Après le Brésil, voici l'Argentine qui pointe à l'horizon des hommes d'affaires tunisiens, assidûment en quête de nouveaux marchés, loin de ceux de l'Union européenne où ils ont l'habitude d'opérer et de faire des affaires. C'est le sens qui s'attache à la conférence sur les échanges commerciaux tuniso-argentins organisée, récemment, par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Tunis en collaboration avec l'Ambassade d'Argentine à Tunis. Les participants, fort nombreux, ont eu droit à un exposé détaillé fait par un expert, M Juan Manuel Guevara, de son état Directeur adjoint de la Direction de l'Offre exportable au Secrétariat d'Etat argentin au Commerce international. Deux chiffres font figure de symbole : la Tunisie est le 7Oème fournisseur de l'Argentine et son 50ème client, autrement dit la Tunisie a reçu, en 2006, seulement 0,29% du total des exportations de l'Argentine laquelle n'a, en retour, acheté à la Tunisie que 0,03% de ses importations. C'est manifestement moins que rien. D'autant que les exportations argentines vers la Tunisie se limitent à des produits très ordinaires : graisses et huiles végétales, résidus des industries alimentaires, sucre et confiserie, céréales et quelques produits manufacturés en fonte de fer ou acier. Pour sa part, la Tunisie exporte vers l'Argentine des engrais et fertilisants, du textile et des articles de confection, des équipements électriques et de l'huile. Aux exportateurs tunisiens d'huile d'olive présents à la réunion qui se plaignaient de ne pouvoir exporter comme il se doit ce produit, l'Ambassadeur d'Argentine à Tunis M Jésus Fernando Taboada a affirmé, chiffres à l'appui, que la Tunisie assure 10% des importations argentines d'huile d'olive, même si ces ventes sont effectuées à travers des opérateurs espagnols.. D'autres exportateurs tunisiens, opérant ceux-là dans les secteurs du textile et des composants automobiles ont été vivement encouragés par le diplomate à s'activer pour nouer des partenariats avec des vis-à-vis argentins soulignant que ces produits font partie des 44 positions tarifaires argentines ouvertes devant les opérateurs tunisiens. Bien d'autres créneaux peuvent s'offrir à eux. L'expert argentin Guevara en a cité les tee-shirts, les pantalons et les vêtements pour femmes Il reste que l'Argentine occupe une place importante dans le sous-continent latino-américain, du fait notamment de l'étendue de son territoire qui renferme d'énormes richesses naturelles, de son économie de marché, nettement ouverte sur le Mercosur (une zone de libre-échange comprenant notamment le Brésil et l'Uruguay) et le monde, de sa population hautement qualifiée, et de la taille de son marché (33 millions de consommateurs). Il s'agit de la 3ème puissance économique et commerciale d'Amérique latine avec un PIB de 130 milliards USD et des importations annuelles avoisinant 20 milliards USD, soit 15% du PIB. L'Argentine est donc un pays qui devrait attirer les sociétés s'intéressant au continent latino-américain, que ce soit dans le cadre d'un projet d'implantation ou d'un projet d'expansion commerciale. L'Argentine importe principalement des machines, des véhicules, des équipements électriques et électroniques, et des produits chimiques organiques. Elle exporte principalement des carburants minéraux, du pétrole, des résidus et des déchets de l'industrie alimentaire, des graisses et des huiles animales et végétales, ainsi que des céréales. Ses trois partenaires principaux pour l'importation sont : le Brésil, les Etats-Unis et la Chine. Comme on peut le constater, le marché argentin, sans avoir les contours d'une aubaine pour les exportateurs tunisiens peut offrir un potentiel qu'il sera important d'exploiter au travers d'un marketing plus agressif et d'un travail de prospection soutenu. D'ailleurs, il a été révélé, au cours de cette réunion, que le Cepex organisera, en Septembre prochain, une mission d'hommes d'affaires tunisiens à l'occasion de la Foire « SIAL-Argentine » qui se tiendra en Septembre prochain. En retour, la Tunisie devra baser sa stratégie d'exportation, non seulement sur les avantages comparatifs liés à ses produits, mais aussi sur le fait qu'elle occupe, commercialement parlant, une place centrale, du fait de son adhésion àr la Zone de libre-échange avec l'Union européenne aussi bien qu'à l'Accord d'Agadir , ce qui en fait un relais pour les pays alentour.