C'est la faute de l'Aïd El Idha qui a offert l'opportunité aux travailleurs de toutes les catégories de sauter le lundi, pour faire le pont entre le week-end et les deux jours de congés. Ainsi, tous les services administratifs ont souffert, lundi dernier, du manque de personnel, comme c'est le cas, aussi, pour... les banques, avec au bout, des retraités qui avaient attendu, en vain, l'arrivée de leurs pensions avec les augmentations promises. Sachant aussi, que ce ne sont les pensions qui ont été versées, mais, simplement, la tranche des augmentations Le ministre des Affaires sociales Mohamed Trabelsi a affirmé, mercredi, que les augmentations de la pension des retraités de la fonction publique ont été versées les 16 et 17 août comme promis par le chef du gouvernement. Contacté par l'Agence TAP, il a tenu à préciser que certaines banques sont responsables du non versement de cette prime exceptionnelle dans les délais convenus, affirmant que le département ouvrira une enquête pour déterminer les responsabilités pour ce retard. Le ministre a assuré que les pensions de retraite pour les affiliés de la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS) devaient toutes être débloquées hier. Le chef du gouvernement Youssef Chahed avait annoncé le 8 août, à l'issue d'un conseil ministériel que les retraités de la fonction publique percevront toutes leurs indemnités au titre de 2017 et 2018. Le paiement doit se faire sur 4 tranches, avec la première qui était prévue avant la fête d'Aïd Al Idha. Toutefois, qui que ce soit le fautif, la conclusion est que le travail sérieux est devenu une denrée rare, dans le pays, avec, en plus, l'insouciance des agents et cadres de l'administration et des banques qui font-fi de ce qui peut arriver aux autres, tant qu'ils ont les moyens et tant que le problème ne touche pas leur intérêt personnel. Il est, vraiment, malheureux de faire constat, alors que la Tunisie a besoin de l'apport de tous pour redynamiser son économie et satisfaire les besoins et les revendications des travailleurs et des citoyens, dans leur globalité. Ces travailleurs ont laissé les retraités sans pensions. D'autres travailleurs demandent des augmentations salariales, et c'est leur droit, alors que leurs entreprises croulent sous les dettes et qu'ils ne font rien pour améliorer leur productivité et leurs performances. Dans l'administration, c'est pire encore et on ne vous dit plus, simplement, de revenir demain, mais on vous accueille avec un air agressif de bouledogue et gare à vous si vous rouspétez. C'est le cas, aussi, pour les contrats entre la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) et les pharmaciens qui n'ont aucun respect pour la vie d'autrui. Dans ce domaine, l'Ordre des pharmaciens avait annoncé la suspension de la convention avec la CNAM, mais il faut courir pour trouver un propriétaire d'officine qui accepte de vous délivrer des médicaments avec une prise en charge de la Caisse. La question des pensions de retraite vient de rappeler que le Tunisien, connu pour avoir un cœur, doit montrer plus de compassion et fournir son aide légendaire à autrui. Mohsen Marzouk a résumé cette situation en affirmant qu'un Etat qui manque de considération et qui offense ses retraités est un Etat impuissant dans le quotidien, qui n'a pas de reconnaissance et en faillite, dans l'avenir... et ce qui arrive est une faillite générale et une grande débandade.