17.22. « Ne prends donc aucune autre divinité à côté de Dieu, sans quoi tu te trouveras honni et abandonné. 17.23. Ton Seigneur t'ordonne de n'adorer que Lui, de traiter avec bonté ton père et ta mère. Et si l'un d'eux ou tous les deux atteignent, auprès de toi, un âge avancé, ne leur dis pas : «Fi !» Ne leur manque pas de respect, mais adresse-leur des paroles affectueuses ! 17.24. Et par miséricorde, fais preuve à leur égard d'humilité et adresse à Dieu cette prière : «Seigneur ! Sois miséricordieux envers eux comme ils l'ont été envers moi, quand ils m'ont élevé tout petit !» 17.25. Votre Seigneur est Celui qui connaît le mieux le fond de vos cœurs. Si vous êtes justes, sachez qu'Il pardonne toujours aux repentants sincères. 17.26. Donne à ton proche ce qui lui est dû, ainsi qu'au pauvre et au voyageur ! Mais évite toute prodigalité, 17.27. car les prodigues sont frères de Satan et Satan a été très ingrat envers son Seigneur. 17.28. Et si tu ne peux venir à leur secours, étant toi-même dans l'attente de la miséricorde de ton Seigneur, aie pour eux au moins un mot aimable ! 17.29. Ne tiens pas la main collée à ton cou par avarice, et ne donne pas non plus à pleines mains, si tu ne veux pas être blâmé ni éprouver des regrets ! 17.30. En vérité, ton Seigneur comble qui Il veut de Ses bienfaits ou les donne avec parcimonie. Il connaît si bien les hommes et Il lit parfaitement dans leurs cœurs ». Cette Sourate, Al Isra (Le voyage nocturne) comprend les commandements essentiels de l'Islam, lesquels d'ailleurs ont été envoyés à Moïse (Moussa) par dieu qui s'est adressé directement à lui lorsqu'il monta sur le mont Sinaï. Dans son ouvrage « la deuxième Fatiha » le juriste Iyadh Ben Achour propose une réflexion, à travers ces versets pour aboutir à la conclusion que « croyants et non croyants sont guidés vers une éthique universellement acceptable, potentiellement inspiratrice d'un droit moderne. Relue, redéployée et réorientée, la pensée musulmane doit être mise sur la voie d'un renouveau radical, empruntant enfin le chemin de la démocratie, de la liberté et de l'Etat de droit. L'islam fera alors sienne cette loi universelle : l'homme est né pour être démocrate ». Ce sont ces mêmes commandements qui sont repris dans la Sourate Luqman, lequel était un sage et vénéré qui a côtoyé entre autres le roi et prophète Daoud (David) et lui prodigua ses sagesses. Cela signifie également que l'Homme est né libre et Dieu l'a doté de suffisamment de discernement afin de choisir la voix qu'il estime la meilleure. « Ne l'avons-nous pas guidé aux deux voies ?» (S.90-10). Dans ce verset il est clair que l'être humain a tout à fait la faculté de choisir entre les deux voies du bien et du mal. Cela amène à la question classique posée par Al Mutazila ? L'homme est-il libre de choisir ? A cette question ont répondu plusieurs mutazlistes dont leur chef de file Al Jahidh. L'avis le plus célèbre, et relativement retenu par rapport aux autres, est la fameuse opposition de Wâçil Ibn ‘Atâ avec son maître Hasan al Basrî sur le statut du pécheur. Wâcil Ibn ‘Atâ, considéré comme le fondateur du mu'tazilisme, pensait que le pécheur n'est ni croyant, ni mécréant, mais dans un état intermédiaire, celui de « pervers », une catégorie qui n'empêchera pas ce courant « rationaliste » de verser dans l'anathème le plus extrême. En tout état de cause, et selon ces versets et plusieurs autres le croyance en un Dieu unique, mais non matériel, est une libération pour l'Homme de tout ce qui est matière, et qui est source d'aliénation et d'esclavage.