Ceux qui ont suivi le derby sahélien du dimanche dernier ont eu droit à l'une des oppositions les plus intéressantes depuis l'entame de cette nouvelle saison 2020-2021, malgré quelques passages à vide de part et d'autre au cours de la dite rencontre. En effet, placée sous le signe du rachat pour les deux équipes l'Etoile du sahel et l'Union sportive monastirienne, l'opposition entre les deux voisins revêtait un intérêt certain pour les deux camps. Les locaux tenaient à faire oublier à leurs supporters la piètre prestation et la défaite contre l'ASS,et les visiteurs, auteurs d'un début de saison décevant n'arrivant surtout pas à inscrire la moindre victoire lors des trois premières journées. Ces vecteurs contextuels ont donné lieu naturellement à un rythme disputé et à une véritable bataille notamment au niveau de la ligne médiane entre les 22 protagonistes, ponctués par un bilan de 4 buts et qui pouvait augmenter, mais le manque de réussite, la précipitation et quelques déchets techniques de deux côtés ; étaient au rendez-vous. Des changements encore et toujours ! La rencontre contre l'USMO a donné une nouvelle preuve sur le « cachet managérial » de l'entraineur brésilien de l'Etoile. Eneffet, ce dernier s'affirme comme un fervent adepte du changement fréquent de son dispositif tactique, en fonction de l'adversaire du jour et des spécificités de chaque rencontre, et semble peu enclin- à tort ou à raison !- à « labelliser » tactiquement son équipe. En effet, depuis son intronisation à la tête de l'Etoile,Jorvan Vieira aura tout essayé ou presque. Ducoup, avant l'entame de chaque rencontre, la curiosité est bien de savoir : quelle approche tactique, le technicien brésilien adoptera ? En effet, après les 4-4-2,le 4-2-3-1 et même le surprenant 4-2-2-2 adopté contre Soliman, ce dernier a encore une fois apporté des changements à ce niveau à l'occasion du derby sahélien contre l'USMO,allant jusqu'à mixer trois options durant la dite-rencontre. Il a débuté avec un 4-3-2-1 mutant par moments vers un 4-3-3 notamment dans les phases offensives ;pour finir avec un 3-6-1 après l'incorporation de Konaté en tant que 3ème défenseur central en compagnie de Saddam Ben Aziza et Salah Hrabi,pour sécuriser davantage son arrière garde après le 3ème but signé par Salim Boukhanchouche. Un Chikhaoui transparent, un Lahmar étincelant ! Les coéquipiers de Ben Ouannès ont tenté dès l'entame de la rencontre d'imposer leur maitrise tactique et par la même occasion d'étouffer les points forts de leurs adversaires du jour notamment sur les couloirs en présence des brillants éléments Fehmi ben Romdhane et Ali Amri ,et surtout bloquer la marge de manœuvre d'Elyès Jelassi, véritable maitre à jouer de l'USMO. Il faut avouer que les étoilés ont relativement réussi dans leur mission en marquant trois buts à des timings intéressants :avant la pause(40') par Darwin,le second à la 58' œuvre d'un Hamza Lahmar des grands jours et le 3ème avant 7 minutes de la fin de la rencontre, signé Boukhanchouche à la 83' « On a amplement mérité notre victoire grâce à notre ascendant sur l'adversaire à l'application de mes joueurs. C'est le fruit d'un travail collectif sur et en dehors du terrain » a déclaré JorvanVieira qui a tenu à louer le collectif de son équipe. Toutefois, cette réussite ne doit guère estomper certaines incohérences tactiques et choix contestables. En effet, on a eu l'impression dimanche dernier qu'il y a eu un chevauchement de rôles pénalisant entre trois joueurs opérant pratiquement dans le même registre, à savoir Darwin, Lahmar et Chikhaoui ; qui tentaient par moments de s'éviter les uns les autres dans leurs positionnements sur le terrain, engendrant parfois un certain déséquilibre et qui a poussé Lahmar à reculer d'un cran dans certaines phases du jeu. D'ailleurs, l'on ne comprend toujours pas cet entêtement à avoir recours à un Chikhaoui encore une fois hors du coup surtout physiquement, n'arrivant pas à mettre en application ses enchainements habituels et de jouer son rôle coutumier de leader technique de l'équipe ,au point de freiner par moments l'élan de ses coéquipiers. Enbref, il va falloir traiter Chikhaoui autrement pour son intérêt et celui de l'équipe, en le ménageant jusqu'à ce qu'il récupère la plénitude de ses moyens athlétiques et sensations. On avait comme l'impression d'être dans l'obligation d'aligner Chikhaoui !!! Heureusement que les défaillances de Chikhaoui, ont été comblées par un Hamza Lahmar au sommet de son art et donnant l'impression de vouloir vraiment rattraper le temps perdu. Il a été au cœur des manœuvres de l'Etoile, avec sa maitrise gestuelle et technique remarquable et sa vision de jeu impressionnante, outre son omniprésence sur le plan offensif et même défensif. Des Usémistes manquant de fraicheur Dans le camp monastirien, l'impression qui se dégage clairement, c'est que les protégés de Lassaad Chebbi étaient pénalisés par la cadence diabolique peu coutumière pour eux, des rencontres sur le double plan local et continental. En effet, les coéquipiers d'Elyès Jelassi, loin de sa forme habituelle à cause de son positionnement loin de la surface de réparation de l'Etoile et le rétrécissement d'espaces autour de lui ;avaient du mal à reproduire leurs enchainements et leurs décalages,malgré les efforts de Fehmi ben Romdhane sur le flanc droit. Il faut avouer que la présence d'un Shafiu Mumuni encombrant n'a pas aidé les usémistes à jouer davantage en profondeur, confirmant de nouveau que les étrangers de l'USMO cette saison n'ont pas la même qualité de ceux de la saison écoulée « L'Etoile a dominé la première période, et l'USMO a eu la seconde mi-temps en sa faveur,mais on a manqué de réussite » a déclaré Lassaad Chebbi