Une année des plus sinistres et des plus moroses pour l'économie et les finances tunisiennes s'est écoulée et on ne peut attendre pire… c'est ce que doivent prouver les politiciens de tous bords, pour rendre l'espoir à ces Tunisiens qui ne cessent d'endurer les pires souffrances, le stress et l'effritement du pouvoir d'achat, avec une classe moyenne qui est en train de disparaître et l'extension de la catégorie des pauvres assistés par l'Etat. Le pays ne peut pas endurer pire situation, et on risque la catastrophe qui va conduire vers un torrent de contestations, des mouvements de masse et, pire encore, à une révolte des déshérités, des démunis et des laissés-pour-compte. Tous les décideurs doivent comprendre que le combat ne se situe pas au niveau des positionnements politiques, parce que les masses ont, aussi et surtout, leur mot à dire et les urnes peuvent sanctionner ceux qui n'ont pas pris ce facteur en considération, pour les envoyer aux oubliettes de l'Histoire. Certes, la Tunisie est une démocratie naissante où il faut pardonner certaines erreurs aux dirigeants, mais ce qui s'est passé cette année a dépassé tous les entendements, avec une faillite totale que ce soit au niveau politique ou ceux économique, financier ou social. Cette faiullite est totale si on ajoute L'échec d'un consensus contre nature A l'échelle politique, on ne peut pas faire avec l'échec du consensus qui aurait dû mener le pays à bon port, parce qu'il était erroné dès le départ. Le président de la République a fait preuve d'une certaine crédulité, incroyable, pour un politicien chevronné, en croyant que le mouvement islamiste Ennahdha puisse penser autrement que dans le passé, revenir à de meilleurs sentiments et quitter définitivement la confrérie des Frères musulmans. D'ailleurs, aujourd'hui, Béji Caïd Essebsi qui a, en plus, envoyé le chef du gouvernement, Youssef Chahed, dans le giron de ce mouvement doit faire preuve d'assez de ruse et de savoir-faire, pour sortir le pays du pétrin. BCE s'est laissé faire et, aujourd'hui, il doit montrer qu'il est à la hauteur de sa mission, pour ne pas sortir de l'Histoire par la petite porte. Au niveau financier, les directives du FMI ont fait dégringoler le dinar à des niveaux inimaginables (Un euro pour moins de deux dinars en 2010, pour atteindre les 3,5 dinars cinq, en un laps de temps très court). Ainsi, le FMI, en plus des autres créanciers de la Tunisie, a agi comme un usurier, profitant de la situation qui prévaut, pour se faire rembourser près du double des crédits qu'il a consenti. En parallèle, tous les efforts pour faire redécoller l'économie, de rétablir les équilibres financiers et d'attirer les investisseurs ont été vains. Le résultat en est que le déficit budgétaire a atteint des sommets inimaginables, l'inflation au summum, sans parler de la balance commerciale dont le déficit s'aggrave au fil des jours. Il ne faut pas oublier, aussi, la hausse du taux directeur de la Banque centrale de Tunisie, les restrictions faites aux banques au niveau des crédits à la consommation et autres mesures qui n'ont fait qu'enfoncer le pays dans des situations les plus désastreuses. Pénuries et maladresses Sur le plan économique, c'est le marasme total avec les réticences des hommes d'affaires pour consentir d'investir en raison de l'imposition outrancière et la naissance d'une classe d'hommes d'affaires voraces, ainsi que de nouveaux riches dont l'origine de la richesse n'est pas claire et transparente. Alors que, pourtant, on sait d'où provient cet argent. Magouilles financières, diktat des corporations professionnelles pour faire face au gouvernement, spéculation, malversations, marchés publics pipés, sont le lot quotidien de ce pays qui aurait pu, pour autant mieux faire. Et le comble est arrivé avec les multiples pénuries, la dégradation des services de santé, ainsi que ceux du système éducatif et du transport, entre autres. Pour les pénuries, il est difficile de les énumérer et certains corrompus ne cessent de se servir, à travers des réseaux bien huilés de contrebandiers, de spéculateurs et de membres de l'administration «achetés» et asservis. I n'est plus possible de s'approvisionner, dans n'importe quel domaine, qu'à travers la complaisance et les affinités, et rares sont devenues les administrations om le citoyen trouve quelqu'un pour entendre ses doléances, s'il ne paie pas de dessous-de-table. Au niveau du social, le développement et l'emploi sont les derniers soucis des politiciens, surtout que le programme du mouvement Ennahdha est des plus vicieux et qu'il ne permet pas, même au chef du gouvernement d'agir pour satisfaire les revendications des régions, rn particulier les régions marginalisées, notamment Kasserine, Médenine, Tataouine, Gafsa, Béja et d'autres encore. Des projets au stade de promesses Les projets restent au stade des promesses, mais rien n'apparait à l'horizon, bien qu'il aurait suffi de prendre des décisions audacieuses, afin de donner l'impression qu'on pense à l'avenir de ce peuple et de ce pays qui n'en peut plus de souffrir le martyre. Dans ce sens, le ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari agit comme le seul maître à bord, outrepassant le plus souvent les décisions du chef du gouvernement, tout en faisant obstacle à ce qui peut donner un coup de fouet à l'investissement et au développement. Le bilan de ce ministre et de son département sont des plus médiocres donnant l'impression qu'il y a anguille sous roche et que le développement et l'investissement sont leur dernier souci. Il n'y a qu'à voir les projets d'investisseurs étrangers qui ont achoppé pour être édifié sur ces agissements… sinon, comment expliquer l'échec de l'installation d'un constructeur automobile en Tunisie et la stagnation des multiples projets qui devaient être financés par les pays du Golfe. Sur le plan sécuritaire, on est, actuellement, en train de colmater les brêches, après le malencontreux règne de la Troïka dirigée par Ennahdha qui a voulu faire croire aux Tunisiens que les terroristes qui préparaient leurs camps sur les monts du nord et du centre-ouest du pays ne sont que des personnes paisibles qui faisaient du sport… Et si on ajoute à cela les dédommagements à coup de millions de dinars pour leurs militants et pour les extrémistes, il est facile de comprendre que ce fléau gangrène la Tunisie et agit à plusieurs niveaux pour mettre le pays à genoux. Ils puisent dans les caisses de l'Etat à bouts de bras, pour compenser les professionnels de la politique à qui personne n'a demandé d'agir au nom des Tunisiens, pour se remplir les poches. L'espoir est toujours permis Il faut voir, encore, le nombre d'islamistes injectés dans l'administration et, même, à Tunisair qui compte plus de 1200 membres de son personnel qui ne sert à rien pour comprendre les méfaits de ces derniers, sans oublier, aussi, le milliard de Rafik Abdeslam Bouchlaka dont on n'entend plus parler et les projets commerciaux des activistes islamistes, en plus de la « Chambre noire » du ministère de l'Intérieur et l'organisation secrète du mouvement Ennahdha. Certes, pour ce premier jour de l'année, cela ne prête pas à l'optimisme, surtout que rien ne marche et qu'aucun programme digne de ce nom n'est en train d'être réalisé, afin de sortir le pays de cette crise dont on ne voit pas le bout et qui risque de porter, encore, de nouveau coup. Mais, l'espoir reste toujours permis, et tant qu'il y a des Hommes et des Femmes, nous avons la conviction que la Tunisie sortira vainqueur, comme elle l'avait fait, peut-être dans une conjoncture pas aussi grave, en 1987, lorsque l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali nous avait fait miroiter l'instauration d'un régime démocratique. A tout le peuple tunisien… à tous nos lecteurs, meilleurs souhaits pour une année meilleure