Quoi de mieux au Stade Tunisien que de continuer à rêver. Depuis quelques semaines, le club bardolais gère mieux ses affaires techniques, si bien qu'il s'est extrait de la zone rouge et, sans être entièrement transcendant, il commence à regarder vers les hauteurs du classement. D'ailleurs, le sentiment de satisfaction se lit sur les visages de tous les Stadistes. A Béja, entre locaux, qui ne pensaient surtout qu'à ne pas perdre, et visiteurs, loin d'être à leur maximum d'efficacité, les occasions vraiment franches n'ont pas été légion, mais la victoire a fini par sourire à ceux qui y croyaient le plus. Le résultat s'est ainsi dessiné dans les vingt dernières minutes, en faveur de ceux qui y tenaient le plus. Elle n'est peut-être pas la plus marquante, mais c'est sûrement une des victoires les plus importantes. Le Stade Tunisien, dans son actuelle copie, se soucie guère du spectacle, l'essentiel à ses yeux reste le nombre de points qu'il faut amplifier au fil des journées. Mais, sans doute, est-ce aussi comme cela qu'une équipe qui veut s'affirmer de nouveau dans le gotha des grands doit traverser le championnat : en s'imposant par les plus petites des marges devant n'importe quel adversaire, aussi champion soit-il, surtout celui qui ne favorise pas le beau jeu. Le soir même dudit match, les Stadistes, comme aux temps des grands succès, ont fait la fête dans les artères principales de leur localité, en dépit d'un froid de canard. Jusque-là, c'est leur droit le plus absolu, mais quand on a écho de certaines voix qui commencent déjà à « chanter » que leur équipe peut postuler au podium, c'est se moquer un peu de la rectitude morale. Il est vrai, les succès à répétition de l'équipe stadiste ont aiguisé bien des appétits, mais, en toute chose il faut raison garder. Le chemin est encore long pour que le club du Bardo atteigne le niveau des quatre grands clubs du pays. Pour arriver à cet objectif, il lui faut beaucoup de moyens, beaucoup de travail et aussi une gestion moderne à tous les niveaux, des réformes structurelles et une politique de rigueur. Au jour d'aujourd'hui, le Stade Tunisien est loin du compte. Pour le moment, une position à la tête de ce que l'on appelle communément le ventre mou du classement est l'objectif qui lui va le mieux. Un vieux dicton bien de chez nous dit que lorsque le pauvre se met à imiter le riche, il se perd. On ne perd rien à travailler d'abord... Le podium n'a jamais été une chose facile pour qui que ce soit. Allez le demander aux Clubistes du sud, et aux Etoilés.