Hafedh Caïd Essebsi est comme tous les Tunisiens et il doit se plier aux décisions des instances de Nidaa pour rester ou partir Youssef Chahed doit s'en remettre à l'ARP pour un vote de confiance Les élections législatives et présidentielle auront lieu à la date fixée Le président Béji Caïd Essebsi a choisi la chaîne Al Hiwar Ettounsi pour son entretien télévisé, sachant tout de même qu'il est conscient que cette chaîne ne le soutient pas, ce qu'il a fait remarquer aux téléspectateurs par les flêches acerbes qu'il a adressé à son interlocutrice qu'il a accusé à mainte fois de défendre le maintient du chef du gouvernement, Youssef Chahed. A la première question relative à la situation politique, économique et sociale dans le pays, le président de la République a estimé qu'elle est plus difficile que lors de la période de fin de règne du leader Habib Bourguiba, en 1987, accusant, en passant, les Monastiriens d'avoir évincés, eux-mêmes, à travers sa nièce Saïda Sassi et Allala Laouiti qui ont été élevés dans le giron du leader. Béji Caïd Essebsi a, en outre, affirmé que la situation actuelle est marquée par certaines défaillances, avec des institutions constitutionnelles qui n'ont pas été mises en place. Toutefois, il a tenu à souligner que les élections, présidentielle et législatives, auront lieu à la date fixée et qu'il n'y aura aucun report, comme ce fut le cas pour les précédentes élections municipales dont les résultats n'ont pas donné satisfaction à certaines parties. Interrogé sur une possible candidature, il a été assez évasif, affirmant que chaque chose arrive en son temps et faisant prévaloir le fait que la Constitution lui donne le droit de se représenter. Le président de la République a, toutefois, estimé qu'il est malencontreux que les campagnes électorales ont commencé, deux ans avant les élections, ce qui porte préjudice au bon fonctionnement des structures de l'Etat. Mais, il a indiqué que les responsables vont continuer à travailler et à œuvrer pour répondre aux attentes du citoyen. Sur la question de ce qui se passe à Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi a souligné que ce parti est fatigué et qu'il n'est pas satisfait du rendement, invoquant dans ce sens, le fait que Nidaa n'est pas le seul parti à vivre des bouleversements, et que des partis comme Harak Tounès Al Irada, les partis né des scissions de Nidaa vivent dans la même situation. Il a appelé, à cet effet, à faire en sorte de revoir cette question, afin qu'il n'y ait pas de démissions de députés ou d'élus et qu'il n'y ait pas de départ et de permutations. Pour le point le plus important et qui tient en haleine l'opinion publique, concernant le départ ou le maintien de son fils Hafedh Caïd Essebsi, à la tête de Nidaa Tounès, le président de la République a souligné qu'il ne donne son soutien total à personne, tout en accusant, entre les lignes, le gouvernement d'avoir failli à sa mission, au vu de la situation économique, la dégringolade du dinar et la dette publique. Dans ce sens, il a expliqué que, pour lui, son fils est comme tous les autres, et qu'il doit s'en remettre aux instances du parti qui, seuls, ont le droit de décidé de son départ ou de son maintien, affirmant, en même temps, que le départ de Youssef Chahed et de Hafedh Caïd Essebsi ne portera pas atteinte au destin de la Tunisie. En parallèle, il a tenu à souligner qu'il n'a pas de différends avec le chef du gouvernement, sinon il aurait eu recours à l'article 99 de la Constitution, tout en affirmant qu'en tant que politicien, il a une obligation de résultats, ce qui exigé en politique. Il a appelé, une nouvelle fois, le président du gouvernement à obtenir sa légitimité, pour la prochaine période, auprès de l'Assemblée des représentants du peuple qui est seule habilitée de décider de son sort. Le clou de l'entretien télévisé concerné les relations du président de la République avec le mouvement Ennahdha. Il a déclaré tout de go que la rupture est consommée avec le mouvement islamiste et que c'est la faute de sa direction, avec laquelle il avait travaillé, depuis son élection, avec le slogan sur lequel ils se sont mis d'accord : « La Patrie avant les partis », lors de sa rencontre avec Rached Ghannouchi, à Paris. Il a affirmé que cette rupture a eu lieu la semaine dernière. Toutefois, il est nécessaire de dire que le président de la République Béji Caïd Essebsi n'a pas apporté ni proposé de solutions à la crise politique, économique et sociale, dans le pays, à part, le fait qu'il a affirmé que cette solution réside dans le départ de Chahed et de Hafedh Caïd Essebsi. A ce propos, concernant les deux grèves générales annoncées, il a apporté son soutien total à l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), dans ses revendications légitimes, indiquant, en parallèle que la décision de la grève ne veut pas dire qu'elle va avoir lieu.