La crise qui sévit dans le secteur de l'enseignement secondaire a dominé les discussions du budget du ministère de l'Education pour l'année 2019, surtout que ni le gouvernement, ni les syndicats ne sont prêts à des concessions et au dialogue responsable. Le ministre a été mis à mal par les députés et il a promis de nouvelles négociations. La crise perdure et les grands perdants sont les écoliers ballottés de toutes parts, par un syndicat narquois et un ministre qui ne semble pas au fait des dégâts qui sont en train d'être commis. L'amélioration des conditions de travail et la qualité de l'enseignement, la réforme du système éducatif, notamment, le contenu du programme scolaire et la reprise des négociations pour résoudre les conflits entre le ministère de l'Education et le syndicat de l'enseignement secondaire, ont été au centre des débats, dimanche, sur le projet du budget du ministère de l'Education 2019. Des députés ont évoqué plusieurs questions liées à la vétusté de l'infrastructure des écoles dans les zones rurales et urbaines, l'abandon scolaire, l'encombrement des classes, la mise en place de l'école numérique et la régularisation de la situation des enseignants remplaçants, outre l'examen du dossier des candidats admis au Capes. Le ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, a appelé à la reprise des négociations sur le dossier de l'enseignement secondaire et à la préservation de l'intérêt des élèves, affirmant que toutes les revendications des enseignants sont légitimes. "Nous sommes conscients, a-t-il dit, de la valeur du professeur et de la difficulté de sa situation financière et nous sommes ouverts à toutes les suggestions". Dans sa réponse aux interventions des députés lors de l'examen du projet de budget de son département pour l'exercice 2019, Ben Salem a déclaré que son message s'adresse, aujourd'hui, à la famille éducative en particulier aux enseignants qui vivent, selon lui, une conjoncture délicate et font l'objet de campagnes de dénigrement. "Le ministère, a-t-il déclaré, est fier de vous, vous est reconnaissant et vous rend hommage", écartant complètement la possibilité qu'un ministre ou qu'un haut fonctionnaire cherche à diaboliser l'enseignant. Il a déclaré que les négociations sont encore ouvertes, appelant le syndicat à prendre des décisions judicieuses sans personnaliser l'affaire ou la lier à tel ou tel ministre. Ben Salem a affirmé que l'élève ne doit pas être impliqué dans cette question et que le boycott des examens est une "grave mesure" qui est contraire au calendrier des examens et des vacances scolaires fixé en plein accord avec tous les syndicats concernés. Il a réitéré la disposition de son département au dialogue, affirmant qu'il entretient des rapports distingués avec tous les syndicats de l'enseignement dont le nombre s'élève à 9 et qu'il soutient toutes les formes de militantisme garanties par la constitution, rejetant toutes les déclarations fallacieuses et les tentatives de raviver les tensions, via les réseaux sociaux ou les plateaux de télévision. Ben Salem a rappelé que le dernier communiqué du ministère de l'Education a révélé la tenue de 13 séances de négociations entre le département de l'éducation, une délégation gouvernementale, le syndicat du secondaire et des représentants de l'UGTT. La dernière réunion en date remonte à dix jours et a eu lieu sous la présidence du secrétaire général du gouvernement et en présence de cinq ministres et du président du comité national de la fonction publique, soulignant que le secrétaire général de la fédération générale de l'enseignement secondaire a refusé d'assister à cette réunion. Le communiqué du ministère, a-t-il dit, a comporté les 10 revendications mentionnées dans la motion administrative du syndicat du secondaire, affirmant que des suggestions ont été présentées concernant la plupart de ces revendications à l'exception de deux points qui ont fait l'objet d'un désaccord. Il s'agit de la question relative à l'indemnité spécifique qui relève des prérogatives du ministère, a-t-il dit et de celle de la retraite anticipée en raison de son coût très élevé qui est estimé à 2000 millions de dinars. Le ministre a fait savoir qu'il n'a pas rejeté la proposition de départ à la retraite, mais a appelé à la conclusion d'un accord par lequel le ministère donne aux professeurs souhaitant quitter l'enseignement d'autres postes (administratif, formation...). L'Assemblée des Représentants du peuple (ARP) a adopté, dimanche, le budget du ministère de l'éducation pour l'exercice 2019 estimé à 5549 744 millions de dinars contre 4925 533 millions de dinars en 2018 avec 106 voix pour, 13 voix contre et 6 abstentions. Les dépenses de gestion s'élèvent à 5273, 744 millions de dinars contre 4715, 533 millions de dinars en 2018, soit une hausse de 11,8%. Les dépenses de développement sont estimées à 276 millions de dinars contre 210 millions de dinars en 2018, enregistrant une hausse de 31,4%.