Le Temps-Agences- La Russie, opposée à l'indépendance du Kosovo, a évoqué hier comme une "variante" possible le "remplacement" de la mission d'administration de l'ONU de la province serbe par l'Union européenne, tout en posant comme conditions les feux verts de l'ONU et de Belgrade. "Si l'UE veut remplacer l'ONU dans ce sens, ce n'est pas une variante impossible", a dit le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, commentant la "décision de l'UE d'envoyer sa mission civile au Kosovo", sur la chaîne russe d'informations en continu Vesti 24. L'Union européenne envisage la création d'un Bureau civil international doté de pouvoirs exécutifs, chargé de remplacer l'ONU, qui administre la province serbe depuis 1999, et de renforcer les rouages du gouvernement kosovar pour qu'il soit autosuffisant à terme. "Mais pour le faire, il y a deux choses à respecter : primo, il faut adopter une résolution appropriée au Conseil de sécurité (...). Secondo, il faut l'accord de Belgrade", a ajouté M. Lavrov. "Car la caractéristique indispensable de toute opération de paix, c'est l'accord du pays sur le territoire duquel cette opération se produit", a-t-il encore dit. M. Lavrov a cependant insisté sur la nécessité de ne "rien changer dans la résolution 1244" (qui en 1999 confia la gestion du Kosovo à l'ONU et le maintien de la sécurité à l'OTAN). M. Lavrov n'évoque pas non plus une éventuelle indépendance à l'issue de la mission de ce Bureau civil international. Le chef de la diplomatie russe a rappelé dans la presse russe hier que la Russie opposerait son veto à toute tentative du Conseil de sécurité de l'ONU de soutenir une indépendance de la province du Kosovo en Serbie, préconisée par les Etats-Unis et l'Union européenne.