Par Khaled Guezmir Tout semble l'indiquer et de l'Empire du soleil, où il représente la Tunisie au forum Sino-Africain pour le développement de l'Afrique en partenariat avec la Chine, le Chef du Gouvernement voit venir la grosse tempête qui va l'obliger soit à démissionner pour éviter le désaveu prévisible de l'ARP, soit à opérer ses dernières manœuvres… mais avec qui?! BCE dans une attitude de canalisation des exigences vient de recevoir le «Boss» de l'UGTT plus porté que jamais vers la fermentation de la mobilité sociale y compris le risque du chaudron des revendications (quelque part provoquées ou non) avec menaces récurrentes de «grèves générales»… rien que cela, s'il vous plait! Les mobiles sont fort nombreux côté UGTT, ça va de la cherté de la vie et l'inflation à 7,5% au glissement du dinar dévalué à la semaine, aux augmentations des prix du carburant mais aussi des fournitures scolaires, aux médicaments introuvables et augmentés de plus de 17% à 20% pour la majorité. Bref rien ne baigne ce côté-là et M. Taboubi au tempérament plus que combattif et frondeur ne se fait pas prier pour pousser les «enchères» sociales vers des augmentations salariales de 10% et un peu plus dans le secteur privé. Ce qui ne peut en aucun cas réjouir ni la Trésorerie de l'Etat, ni le patronat qui veut bien lui aussi de la stabilité politique… mais Sans Youssef Chahed! Côté, Ennahdha, c'est la méthode désormais classique dans une équation à un seul chiffre : l'intérêt de la centrale islamiste. Or cela passe par l'affaiblissement de tout le monde, de Carthage à la Kasbah, aux partis démocratiques de la modernisation… Tout rame pour notre subtile Cheikh national Rached Ghannouchi qui souffle le chaud et le froid dans un style presque aussi heureux que dans la cuisine chinoise de «l'aigre-doux», où il excelle parfaitement! Résultat, tout le monde peine à «survivre» politiquement, sauf Ennahdha qui a une parfaite maîtrise de la situation et où tout le monde cherche à s'en accommoder soit par une alliance discrète, soit par la neutralité. BCE joue très gros lui aussi. En charge de la sûreté générale du pays et de la continuité de l'Etat, il veut bien réaliser la stabilité politique tant espérée par les Tunisiens de tous bords… mais sans Youssef Chahed qui a osé, peut-être un peu trop, mettre en question la «dépendance» vis-à-vis du père fondateur du mouvement qui l'a porté au pouvoir et à la Kasbah… Nidaa Tounès. Par conséquent nous vivons les prémisses d'une rentrée politique et sociale «agitée», malgré les chiffres toujours persistants de l'amélioration des paramètres généraux et fondamentaux de l'économie et de la finance, à l'exception du bémol, «Dinar», toujours en perte de vitesse vers la descente aux enfers. Youssef Chahed a-t-il encore son destin en main ? Sur le court-terme difficile à parier. Mais sur le moyen terme, tout est possible et jouable si l'opinion évolue vers un certain « ras-le-bol » de la politique et des perturbations sociales à répétitions avec perspectives… incontrôlables et négatives. Et là, l'UGTT doit faire très attention, pour ne pas trop tirer sur la corde qui risque de rompre! Au fait… qui peut, ou va remplacer M. Youssef Chahed !? BCE le sait certainement. Quant à M. Rached Ghannouchi, lui sait au moins «qui ne doit pas le remplacer!» Alors patientons. Les quelques semaines à venir vont être décisives… Mais rassurez-vous… la Tunisie… survivra! Khaled GUEZMIR