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Les dessous d'une manœuvre pas très innocente
Publié dans Le Temps le 02 - 06 - 2020

Parmi les bons signes des changements en cours en Tunisie, la réflexion que l'on attend toujours à certains clichés qui semblent avoir encore la peau dure. A tel point que ces clichés peuvent servir de base aux décisions « officielles » les plus saugrenues, et les plus surprenantes.
Aujourd'hui, nous assistons à une vague de manifestations et de rassemblements en France et ailleurs, autour des chancelleries et administrations de représentations consulaires de la Tunisie.
Ces gens, classés comme « colonie tunisienne à l'étranger » protestent actuellement contre des mesures « obscures » ayant porté les prix de certains services consulaires à des niveaux triplement insupportables. On parle des prix de certains droits tels que l'extrait de naissance, les différentes attestations de vie et de décès, les passeports et autres documents de l'état civil, lesquels sont devenus inaccessibles à une famille moyenne d'immigré. A coups de centaines d'euros ainsi extirpés, certaines familles commencent déjà à crier leur détresse face à l'éventualité de devoir renoncer à leur congé annuel qu'ils comptaient passer « chez eux » comme d'habitude au bled.
Comment gripper la diplomatie
par les citoyens ?!
Le premier point inquiétant, c'est que ces décisions ont été prises à Tunis, dans l'obscurité et la discrétion la plus totale. Personne, ni aucun média n'a, un jour, évoqué ne serait-ce que l'éventualité lointaine d'un tel changement. Aucune administration du ministère compétent, en l'occurrence celui des Affaires étrangères, n'a fait état d'une quelconque déclaration ou discussion autour des mobiles réels de telles hausses « sectorielles » de services qui valent désormais en Tunisie moins de 5% de leurs prix nouveaux à Paris ou à Bern.
Aucune autre institution, comme l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) n'a annoncé l'avènement d'un tel dossier parmi son agenda ou ses monceaux de paperasse. Aucun bloc parlementaire n'est en mesure d'assumer la suite d'un tel acte dirigé arbitrairement contre la bourse des citoyens classés immigrés.
Ce n'est qu'à l'occasion des manifestations à Paris ou devant les représentations diplomatiques et consulaires tunisiennes que l'on apprend que « nos » travailleurs à l'étranger, qui résident en Europe et ailleurs, donc qui ne consomment pratiquement aucun service de notre paradis vert, sont désormais atteints par la mise en coupe réglée de leurs économies et leurs bourses, et à des pourcentages inédits. Des pourcentages qui en disent long sur la déliquescence de la situation en Tunisie, en particulier morale, plus qu'à tout autre facteur ayant trait à l'enrichissement de nos travailleurs à l'étranger, par temps de corona virus en sus !
Nous avons pu avoir accès à certains témoignages (son et image) de certains manifestants à Paris. Un père de famille, au sens sudiste du terme (8 membres) a comptabilisé les frais inhérents rien qu'aux passeports des membres de son foyer à des montants qui dépassent 25% de ses revenus annuels actuellement en France. En ne prenant pas ce qu'il dit pour argent comptant, on se demande si l'Etat tunisien a une idée plus ou moins claire de la situation de chaque catégorie de cette colonie que la Tunisie exclut et déplume depuis les années 1960, sans merci. Sur ce, on ne peut passer sous silence certains mauvais instincts à l'égard de nos immigrés. Certains ont été favorisés par une certaine ostentation estivale pendant leurs congés annuels, au terme d'une année de dur labeur dans des conditions sans commune mesure avec l'ambiance du pays. Rien que ces apparences ont fait naitre chez l'Etat, en génération spontanée, une conviction selon laquelle les travailleurs à l'étranger sont mieux lotis que les citoyens restés dans le pays, à consommer la littérature de mauvais goût des gouvernements « précurseurs » du bonheur de vivre en Tunisie durant cinq décennies au moins.
Certains gouvernements tunisiens ne rebutaient pas à présenter la prolifération de l'immigration « forcée » non pas en tant que fuite de cerveaux ou de forces actives, mais en tant que « délocalisation » programmée de forces capables de générer pour le pays une manne de devises, en dehors de tout effort de l'Etat. Une ingéniosité qui faisait sourire bien de responsables et de diplomates étrangers lors des rencontres que notre auguste gouvernement s'organise avec les tiers régionaux et internationaux.
Un enjeu politique téméraire, voire suicidaire
Aujourd'hui, nous sommes en droit de parler d'une catégorie sociale des plus compliquées, par son nombre, mais aussi par sa diversité.
Effectivement, les milieux, source des dernières majorations des services consulaires, semblent ignorer à dessein la différence entre la diversité de cette catégorie, et son effritement organisationnel. C'est ce qui est en train de se passer, bien qu'avec un téléguidage plus clair qu'obscur à partir de la Tunisie.
C'est pourquoi cette vague d'augmentations est venue au moment où le ministère des Affaires étrangères se trouve au centre de tiraillements consécutifs à la crise née entre le Président de la République, dont dépend exclusivement ce département, et les errements du Chef du parti Ennahdha, dont justement les interférences répétées et insistantes, et quelque peu cyniques, dans les prérogatives exclusives du chef de l'Etat en matière de relations extérieures et de diplomatie, commencent à irriter aussi bien en Tunisie qu'au-delà.
Curieusement, et jusqu'à la rédaction de ces quelques lignes, aucune « fuite » n'est venue étayer la possibilité de l'annulation de ces mesures tarifaires nouvelles. C'est dire que l'affaire a été jouée loin des « mouches bleues » des réseaux sociaux. Un euphémisme de ce que Kaïs Saïed reconnait comme étant des chambres closes où l'on complote contre la souveraineté de l'Etat tunisien.
En tout état de cause, la solution à cet imbroglio financier passera obligatoirement par le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, qui ne semble pas au bout de ses peines, avec un parti qui lui aligne huit ministres, un certain nombre de secrétaires d'Etat, et une infinité de délégués, de gouverneurs et de Omdas, soit le harnais d'un parti pas vraiment équestre de tempérament quand il s'agit de « Tamkine ».
Nos immigrés attendent un geste dans le sens d'une révision de ces décisions mal prises. Les frais, on les constatera lors des prochaines échéances électorales. A condition que les péripéties de cette manœuvre soient clairement explicitées par nos médias.


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