À Handicap International, ce n'est pas une crise mais 55 contextes différents qu'il faut gérer avec des fermetures de frontières qui entraînent des problématiques économiques. Au Soudan Florence Daunis est la directrice des opérations de Handicap International. Elle évoque notamment une flambée des prix sur les produits de première nécessité et les équipements de protection. « Pour le matériel lié au Covid, comme les masques ou le gel, on a constaté une augmentation de plus de 200% des prix », ajoute Florence Daunis. En RDC En République Démocratique du Congo, on s'attend au pire alors que le pays sort tout juste de l'épidémie d'Ebola. L'essentiel des cas de coronavirus, une soixantaine pour le moment, est concentré à Kinshasa, la capitale, où se côtoient 15 millions d'habitants. Une population qui vit dehors, malgré les restrictions imposées par le gouvernement qui a fermé les écoles, les restaurants et interdit les rassemblements de plus de 20 personnes. Le confinement n'est pas possible pour la grande majorité des Congolais qui ont besoin du secteur informel pour nourrir leurs familles. Il faut donc faire un travail de fond au plus près des communautés. "Ce qu'on essaie de faire au niveau des organisations humanitaires, c'est de prendre en compte les leçons apprises de la réponse Ebola", déclare Benoît Munsch, le directeur du programme Care en RDC. "Le problème dans ce type de crise, c'est que les mesures prises peuvent aller à l'encontre d'un engagement communautaire, explique Benoît Munsch. Donc, c'est très difficile pour nous à l'heure actuelle de voir comment la situation peut évoluer." Au Burkina Fasso Malgré l'épidémie, les humanitaires se doivent d'apporter des réponses ciblées à chacune de leurs missions. Pour le CICR, la visite des prisonniers reste primordiale avec toutefois de nouvelles contraintes. "Il y a peut-être des pays où il y a un ralentissement de ces visites à cause de l'épidémie, admet le directeur du Comité international de la Croix rouge Robert Mardini. En tout cas, le dialogue avec les autorités est toujours en cours et cela inclut toutes sortes de mesures, y compris comment adapter les visites des familles et les ajuster pour éviter qu'il y ait une propagation du virus." Le CICR continue également de dialoguer avec les groupes armés, l'autre de ses principales missions. Ainsi au Burkina Fasso, une équipe médicale a pu entrer dans des villages encerclés par des groupes terroristes pour faire de la prévention et permettre ainsi de contenir la propagation du coronavirus