Les supporters béjaois n'ont jamais demandé à Kouki d'avoir une équipe qui dépasse le mur du son mais au moins qu'elle sorte des prestations plus dignes que celle de dimanche dernier. Après la défaite contre le Stade Tunisien les supporters, venus en petit nombre d'ailleurs, se sont posé pour la énième fois ces fameuses questions. Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi cette prestation ? Comment s'en sortir ? Les plus prévenus d'entre eux n'avaient pas tort en affirmant que la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a. Un effectif pareil, avec un tel niveau technique, physique et mental, ne peut pas aspirer à mieux. Si bien qu'on se demande si le bureau directeur n'avait pas raison lorsqu'il fit revenir Kouki sur sa décision de rendre le tablier. Car il savait impertinemment que ce n'est pas une affaire de managérat uniquement mais plutôt d'ossature et de groupe de joueurs. Quand le tonus et le ressort ne répondent plus, il vaut mieux savoir partir avec les honneurs pour ne pas avoir à connaître les affres du mépris. Une autre frange des supporters pense, dans le même ordre d'idées, que même le meilleur entraîneur du monde ne peut améliorer la technique individuelle, comme le jeu de passe, le tir, le drible ou le contrôle de balle de joueurs ayant atteint l'âge des seniors, et ils sont nombreux dans l'effectif de Kouki ceux qui souffrent de plusieurs anomalies techniques. Un schéma tactique déterminé ne peut être appliqué par une équipe donnée, si elle ne possède pas un minimum de bagage aussi bien physique, technique que mental. Or le groupe actuel est loin des normes requises.
Mieux vaut ne pas recruter Pris sous cet angle, Kouki ne peut assumer la responsabilité de ce marasme. Mais, là aussi les idées sont partagées. Une majorité proche du giron du club affirme sans équivoque que tous les recrutements effectués en début de saison ont eu l'aval de l'entraîneur et nul ne peut prétendre qu'une quelconque autre personne aurait imposé un tel ou un tel. A ceux-là Kouki répond que les finances du club ne pouvaient permettre meilleurs choix. Et c'est là où le bât blesse. Quand on dilapide l'argent du contribuable dans des recrutements bidons sous prétexte que les moyens sont limités, il valait mieux ne pas recruter et se suffire du cru qui n'est pas aussi mauvais qu'on en pensait au début de la saison. Ibrahimi, Guendil et Gharbi font les beaux jours d'autres clubs et il aurait été plus sage et plus logique de bien savoir les encadrer, de les encourager à bien travailler et d'attendre le moment propice pour les lancer. Nous ne citerons pas des noms, ce n'est pas notre rôle, mais certaines recrues, qui normalement devaient être les cadres de l'équipe et qui l'ont été dans cette optique, n'ont pas pu s'imposer jusqu'à présent, ni même gagner les galons de titulaires. Quand un club recrute un gardien de but, c'est qu'il en a besoin et qu'il est là pour jouer, or celui de Béja n'a même pas le statut de remplaçant. Quand on remue ciel et terre pour faire venir Mohamed Rajhi de l'Espérance de Tunis, c'est qu'on est sûr de son apport. Quand on tambourine de la façon qui a été faite après le recrutement de Ouahabi qui, selon certains, évoluait d'Ukraine, les supporters ne pouvaient que se rassurer et rêver. Maintenant que les choses en sont à ce stade alarmant, il faut trouver les solutions idoines pour sortir de ce guêpier. Il n'y a pas de recette magique mais plutôt une rectification de tir à tous les niveaux et c'est aux dirigeants de faire leur rétrospective, objectivement et honnêtement, pour ne pas regretter le fait d'avoir raté l'occasion de ramener la barque à bon port.