p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Slim BEN YOUSSEF p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Nos tickets-restos, ou prenez le train 11 ! Voilà pour résumer en deux coups de cuillers à pot, quitte à devoir vulgariser la chose, ce qu'on pourrait retenir vraiment de ce mouvement de grève, décrété puis effectué ex abrupto par les syndicats de la SNCFT (Société nationale des chemins de fer tunisiens), en ce début de mois d'octobre, provoquant une suspension soudaine et inopinée du trafic des trains. Cela a suscité, naturellement, la colère et la consternation des Citoyennes et des Citoyens, éternels dindons de toutes les farces dans ce pays. Droit à la grève bien sûr indiscutable, c'est plutôt cette manie de mettre tout le monde devant le fait accompli qui fait poser aujourd'hui plus d'une question... p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Communément appelée « grève sauvage », ou « grève anarchique », la grève sans préavis est-elle devenue, aujourd'hui, la seule et unique méthode, jugée « efficace », pour arracher les acquis ou pour en consolider d'autres ? Devant la sourde oreille désormais systématique des dirigeants, et devant l'absence de toute marge de manœuvre face aux inéluctables et répétitifs culs-de-sac à l'issue de toute négociation sociale, bon nombre de syndicats tunisiens, et pas seulement les cheminots, semblent avoir changé leurs fusils d'épaule depuis plusieurs années. Plus de graduation au niveau des modes de contestation ou de revendication, place désormais aux « méthodes » extrêmes. La grève sauvage, comme premier « ultime recours », est devenue monnaie courante durant ces dernières années. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les « correspondances » du syndicat p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"D'après la Fédération générale des chemins de fer, la grève observée par les cheminots sur toutes les lignes du réseau ferroviaire, depuis jeudi, intervient en raison des « violations des acquis sociaux des employés ». Le syndicat a déploré une « suspension injustifiée » de certains avantages sociaux des employés à l'instar des tickets de restauration suspendus depuis juin 2020, ainsi que des avances sur salaire et des prêts du Fonds social, suspendus à leur tour depuis février 2020. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La Fédération générale des chemins de fer assure qu'elle a envoyé « deux correspondances » à la direction générale de la SNCFT, datées des 26 mai et 9 septembre derniers, pour « l'inviter au dialogue et à l'apaisement du climat social » au sein de la société. Les correspondances restées carrément sans réponse, la partie syndicale a décidé d'observer une grève sans préavis en vue de pousser la direction à entamer des négociations sérieuses. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Dans une déclaration aux médias, vendredi, le secrétaire général de la Fédération des chemins de fer avoue que « la Fédération n'a pas émis un préavis de grève », expliquant que « les correspondances envoyées à l'administration auraient dû alarmer tout le monde et mettre en lumière la détérioration du climat social au sein de la société ». p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La sourde oreille de la direction p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le syndicaliste a fustigé, dans le même cadre, la torpeur et l'indifférence de la Direction générale : « le PDG refuse le dialogue et poursuit les violations des acquis sociaux des employés ». Et d'ajouter : « depuis sa nomination, il n'a apporté aucune réforme susceptible d'améliorer la situation de la société ». Avant de renchérir : « La grève ouverte se poursuivra jusqu'à l'obtention d'une réponse favorable de la part de l'administration aux revendications de la partie syndicale ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Pour simple réaction, la SNCFT s'est contentée d'annoncer dans un communiqué publié vendredi, la poursuite du blocage du trafic des trains sur toutes les lignes du réseau ferroviaire depuis le jeudi 1er octobre 2020, en raison de la grève, qualifiée d' « anarchique », observée par la Fédération générale des chemins de fer. L'entreprise publique n'a pas oublié de présenter ses excuses à ses clients dans ledit communiqué. La situation s'était décantée, hier, avec l'annonce de la suspension de la grève. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Coincés entre l'enclume de l'incompétence dirigeante et le marteau de l'anarchie sociale, les Citoyennes et les Citoyens souffrent le martyr depuis plusieurs années. Considéré comme un luxe pour certains, vu comme un acquis indéboulonnable pour d'autres, l'avantage des tickets-restaurants, comme motif principal de cette grève des cheminots laisse l'opinion publique certainement mitigée. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Ces tickets-restos représentent indéniablement une bouffée d'oxygène pour tout quidam, sur fond d'une grave détérioration du pouvoir d'achat des Tunisiennes et des Tunisiens. En revanche, il n'est nullement permis de paralyser tout un pays et de léser les intérêts des Citoyennes et des Citoyens pour un motif pareil, aussi pertinent qu'il soit. A force de vouloir mener grand train, les cheminots ont visiblement tendance à sortir des rails. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"S.B.Y.