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Du sacré pour les profanes
Publié dans Le Temps le 02 - 04 - 2020

«Ruciteme Karyenda Culture de Buyenzi», un groupe de tambourinaires du Burundi, a impressionné le public présent à l'occasion du Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan (MASA/Côte d'Ivoire». Faire vibrer les profanes avec des tambours sacrés, dont certains pèsent plus de 60 kilos, n'est pas donné à tout le monde.
Assez impressionnant de voir des hommes taper sur des tambours, dont certains pesaient plus de 60 kilos, puis les mettre sur la tête, descendre de scène pour aller se mêler au public, suivis des danseuses l'accompagnant. Impressionnant pour des profanes, mais tellement habituel pour ces tambourinaires. Car le groupe «Ruciteme Karyenda Culture de Buyenzi», fondé en 1987, en est habitué. Il a cela dans le sang, puisque c'est à la fois traditionnel et culturel pour des personnes venant du Burundi, pays d'Afrique de l'Est.
Battre des tambours et danser sur leurs sons sont pour ce groupe une manière d'apporter la joie et la paix aussi bien chez eux que dans le monde. Battre des tambours est, également, une forme de communication et un signe d'unité nationale.
Pour un événement exceptionnel
Il faut savoir que les tambours occupent une place importante dans la culture burundaise et qu'ils sont issus d'une tradition royale. Ce qui fait d'eux des objets sacrés, réservés aux événements exceptionnels. Et le MASA est un événement exceptionnel sur et pour notre continent.
De tradition millénaire, les tambours du Burundi ont marqué l'histoire de leur pays. Ils étaient considérés comme des instruments de la légitimité du pouvoir et la pérennité de la nation.
Le tambour (Ingoma en langue du pays) est taillé dans un tronc d'arbre. Il comprend principalement quatre composantes : le pied, le ventre, les chevilles et la peau fabriqué à partir de celle d'un taureau, et non d'une vache.
Lorsque les tambourinaires décrivent leurs tambours, on a l'impression d'avoir affaire au corps d'une femme. La partie creuse du tambour se nomme «Inda y'ingoma» (littéralement le ventre du tambour). La partie creuse est couverte d'«Icahi» (le linge), soit la peau, maintenue par «Amabere y'ingoma» (les seins du tambour), de petites baguettes en bois jalonnées tout autour de la partie creuse et cylindrique du tambour. Le milieu de la peau s'appelle «Mu bwami bw'ingoma» (littéralement dans le royaume du tambour). Autour de ce dernier, se trouve «Mu kibenga» (ou dans l'abysse) qui est entouré de «Uruhanga rw'ingoma» (le front du tambour).
Interdits aux femmes
La partie de couleur noire sous forme de ceinture, dessinée en bas de la partie creuse du tambour, porte le nom de «Umukaba ou umukenyerero» (la ceinture du tambour). Quant à la partie inférieure du tambour sur laquelle il est posé, c'est «Umukondo w'ingoma» (le nombril du tambour). Il est à noter que le tambour est battu avec deux baguettes en bois appelé «Imirisho y'ingoma».
Parmi les tambours, il existe le tambour central appelé «inkiránya».
Notons que le tambour est inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco en 2014.
Le «Ruciteme Karyenda Culture de Buyenzi» était, également, composé de femmes mais uniquement pour la danse, car depuis «l'article 3 du décret nᵒ100/196 du 20 octobre 2017 portant réglementation de l'exploitation du tambour aux niveaux national et international, il est strictement interdit aux femmes de battre le tambour». Elles sont, donc, réduites à accompagner les tambourinaires avec des danses folkloriques féminines, dont l'urwedengwe, l'ihunja, l'umutsibo, l'amarwandama, etc. Et nous sommes bien incapable de préciser lesquelles parmi ces danses ont été exécutées lors la représentation que nous avons vue lors de la soirée de clôture du MASA. En tout cas, chaque danse possède sa propre signification et est associée à un événement précis.


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