- Agences- Kyaw Tint Swe, un proche collaborateur d'Aung San Suu Kyi, a été à son tour placé en détention à la suite de la vague d'arrestations qui a suivi le coup d'Etat en Birmanie la semaine dernière, a déclaré hier un responsable du parti de la dirigeante birmane démocratiquement élue. L'armée a pris le pouvoir le 1er février en Birmanie et décrété l'état d'urgence pour une durée d'un an, en contestant le résultat des élections législatives de novembre dernier largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi. Depuis, la dirigeante birmane a été inculpée pour infraction à la législation en vigueur sur les importations et la police a demandé son placement en détention jusqu'au 15 février. Kyaw Tint Swe, qui a été ministre du bureau du conseiller d'Etat d'Aung San Suu Kyi, est considéré comme le bras de droit de la dirigeante. Il la représentait encore dans les pourparlers avec les militaires quelques jours avant le pustch. Selon Kyi Toe, membre du comité d'information de la LND, Kyaw Tint Swe et quatre autres personnes travaillant pour le gouvernement renversé ont été arrêtées à leur domicile. Les principaux dirigeants de l'ancienne commission électorale ont également tous été placés en détention, a-t-il ajouté. Les autorités birmanes n'ont pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires et Reuters n'est pas en mesure pour le moment de confirmer, de manière indépendante, ces arrestations. Hier, pour la sixième journée consécutive, des manifestants se sont rassemblés à travers le pays. A Naypyitaw, dans la capitale, des centaines de personnes ont répondu à un appel en faveur d'un mouvement de désobéissance civile, scandant des slogans contre la junte militaire et tenant des pancartes en soutien à Aung San Suu Kyi. A Rangoun, la capitale économique, les manifestants étaient vêtus de robes de bal et de costumes, y compris les hommes. "Nous n'enlèverons pas notre jupe tant que nous n'aurons pas retrouvé la démocratie", pouvait-on lire sur une pancarte. Des centaines de protestataires ont également manifesté devant l'ambassade de Chine à Ragoun, accusant Pékin de soutenir la junte militaire malgré le démenti chinois. "Soutenez la Birmanie, ne soutenez pas les dictateurs", affichait en chinois et en anglais une des pancartes. L'ambassade de Chine n'a pas réagi dans l'immédiat. Des sanctions contre la junte Des manifestations ont également eu lieu près des ambassades des Etats-Unis, de Russie et de France ainsi que devant les bureaux des Nations Unies. L'ambassadeur de France est allé à la rencontre des manifestants et a affirmé le soutien de Paris à la démocratie tout en réclamant la libération des personnes arrêtées. Le nouveau président américain, Joe Biden, a annoncé avoir approuvé un décret ouvrant la voie à de nouvelles sanctions contre les commandants de l'armée birmane et les entreprises auxquelles ceux-ci sont liés. Il a de nouveau exhorté l'armée à rendre le pouvoir et à libérer les responsables birmans détenus. Joe Biden a aussi annoncé le gel d'un milliard de dollars de fonds gouvernementaux birmans détenus aux Etats-Unis, afin d'empêcher les généraux de l'armée d'accéder à cet argent. Selon des diplomates, la Chine et la Russie - deux pays ayant des liens avec les forces armées en Birmanie - devraient émettre des objections ou tenter d'affaiblir la portée du texte.