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Jeudi, la lune éclipsera le soleil, un phénomène qui ne se reproduira qu'en 2200
Publié dans Tuniscope le 31 - 08 - 2016

Jeudi, «la Lune tachée va se venger du Soleil», «les deux astres divorceront», et «les pires malédictions s'abattront»….
En terme astronomique, jeudi, la Lune éclipsera le soleil. Un phénomène exceptionnel, qui ne se reproduira qu'en 2200, et qui sera visible principalement en Afrique Centrale et dans l'Océan indien.
L'éclipse annulaire, lors de laquelle le Soleil et la Lune sont parfaitement alignés avec la Terre, durera environ trois heures, soit de 12 h 27 et 15 h 44 (TU) et, sera à son point culminant à 14 h 13. La Lune cachera alors 92 % de la surface du disque solaire, selon la Mauritius Astronomical Society (MAS- centre astronomique de l'Ile Maurice).
Un événement rarissime interprété d'autant de manières qu'il y a de cultures sur le continent noir mais qui prend souvent des allures de mauvais présages pour la plupart des peuples africains.
Si pour les amoureux des astres l'attente d'un tel rendez-vous astronomique est insoutenable, en Côte d'Ivoire (notamment chez les Baoulé, peuple vivant dans le centre du pays) ou encore au Burundi, cet éclipse du soleil «n'a jamais rien présagé de bon», confie Nyabenda Gabriel, un octogénaire de Muramvya, au centre du pays, rencontré par Anadolu.
«Déjà durant le règne du roi Mwezi Gisabo (1850 à 1908), il y a eu de nombreux cas d'éclipses à chaque fois suivi d'une série de calamités comme l'invasion de sauterelles, des cas de famines, la perte de l'indépendance du Burundi et le début de la colonisation allemande en 1903 etc… », énumère-t-il.
«Avec l'éclipse du soleil, il faut s'attendre à des événements malheureux comme la guerre, la sécheresse, la fin d'un régime», surenchérit Kazihise Mathias, un burundais sexagénaire rencontré à Bujumbura.
«Avant la mort du roi Mwezi en 1908, ou avant l'éclatement de la crise de 1993, il y a eu plusieurs éclipses suivis de tremblements de terre. En septembre 2015, une éclipse avait été suivie par la mort, deux mois plus tard, de 90 personnes dans des attaques menées contre quatre camps militaires», ajoute-t-il, «convaincu que les deux événements sont liés».
Et d'assurer: «C'est une malédiction pour notre pays ! On peut s'attendre à de nouveaux fléaux avec cette éclipse… »
Un autre vieil homme natif du sud du Burundi, se rappelle: «Quand nous étions jeunes, lors d'une éclipse, on nous obligeait à rester à la maison en nous racontant que les garçons qui se trouvent dehors à ce moment-là peuvent devenir des filles et vice-versa».
«Pour avertir les habitants du village qu'il fallait se cacher, on utilisait le tambour», se remémore Bernard Ciza, toujours persuadé que cet événement est le signe d'un avenir «incertain et difficile».
«Eclipse rime avec colère divine» à Madagascar aussi, qui observera l'éclipse solaire jeudi.
Dans le sud de Madagascar, où les croyances populaires sont toujours de rigueur, «l'éclipse est interprétée comme un phénomène annonciateur d'une grande crise pour le pays, comme une punition divine», explique Bems, un natif de Toliara, dans la région Sud du pays.
Par conséquent, rare sont ceux qui osent braver le danger en observant le déroulement de l'éclipse. «La population préfère rester à la maison et va même jusqu'à boucher les moindres trous pour éviter que la lumière n'arrive à traverser les murs. Prenant trop à cœur la sensibilisation sur les dangers de l'éclipse pour la vue, ils sont convaincus que la moindre lueur peut les rendre aveugle, d'où autant de précaution», explique Bems.
La dernière éclipse à Madagascar remonte à juin 2001. A cette époque une grande campagne médiatique avait été menée par le régime du Président de la République, Didier Ratsiraka. L'année suivante, c'est-à-dire en 2002, une immense crise politique a éclaté dans la Grande île. Didier Ratsiraka, qui briguait un nouveau mandat après avoir occupé la fonction Président pendant 25 ans, s'est vu évincé du pouvoir laissant la place à son successeur, Marc Ravalomanana. Cette coïncidence a ouvert la voie à toute sorte de supputation dont celle d'une sanction divine, rappelle l'homme.
Au Niger, les mentalités ont «évolué» face aux phénomènes. «Il y a quelques années encore, on considérait l'éclipse du soleil comme une intrusion de la lune dans la durée journalière, on suppliait alors la petite sœur [la lune] de laisser tomber», selon Issoufou Souna, un septuagénaire rencontré à Niamey par Anadolu.
«Et pour cela on tapait sur tout ce qu'on trouvait : casserole, récipient en fer blanc usager, vieux bidons», se rappelle Boubacar Alfari, un nigérien d'une cinquantaine d'années.
Cependant, au Niger, toutes ces traditions ont été reléguées au profit de pratiques plus liées à l'Islam, le pays compte 80% de musulmans sur une population totale de 18 millions d'habitants environ. Aujourd'hui ce sont des lectures du Saint Coran qui sont faites dans les mosquées quand il y a une éclipse solaire, explique Hassane Ousseini, Imam Niamey.
En revanche, chez les Mandingues, peuple d'Afrique de l'Ouest (que l'on trouve au Mali, au Sénégal, ou encore en Côte d'Ivoire), bien que l'on professe l'Islam, les traditions populaires entourant les éclipses ont toujours la peau dure, notamment concernant les éclipses de lune.
L'Encyclopédie générale en ligne «cosmovisions», rappelle d'ailleurs que pour ce peuple «les éclipses de lune s'apparente à un chat qui met sa patte entre la Lune et la Terre; et pendant tout le temps que dure le phénomène, ils ne cessent de chanter et de danser».
«Pour détourner l'attention du chat afin qu'il lâche la lune, on fait toutes sortes de choses farfelues; on se déguise en femme si on est un homme ou vice-versa, on tape sur des instruments de musique qui n'en sont pas, tels que des couvercles, casseroles, bâtons, vieux bidons...Un cortège se forme, rejoint au fil des rues par les habitants sortant de leur cour et criant à l'unisson; 'le chat attrape la lune, le chat attrape la lune ! Chat, lâche la lune !' ". Plus la lune disparaît, plus le vacarme augmente d'intensité.
Lorsque la lune commence à réapparaître, de nouveaux cris s'élèvent du cortège: "le chat a lâché la lune, le chat a lâché la lune !" Ceci jusqu'à ce que la lune se présente à nouveau toute ronde. Alors le cortège se dissout et chacun rentre chez soi.
« Les cultures africaines accordent une grande importance à la cosmogonie et interprètent souvent ce qu'elles considèrent être des dysfonctionnements de la nature, en ayant recours à des incantations, des rituels ou bien en faisant de la méditation. C'est une manière de célébrer la relation entre l'homme et les astres, essentielle pour la mémoire collective», souligne l'anthropologue et Sociologue, le Pr Issiaka Fofana, Doyen de l'UFR Sociologue de l'Université Lorougnon Guédé de Daloa en Côte d'Ivoire.


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