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Un pays devenu amnésique !
Publié dans Le Temps le 26 - 07 - 2020


p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS – Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Sinistrose. Mines patibulaires. Guéguerre dans les sphères politiques. L'acharnement des nouveaux concepteurs d'une république devenue presque bananière à formater les esprits et à nous faire perdre le devoir de mémoire et les repères que nous croyions inamovibles. La République installée en 1957 a perdu toute sa substance libératrice et les valeurs dont elle a été porteuse. Tout se fait pour que la mémoire d'outre-tombe d'un certain Bourguiba ne soit plus audible. On a peur que Bourguiba ressurgisse pour leur dire « qu'est-ce que vous avez fait de la République que je vous ai laissée ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Du coup, voilà que le 14 janvier devient la date-symbole. La révolution est érigée en un seul haut fait de l'histoire trois fois millénaire de la Tunisie. La République, elle, devient juste un détail. Oui, ce peuple perd la mémoire. Peut-être aussi parce qu'il ne croit plus en rien. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Valeurs sciemment occultées p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Et, pourtant, si l'on devait aller dans le raisonnement du Président de la République quant aux complots visant le pays et sa stabilité, il nous faudra bien réfléchir à une certaine force de résilience. Il nous faudra aussi réfléchir sur la manière de préserver le plus grand acquis du pays, la République justement. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En fait, si l'on occulte sciemment les valeurs dont a été porteur l'avènement de la République, c'est pour ne pas avoir à faire ressusciter la mémoire de celui qui en fut le principal artisan. Bourguiba est comme maudit par la majorité de la classe politique, par Ennahdha, et par tous ceux qui ne s'identifient qu'en la révolution. Pour eux, la révolution c'est le commencement de l'Histoire de la Tunisie. Et c'était déjà clair quand, après l'adoption de la nouvelle constitution, Mustapha Ben Jaafar a demandé à ce que l'on récite la Fatiha à la mémoire de Bourguiba. Les députés d'Ennahdha et Rached Ghannouchi qui était ce jour-là au Parlement s'y sont refusés. Non, réciter la Fatiha à la mémoire de Morsi, est autrement plus symbolique. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Dans un communiqué publié hier par Ennahdha, on lit que le pays a besoin d'unité nationale en cette date symbolique. On y évoque même la mémoire de Béji Caïd Essebsi, parti l'année dernière le 25 juillet (quelle symbolique), mais rien sur le bâtisseur de l'Etat et de la République. Le rôle de Bourguiba est même minimisé dans les manuels d'histoire depuis Ben Ali. De sorte que les générations nées après la déposition du leader le 7 novembre 1987 ne connaissent pas Bourguiba. Et s'ils ne connaissent pas Bourguiba, ils ne peuvent pas intégrer la dimension de ce que puisse être la République. Lavage des cerveaux, travail méthodique pour spolier ce pays de sa mémoire collective, voilà donc, où nous en sommes. Un peuple sans mémoire est un peuple sans modèle et sans avenir. Il nous vient à l'esprit la très somptueuse célébration par la France, du 18 juin dernier, en l'honneur de De Gaulle et de son célèbre « appel du 18 juin ». Les Etats démocratiques veillent à ce que leurs mémoires collectives ne cèdent pas à l'amnésie. Chez nous, pays démocratiques, c'est l'inverse qui se produit. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Révisionnisme historique p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Pour autant, voilà que nous nous retrouvons empêtrés dans des conflits idéologiques alors que, partout, les idéologies ont dépéri. Voilà que la République de Bourguiba est menacée dans ses fondements. Dans sa souveraineté. Voilà que l'indépendance du pays est mise en équation. Voilà que le nouvel empereur ottoman cherche à satelliser le pays, par la bonne grâce du Mouvement Ennahdha. Voilà que la Tunisie se retrouve à l'épreuve des axes étrangers, ces axes que Bourguiba avait renvoyés dos à dos. Oui, la République de 1957 a été taillée sur mesure pour Bourguiba. Jusqu'à aboutir à une espèce de monarque présidentiel, formule inventée par Hubert Beuve-Mery, fondateur du journal « Le Monde » pour toujours irriter De Gaulle. Oui, Bourguiba s'est autoproclamé «Président à vie». La République s'en est retrouvée déstructurée. Le coup du 7 novembre aura sauvé la République, c'est certain, mais il a aussi marqué le début d'une longue dictature. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Est-ce, cependant, une raison pour remettre en cause l'essence la quintessence républicaine ? Les conceptions d'un Seifeddine Makhlouf, présentant Bourguiba comme un «traître qui nous a revendus à la France», ne s'apparentent-elles pas à la diabolisation et au révisionnisme historique ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Et, pourtant, nous sommes dans le contexte de la deuxième République, comme De Gaulle en a crée une cinquième que personne n'ose remettre en question en France. Par ailleurs, la constitution tunisienne a marqué l'avènement d'un régime parlementaire. Mais les fondements de la République y ont été sacralisés et sanctifiés. Le principal garant, reste néanmoins le Président. Sauf que Kaïs Saïed ne parle jamais de République. Il parle Etat. Il parle de pérennité de l'Etat, oubliant méthodiquement de parler du cadre dans lequel se meut cette prééminence de la Raison d'Etat : la République ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"De surcroît, il était, hier, plutôt occupé à choisir le futur Chef du gouvernement, cependant que Rached Ghannouchi a manœuvré pour que la motion de destitution, se transforme en renouvellement de confiance à la plénière ridicule du 30 juillet prochain. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Voilà, donc, la République dans laquelle nous vivons et qu'on a timidement célébrée. Une République clochardisée, émiettée comme le sont les pouvoirs entre Carthage, le Bardo et la Kasbah. Au final, une République indéchiffrable et qui perd toute sa solennité. Et nous l'aurons voulu... p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.

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