Véritable découverte de cette édition des JCC, les cinémas asiatiques ont le vent en poupe et déploient des océans de créativité. Gros plan sur des oeuvres rares en provenance de pays comme la Georgie ou le Bengladesh Comment passer à côté des cinémas asiatiques? Comment ne pas mesurer la grande créativité qui émane de ces cinématographies lointaines mais très marquantes? En effet, nous connaissons bien le film japonais, indien ou coréen mais ne jaugeons pas toujours à sa juste valeur la montée de cinématographies peu connues, en plein essor dans un continent qui participe de l'esthétique universelle. Le nouvel essor du cinéma chinois Dans cette nébuleuse de la diversité asiatique, il existe de fait plusieurs cinémas. Comment en effet comparer un film afghan et un autre georgien? Comment mesurer les proximités et les écarts entre un film du Bengladesh et un autre de Turquie? Comment enfin évaluer les progrès spectaculaires des cinémas de Chine ou d'Iran qui ont désormais conquis leur place au soleil? Les JCC 2018 convient leur public à cet exercice pétri de découvertes et porté par un regard empreint de curiosité. Avec la section consacrée aux cinémas d'Asie, ce sont en effet toutes les images d'un continent qui défilent sous nos yeux et nous offrent des perspectives inédites ou des confirmations éloquentes. Le programme proposé est riche non pas en nombre de films, à peine une dizaine, mais grâce à la diversité qui en émane. Les organisateurs ont en effet cherché à montrer le plus grand nombre de différences possibles dans cette panoplie de films asiatiques. Le film chinois est par exemple bien présent avec les oeuvres de Lam Can-Zhao ou Jia Zhang-Ke dont les films sont présents en version originale, comme il se doit, avec des sous-titres en français ou en anglais. Le cinéma chinois est une force montante sur la scène culturelle actuelle et le prouve à travers sa participation dans les plus grands festivals. L'univers des réalisateurs chinois est également d'une subtilité frappante car aussi bien leur manière de filmer que la grande plasticité de leurs oeuvres retiennent l'attention. Présences turques et iraniennes C'est aussi le cas des cinémas turc et iranien, relativement proches par leur esthétique, leur goût pour l'introspection et, souvent, leur souffle épique. Le public tunisien connaît bien ces deux cinématographies et pourra se retremper dans leur univers grâce à des oeuvres comme "Borç" de Vuslat Saraçoglu (Turquie) ou "Invasion" de Shahram Mokri et "Tamaroz" de Abed Abest (Iran). Ces cinéastes offriront de poser un regard neuf sur les oeuvres actuelles et mesurer l'écho des grands cinéastes turcs et iraniens des générations précédentes. Le programme de ce Gros plan sur l'Asie propose d'aller à la découverte de cinémas quasiment inconnus. C'est ainsi avec beaucoup de curiosité que le public a pu découvrir "Haldaa" de Ahmed Tauquir, un cinéaste du Bengladesh. Dans le même esprit, "Nammé" de Zaza Khalvashi a apporté une touche georgienne peu usitée dans la programmation du festival qui s'ouvre ainsi sur des films rares et des regards porteurs de nouveauté. Plus largement, les JCC 2018 retrouvent leur caractère de festival ouvert et multiplient les incursions autour du monde, avec cette année plusieurs hommages et rétrospectives qui rompent avec la monotonie et mettent le cap sur la découverte et l'émotion esthétique.