p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"On n'a pas vu (re)venir la bête immonde. Nous n'avons pas su protéger la démocratie et la révolution contre les poisons de l'outrance. Dix années de fausse émancipation, de délitement des valeurs de la République ; une décennie d'affrontements idéologiques ; une plateforme toute préparée pour la résurgence des discours haineux, de la violence et du «takfirisme» ! Un terrain déblayé pour que les populismes de tous bords s'accomplissent croyant, chacun, apporter des solutions miraculeuses à un peuple qui ne croit plus en rien. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"`Il n'y a pas à s'étonner que les médias occidentaux concluent au « jasmin fané ». Pas besoin de s'indigner non plus de ce qu'ils dressent le bilan d'une démocratie détournée de ses objectifs. Nous nous sommes tellement gaussés dans le triomphalisme, depuis un certain 14 janvier 2011, que nous avons oublié que nous étions, que nous sommes toujours sous examen. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"A qui profite la cassure p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"au sein de l'Exécutif ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"On ne ressassera pas encore ces dérives qui ont fait que, petit à petit, la ploutocratie, la purgation des passions politiques aient fini par avoir raison de l'Etat, de ses fondements originels. En fait, «l'unique démocratie du monde arabe», sanctifiée par «la meilleure constitution du monde», est aujourd'hui, partout stigmatisée. Cela tourne aux redondances. Et, surtout en cette conjoncture, jamais vécue auparavant par le pays, où tout est à l'effondrement. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les initiatives fusent de partout. Nous n'avons pas besoin du FMI, de la Banque mondiale, des agences de notation et des experts internationaux pour nous regarder dans la glace. Nous avons-nous aussi nos experts. Mais c'est la volonté politique de redresser la barre qui fait défaut. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Aujourd'hui, l'urgence est à un Etat à reconstruire. L'ennui, c'est que les «piliers» institutionnels de cet Etat désormais délabré, ne sont même pas dans un semblant de symbiose. Quand le Président ne fait qu'appeler au loup et quand le Chef du gouvernement, qu'il a pourtant lui-même choisi, n'arrive pas à se positionner si ce n'est que par rapport au «coussin», tout cela donne des ailes à un président de l'ARP qui n'en finit pas de manœuvrer pour les besoins de ses engagements auprès de certains Etats qui nous ont bien satellisés. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Pourquoi s'étonner de ce que la visite de travail de Méchichi en France ait tourné au flop ! Lorsqu'un Etat comme le nôtre est ainsi décomposé, il est normal que nos partenaires traditionnels prennent leurs distances. Lorsque la Tunisie, plaque tournante traditionnelle de tout ce qui se fait et se défait à partir de la rive sud de la Méditerranée, se désengage de son propre environnement pour aller, sur instigation d'Ennahdha, s'acoquiner avec Ankara et Doha devenant ainsi leur tête de pont dans la région, eh bien elle ne fait que renforcer les visées islamistes sur la région et, à terme, leurs visées sur la Libye. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Moncef Marzouki a beau dire qu'Ennahdha a verrouillé le pays. Or, ce militant des Droits de l'homme ne s'est-il pas lui-même compromis, au même titre que Mustapha Ben Jaafar, dans le projet de razzia islamiste ? N'avait-il pas compris que «le Mouvement du 18 octobre» n'avait fait que préparer la future rampe de lancement d'Ennahdha ? Où sont, aujourd'hui, les protagonistes réels de ce Mouvement ? Où est Néjib Chebbi ? Où est Hamma Hammami ? Disparus. Plutôt broyés par la machine islamiste ! Et, où est Nidaa Tounes dont le fondateur a réussi «le miracle» de faire croiser deux lignes parallèles ? Noyauté, puis broyé lui-aussi ! La révolution ne faisait finalement que consacrer le fait accompli nahdhaoui. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Drame multiforme p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Vendredi dernier a consacré le retour en force de la Société civile qui avait été un peu trop absente dans les moments de hautes turbulences. Elle a manifesté en masse contre la violence au sein de l'ARP, contre la violence à l'endroit des femmes et, en bloc contre la violence politique. Soutenue par l'UGTT, elle s'est fait, enfin, entendre. Pour les forces du mal, cela représente juste de l'exhibitionnisme. En tous les cas, cela n'effraie pas les gros bras de la Coalition Al Karama. Ils sont toujours dans leur logique de démantèlement de l'Etat civil, logique mue par la recrudescence du Takfirisme et, à leurs yeux, cette logique passe d'abord par l'anéantissement des fondamentaux de l'Etat moderne et laïc, tel que fondé par Bourguiba. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Or, le 16 décembre, un certain Saïd Jaziri émettait sur sa radio pirate un long discours discriminatoire à l'endroit des femmes, les réduisant à «un utérus ambulant», glorifiant la pédophilie et justifiant tous les abus sexuels au nom d'une Chariâa dont Mohamed Talbi a prouvé qu'elle n'a pourtant été rédigée que près de deux siècles après la révélation coranique et la mort du Prophète. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La HAICA a aussitôt saisi le Ministère public au sens de l'article 46 de la constitution. On ne se fera cependant pas d'illusions là-dessus. Car Saïd Jaziri, autant que les Seifeddine Makhlouf et ses compères jouissent d'une protection occulte (pas aussi occulte que ça) au sein de l'ARP, véritable «Musée de horreurs» de cette troisième législature. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Et c'est là que cette démocratie touche le fond. C'est le règne de l'impunité sous le sceau de l'immunité parlementaire. Tous, bandits de grands chemins, corrompus, tribuns récupérateurs, populistes haineux, tous, en effet, s'y réfugient narguant toutes les valeurs morales, les valeurs sociétales et, pour tout dire, les valeurs de la République. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En fait, le drame est multiforme. Il est d'ordre politique, sociétal et législatif. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Politique, parce que le Président ne prend aucune mesure pour remédier aux dysfonctionnements de l'Etat. Sociétal aussi, parce qu'à elle seule la Société civile ne peut rien. A moins d'un miracle de nouveau sit-in du Bardo qui fera tomber le système. Législatif, enfin, parce que le Code électoral favorise cet éparpillement politique où s'engouffrent les obscurantistes. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Qui doit prendre ces initiatives pour redresser la barre et conjurer cette menace de «somalisation» de la Tunisie, et surtout avec la résurgence du tribalisme ? Il n'y a que lui, le Président, celui-là même qui est garant de l'unité nationale. Sauf qu'il est en retrait par rapport au plébiscite historique l'ayant propulsé au sommet de l'Etat. Il parle toujours de sa responsabilité devant Dieu, devant la Nation et par rapport à l'Histoire. D'où vient, justement, qu'il ne se décide pas à placer son fauteuil dans le sens de l'Histoire ? p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.