Dans l'attente de la solution gouvernementale concernant les perturbations causées par la pandémie de coronavirus au déroulement normal de l'année scolaire, des commentateurs et aussi des parents ont proposé l'allègement des restrictions administratives imposées aux cours particuliers payants, afin de les mettre à contribution dans le rattrapage du retard occasionné au niveau de l'exécution des programmes scolaires. Le décret gouvernemental numéro 1619 de l'année 2015 fixant les conditions d'organisation des leçons de soutien et des cours particuliers payants avait limité l'organisation de ces cours particuliers au sein des établissements éducatifs publics et les avait interdits absolument en dehors de ce cadre notamment à domicile. Il avait prévu des sanctions disciplinaires pouvant aller à la révocation de l'enseignant en cas de récidive parallèlement à la fixation d'une fourchette des frais à payer tolérable pour le budget familial. Ces dispositions avaient été réactivées en 2019 après le relâchement et les dérapages constatés dans leur application, à l'instar de l'affaire des agressions sexuelles dont des enfants avaient été victimes de la part de leur enseignant à Sfax, outre les plaintes répétées concernant le traitement favorable et discriminatoire réservé par les enseignants aux élèves qui suivent les cours particuliers qu'ils dispensent chez eux. Cependant, à domicile ou dans les établissements, l'endroit ne semble pas avoir un effet majeur. A cet égard, un citoyen nous a indiqué récemment qu'un enseignant d'une école préparatoire du Grand Tunis a bonifié chichement la note d'un élève qui suivait ses cours particuliers en rédigeant lui-même la réponse correcte à une question à laquelle l'élève n'a pas pu répondre sur la copie de l'examen du dernier trimestre avec attribution des points consacrés à la question. Aussi, beaucoup de parents restent réservés à l'égard des cours particuliers dans la mesure où certaines pratiques qui les entourent faussent le principe de l'égalité des chances et de la compétition loyale entre élèves. Les frais qu'Ils occasionnent à domicile notamment sont élevés. L'Organisation tunisienne pour informer le consommateur (OTIC) a estimé à un milliard de dinars le chiffre d'affaires des cours particuliers payants en Tunisie.