Les dernières négociations qui s'étaient déroulées entre une délégation gouvernementale et les représentants des sit-ineurs d'El Kamour a donné la preuve qu'il y anguille sous roche. Le gouvernement a fait toutes les concessions possibles, même au-dessus de ses moyens, mais les négociateurs d'El Kamour prennent tout leur temps pour « consulter », tout en maintenant la vanne du pétrole fermée, ce qui est un comble. Pourtant, l'équipe gouvernementale qui représente les pouvoirs publics et, surtout, le prestige de l'Etat, aurait dû exiger comme préalable la réouverture de la vanne. Cela n'a pas été le cas et les « protestataires » prennent tout leur temps, montrant que les revendications ne sont qu'un prétexte et que l'argent sale circule bien, afin que la situation perdure. Lors d'une conférence de presse tenue au Palais Ennajma Ezzahra à Sidi Boussaïd, il a ajouté "nous ne pouvons plus tolérer le blocage de la production du pétrole, des trains de transport des phosphates ou des routes, peu importe le prétexte avancé. Il faut être conscient de l'ampleur des dégâts que nous nous sommes infligés ". S'agissant du dossier d'El Kamour, Méchichi a fait savoir que "le dialogue est bien avancé et qu'une grande réactivité est constatée de la part des partenaires sociaux sur ce dossier. Nous avons jusque-là favorisé le dialogue, mais si le blocage va perdurer, nous allons recourir à la loi et à la force de l'Etat pour rétablir la production". C'est bien signifié, mais on attend un passage à l'acte, surtout que le pays ne peut pas supporter davantage. D'ailleurs, à la question de savoir si le pays est en situation de faillite non déclarée, le Chef du gouvernement a répondu "le pays n'est pas en situation de faillite et ne n'allons pas arriver à cette situation. La situation économique est difficile mais nous sommes en train de mobiliser des solutions qui sortent des sentiers battus pour redresser la donne". A une question sur la possibilité de rééchelonner les dettes extérieures, le Chef du gouvernement a assuré que " la Tunisie a toujours respecté ses engagements et qu'elle le fera encore et toujours, sans aucune doute. Tous les efforts déployés dans le cadre de la LFC 2020 et de la LF 2021 vont dans ce sens ". Interrogé sur les 20 milliards de dinars à mobiliser pour combler le déficit pour l'exercice 2021, Méchichi a souligné que "le gap financier est important, il est dû à des facteurs structurels mais aussi conjoncturels en relation avec la pandémie du coronavirus dont les conséquences économiques sont évaluées à 8 mille milliards de dinars. Le montant du déficit est sans précédent, mais la pandémie est aussi sans précédent et cela nous donnera de la marge dans nos négociations avec les bailleurs de fonds ". Et de poursuivre " le principe de vérité et de confiance que nous avons adopté nous garantira, par ailleurs, une réaction positive de la part des bailleurs de fonds. En outre, le fait de se fixer comme priorité de stopper l'hémorragie a aussi suscité un regain de confiance de la part de nos partenaires financiers qui veulent voir se concrétiser les réformes et c'est ce que nous allons faire en 2021". Le Chef du Gouvernement a, par ailleurs, déclaré que "le dialogue se poursuit avec le FMI et nous avons confiance que nous allons obtenir son accompagnement pour nos programmes à venir". Le chef du gouvernement n'a pas manqué, aussi, de mettre en cause les blocages et l'inertie, dans, pratiquement, tous les secteurs des services publics. "Rétablir la valeur travail est une priorité absolue pour l'année 2021. Ces dernières années, cette valeur a été quasi-absente et une certaine légèreté a été constatée même lorsqu'il s'agit de bloquer la production des richesses nationales. Cela n'est plus acceptable et tout le monde doit se remettre au travail pour pouvoir surmonter cette étape difficile" a indiqué, mardi, le Chef du Gouvernement, Hichem Méchichi. Le défi est très difficile pour le gouvernement de Hichem Méchichi qui ne semble pas être armé pour le relever, et on ne sait pas ce qu'il est venu faire dans cette galère, surtout qu'il a, sur le dos, d'un côté un président mécontent qui lui tient rancune, et de l'autre une Troïka malveillante qui lui met la pression, pour plier et répondre à toutes leurs exigences.