Le problème hongkongais est vu par les Chinois comme étant une affaire purement intérieure, voire même une question de vie ou de mort pour l'image de marque de la Chine pays qui monte en puissance tant sur le plan économique que politique. Pourtant Trump et ses alliés ne voient pas cette crise du même œil, et c'est pourquoi l'administration américaine a toujours soutenu les mouvements de protestation pro-démocratie, notamment le « Mouvement des Parapluies », devenu graduellement l'expression populaire de l'exaspération des jeunes depuis 2014. Face à cette situation et la mainmise de Pékin qui vient d'installer son bureau d'application de la loi de sécurité dont les agents agissent indépendamment du gouvernement local, nombreux sont les Hongkongais qui envisagent désormais l'exil. Les familles disposant de passeports britanniques, désireuses de scolariser leurs enfants à l'étranger, attendent la confirmation d'émigrer au Royaume Uni avec l'assurance de pouvoir y travailler. Certains opposants, les plus menacés par les mesures répressives, ont déjà quitté le territoire afin de conserver leur liberté de parole. Même si la grande masse des Hongkongais souhaite rester, même si beaucoup sont inquiets pour l'avenir et ont commencé à convertir leurs économies en dollars ou transférer celles-ci à l'étranger, le redémarrage de l'économie étant de plus en plus incertain. L'ingérence américaine L'ingérence américaine est devenue de plus en plus flagrante dans cette affaire. Les Etats –Unis revendiquent la liberté totale d'expression, suite aux violences de la police contre les manifestants. Joshua Wong l'un des principaux leaders a eu tout récemment des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères américaines Mike Pompeo et d'autres dirigeants européens dans le but de mettre en amont la cause hongkongaise au niveau international. Trump a aussi accusé Carrie Lam d'être un pion chinois qui exécute à la lettre les ordres du chef du gouvernement chinois Xi Xinping. La Maison Blanche n'épargne aucun effort et met tous les moyens pour condamner « la tyrannie chinoise » à Hongkong ainsi que la mise des « Ouïgours » dans des camps de concentration, et ce dans le but de ternir l'image de la Chine. Pour sa part, la France, un autre allié de Washington, a annoncé début août la suspension de la procédure de ratification d'un accord d'extradition avec Hongkong, s'alignant ainsi sur de nombreux pays qui condamnent la récente reprise en main par Pékin de la région semi-autonome. La réaction chinoise Les autorités chinoises ont, de leur côté, condamné l'ingérence des Etats-Unis dans ses affaires intérieures les accusant de financement illicite des « séparatistes Hong-Kongais ». Les dirigeants chinois sont obsédés par la protection de l'unité de leur pays qu'ils considèrent parmi les acteurs les plus influents sur le marché international. Rien qu'hier, un journaliste d'Apple Daily, dernier grand média d'opposition, suivait au pas son patron, le magnat Jimmy Lai, menotté, encadré de policiers qui sont venus le cueillir au saut du lit, dans sa résidence personnelle. C'est le premier grand coup d'éclat de la « police de sécurité nationale » mise en place début juillet. En sus, la Chine vient d'imposer des sanctions à l'encontre de onze citoyens américains, dont des parlementaires, réagissant ainsi à la décision de Washington de sanctionner onze dirigeants chinois et hongkongais, les accusant de restreindre les libertés politiques de l'ancienne colonie britannique. Parmi les personnalités visées par Pékin figurent les sénateurs Ted Cruz, Marco Rubio, Tom Cotton, Josh Hawley et Pat Toomey ainsi que le représentant Chris Smith, mais aussi des membres d'organisations de défense des libertés. En outre, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, n'a de cesse de répéter que la Chine a décidé d'imposer des sanctions contre les individus qui se sont comportés de manière choquante sur les questions relatives à Hong Kong. Le département américain du Trésor a, quant à lui, imposé tou dernièrement des sanctions à l'encontre de la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam et de huit responsables chinois et hongkongais. En définitive, la résolution de la crise hongkongaise dépendra dorénavant de la position et de la vision de Pékin qui a jusqu'à présent le dernier mot à dire concernant la souveraineté de Hong Kong malgré la pression en continue de la société internationale.