p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS – Hamma HAMAMI En ces temps de voyages limités, confinés ont simplement interdits, les hommes, en ces mois de grosses chaleurs lorgnent du côté de la mer, de la plage et des loisirs. Mais, il y a un malin virus qui est passé par là, il commande tous les déplacements et régit les comportements, ceux qui rêvent de voyages en ont souvent pour leurs frais, se posent des questions et cherchent à trouver du temps qui les dépayse en leur procurant du plaisir. Mais où vont-ils le trouver ce temps et comment le vivre ? Il se trouve qu'à la fin du XVIIIe siècle, suite à un duel interdit, un aristocrate du nom de Xavier de Maistre a été condamné à la réclusion, autrement dit confiné contre sa volonté pendant quarante-deux jours. Maistre est resté dans la postérité grâce à un ouvrage intitulé «Voyage autour de ma chambre », ouvrage dans lequel, il décrit tout ce qui se trouve entre les quatre murs où il vit ; avec force détails : Maistre est peintre paysagiste, il a donc l'œil, l'esprit et surtout le temps de voir, de distinguer et de s'évader autour d'un canapé ou les différentes couleurs des objets, le but de son « voyage » .est de tromper l'ennui. Et que peut un homme moderne quand il est condamné à limiter ses déplacements, à ne pas trop s'approcher des autres ? Voyager ; et où ? Dans les livres. L'homme peut en effet combiner les deux, lire et voyager, et cela se trouve dans la littérature de voyages qui nous offre une collection riche et stimulante contre l'ennui. Les écrivains de voyages sont nombreux et peu d'entre eux décrit seulement leur chambre, ils sont partis à la recherche d'autres territoires, à la rencontre d'autres humains...Sylvain Tesson, est actuellement l'écrivain français en vue (fort médiatisé) qui perpétue cette tradition des écrivains voyageurs, il s'embarque dans des expéditions mémorables en montagne ou en Sibérie... dans des conditions extrêmes dont il rapporte des carnets éblouissants. Nicholas Bouvier est parmi ces écrivains de voyage qui a marqué toute une génération, son récit « L'usage du monde » écrit en 1953, a été longtemps le viatique des jeunes (ou apprentis) voyageurs. Accompagné de son ami, le peintre Thierry Vernet, qui illustra l'ouvrage, Bouvier n'avait que 24 ans, quand il entreprit un périple réel à hauteur d'homme (loin du mythe d'Ulysse) ; qui refuse les luxes des hôtels et choisit le meilleur des luxes ; la lenteur. « Nous nous refusons tous les luxes sauf le plus précieux : la lenteur » note-t-il. Le voyage s'étale sur plus de dix-huit mois, mena l'étudiant Genevois âgé alors de 24 ans de Suisse, son pays à Belgrade, au Pakistan... et en Afghanistan, bien longtemps avant l'époque des rencontre des jeunes révoltés aventuriers en mode « hippy » d'après 68, qui partaient en auto-stop, se donnaient rendez-vous à Katmandou, portant comme signe de reconnaissance « Libé sous le bras ». La Fiat Topolino jaune, sur laquelle les deux aventuriers se sont embarqués est resté longtemps un repère pour le long voyage.