son fils et elle alla le voir. Il lui apprit les faits et elle était étonnée en l'écoutant lire l'acte d'accusation d'où il ressort que le prévenu connaissait la victime qui était un richissime, homme d'affaire, et qu'il travaillait avec d'autres personnes pour son compte.
Le jour du drame, il eut l'idée de lui voler sa voiture luxueuse pour aller la vendre au-delà des frontières.
Il avait l'habitude de le conduire dans cette voiture, pour lui permettre de faire des courses.
Ils étaient dans la voiture, et le richissime lui intima l'ordre de s'arrêter.
L'accusé avait préparé une solution soporifique qu'il mélangea au Whisky. Il tendit la bouteille au richissime, et celui-ci n'hésita pas à boire une bonne dose. Il perdit connaissance au bout de deux minutes.
Le jeune homme le jeta hors de la voiture et prit la tangente.
Mais il fut arrêté le soir même alors qu'il essayait de passer la frontière. Le richissime était passé de vie à trépas d'où l'inculpation du jeune homme, d'homicide volontaire.
La mère se mit à pleurer, mais ne crut pas ses oreilles pour autant.
"Non mon fils n'est pas un assassin ni un malfaiteur" dit-elle toute peinée à l'avocat. Celui, l'air rassurant lui dit : "C'est ce qu'on va essayer de prouver. Car en fait, la victime qui ingugita le whisky mélangé au somnifère, décéda selon l'autopsie par arrêt cardiaque.
Mais ce n'était pas essentiellement dû au whisky car l'autopsie révéla qu'il avait également pris une bonne dose de cocaïne.
On doit prouver qu'il n'y a pas de relation de cause à effet, par l'ingestion du whisky.
C'est plutôt par overdose que la victime a succombé. Tout ce qu'on peut reprocher à mon client, c'est le vol de la voiture, car l'intention du meurtre n'est aucunement établie".
Au tribunal, le président n'avait pas ménagé le jeune homme qui tremblait de peur.
"Non seulement vous tentez de voler un bien d'autrui, mais vous allez jusqu'à tuer pour le faire ?"
Le jeune homme se leva et prenant son courage à deux mois, il fit une révélation qui ébahit l'assistance :
"Pour vous dire vrai, monsieur le président, je n'ai jamais voulu voler la voiture. Mais mon patron a insisté pour qu'on aille faire un tour. Il voulait abuser de moi étant homosexuel. Le connaissant au préalable, et ne pouvant lui refuser quoi que ce soit, j'ai mis à l'avance le somnifère dans le whisky pour échapper à ses griffes.
Quand je suis parti, j'ai cru qu'il était seulement évanoui et je n'avais pas du tout l'intention de quitter la frontière voilà toute la vérité, monsieur le président".
Malheureusement la vérité est toujours celle qu'on veut croire dans un contexte donné. C'est ce qui a fait dire au philosophe Blaise Pascal :
"Vérité au deçà des Pyrénées erreur au-delà".


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