p class="p1" style="font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 14.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"LE TEMPS - Ahmed NEMLAGHI Nous assistons de plus en plus à des dissensions, des tensions et des adversités politiques entre les organes de l'Etat jamais connues auparavant, du moins avec une telle acuité. Certes il y a toujours eu des adversités politiques estompées en quelque sorte, par la prédominance de l'exécutif, durant l'ancien régime. C'était un régime présidentiel, avec cet inconvénient de l'empiètement qu'il y avait, du chef de l'exécutif sur le domaine du législatif et du judiciaire. Toutefois, dans l'actuel régime, et en vertu de la Constitution de 2014, l'exécutif est bicéphale avec des domaines réservés au président de la République et d'autres au chef du gouvernement. Le législatif est composé des partis majoritaires qui accaparent de plus en plus le pouvoir. Quant au judiciaire il est ballotté entre les deux pouvoirs exécutif et législatif et c'est déjà pas mal s'il peut encore et, tant soit peu, dire le droit et décider en vertu de la loi. Encore que certains juges aient été impliqués dans des tiraillements politiques, ce qui a été de nature à affecter leur indépendance tant convoitée durant l'ancien régime. Retour aux pratiques de l'ancien régime Mais si l'on regarde de plus près, on constate que certains leaders de partis, recourent aux pratiques de l'ancien régime afin de semer le trouble et diviser pour mieux régner. Ainsi les vrais problèmes sont détournés, dont notamment ceux de la corruption, de la contrebande et du blanchiment d'argent. Ainsi, certains députés se croient au-dessus de la loi, en n'hésitant pas entre autres à recourir à la violence, même sous la coupole de l'hémicycle. Ce qui s'est passé dernièrement avec un député du mouvement Al Karama en est un exemple frappant de ces pratiques contraires à la loi et des dépassements dont ils sont capables. Car, recourir à la violence en proférant des injures et des grossièretés verbales à l'encontre d'une de ses collègues, n'est pas digne d'un député censé représenter les citoyens. Est-ce en se montrant violent, qu'il peut défendre ses intérêts ? C'est une attitude insultante non seulement à l'encontre de la victime, mais également à l'encontre de tous les citoyens. C'est un manque de considération qui dénote d'une mentalité contrevenant aux qualités essentielles d'un député et à son obligation de réserve. En effet, il a une obligation de réserve étant donné qu'il représente également le pouvoir législatif, d'autant plus qu'il s'agit d'un régime parlementaire. Par ailleurs d'autres députés accusés de délits de droits communs se retranchent toujours derrière l'immunité parlementaire. Nous ne le dirons jamais assez car l'immunité est devenue une couverture à tous les dépassements et les enfreintes de la loi, et cela est également de nature à ternir l'image du pouvoir judiciaire et de la justice d'une manière générale. L'exécutif et les jeux pervers des partis L'exécutif, quant à lui, sombre dans les chicanes et les contradictions générées par les jeux pervers des partis politiques et notamment certains leaders, tiennent les ficelles et s'en tirent à bon compte, en se complaisant dans cette situation où ils occultent la vérité sur des problèmes cruciaux, dont les crimes politiques. Tant de dossiers liés à ces crimes trainent toujours devant la justice, sans avancer d'un iota. Le président de la République, se montre soucieux de la primauté de la loi, en rappelant cela à plusieurs occasions, la dernière en date étant celle au cours de laquelle il a reçu le ministre de la justice. Celui-ci n'a fait qu'acquiescer, mais a été indirectement sermonné par le chef du gouvernement. En effet lors d'une réunion avec les membres du gouvernement, Méchichi leur a enjoint de l'informer préalablement chaque fois qu'ils sont appelés à rencontrer le président de la République. L'adversité entre les deux chefs de l'exécutif est de plus en plus notoire. Elle a d‘ailleurs commencé le jour même du vote de confiance du chef de gouvernement, quand bien même il ait été choisi par le président Kaïs Saïed. En effet les tractations politiques avec les partis avaient déjà commencé, et on ne sait si Méchichi lui-même a cherché à les amadouer, ou ce sont certains leaders qui voulaient lui tendre un piège. Il a marché dans leur combine, et cela est clair ne serait-ce que par le fait de s'être attablé avec eux, pour une collation, sans oublier la photo souvenir. On le voyait côte à côte avec Makhlouf du mouvement Al Karama, Ghannouchi le chef (actuellement contesté par les siens) du mouvement Ennahdha, et bien sûr le leader de Qalb Tounès. Une photo souvenir d'une combine annoncée. Problème de communication sur la sellette Les résolutions que prend le chef du gouvernement, sont en réponse à l'attitude du président de la République comme pour le contredire ou le contrarier. Kaïs Saïed réagit, une première fois en rétablissant dans ses fonctions le nouveau ministre de la culture qui avait déclaré ne pas être sûr de bien assumer ses fonctions. Méchichi l'avait ôté de la liste des membres du gouvernement, estimant qu'un ministre hésitant ne pouvait remplir pleinement son rôle. Mais il s'est ravisé et il l'avait maintenu, après l'intervention de Kaïs Saïed. Cependant, il attendait la moindre incartade de la part de ce ministre pour l'écarter pour de bon. Le ministre de la culture ne croyait pas qu'il allait donner le bâton pour se faire battre en faisant part de son avis lorsqu'il se déclara contre l'interdiction des manifestations culturelles. Cela dit, il n'a pris aucune résolution officielle et a même fait paraître un communiqué par lequel il adhérait à la décision du chef du gouvernement. Il y a là un problème de communication qui fait défaut, car le chef du gouvernement qui a agi par dépit, aurait pu s'entretenir avec son ministre afin de lever l'équivoque sans incident de ce genre. Mais il a préféré agir d'une manière plutôt brutale et hâtive, quand bien même il soit le chef du gouvernement. Il n'a pas agi de la même façon à l'encontre d'une gouverneure qui n'a pas du tout appliqué ses directives en préférant fermer les établissements scolaires dans son gouvernorat. Une pratique des deux poids deux mesures qui démontre que son action est à titre de revanche, suite à son humiliation au départ par Kaïs Saïed. Cela rappelle un proverbe bien de chez nous : « Saad et Saâdallah se sont disputés et c'est Barka qu'on a mis en prison » ! p class="p1" style="font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 14.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"