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« La réconciliation passe par le nécessaire constat d'échec du Congrès du 29 juillet dernier » Questions de l'heure : Vie politique : Réconciliation entre les mécontents du Congrès d'Ettajdid et le parti ? Mustapha Ben Ahmed « Indépendant » et ex-membre
Figure syndicale, Mustapha Ben Ahmed a commencé par les syndicats de base avant d'occuper le poste de Secrétaire général de la Fédération des Finances, puis membre du Bureau exécutif de l'UGTT, de 1999 à 2002. A l'occasion des élections présidentielle et législatives de 2004, il a été l'un des quatre membres fondateurs de l'Initiative Démocratique, une sorte de coalition qui a regroupé « Ettajdid et des Indépendants » et qui a présenté la candidature de Mohamed Ali Halouani à l'élection présidentielle. Après cette expérience, il a participé au processus d'unification entre Ettajdid et des personnalités indépendantes qui a abouti à la tenue, les 27, 28 et 29 juillet 2007, d'un congrès unificateur. Un congrès dont les résultats ont été contestés par des militants d'Ettajdid et des Indépendants, dont Mustapha Ben Ahmed qui se sont retirés des travaux du congrès. Notre invité nous parle, ici, de cette contestation de l'éventualité d'une réconciliation d'autant plus que le Comité politique d'Ettajdid a constitué, il y a trois semaines, une commission chargée de cette opération et des échéances électorales de 2009. Interview.
• Le Temps : Quelles sont les causes qui vous ont poussé à vous retirer du congrès, avec d'autres ? -Mustapha Ben Ahmed : Je considère que le congrès a dévié de ses objectifs fixés par les différentes composantes de la dynamique unitaire. Des fractions ont manœuvré pour dominer le parti au lieu d'œuvrer pour construire un mouvement pluraliste, dans lequel plusieurs tendances démocratiques peuvent coexister sur la base d'une large représentativité. Ils ont ainsi transformé cet objectif par la pratique d'un principe électoral d'exclusion contrairement au principe sur lequel on s'était mis d'accord : celui de trouver une formule électorale qui puisse assurer cet esprit fédérateur.
• Et qui sont ces contestataires ? -Ce ne sont pas un groupe homogène. Les uns appartiennent à Ettajdid, dont notamment Thameur Driss, Rachid Mcharek ; et d'autres personnalités symboliques, telles que Mohamed Ali Halouani et il y a des Indépendants, comme Abdelaziz Mzoughi, Yacine Guiga, Safa El Mkademi, Salah Toumi, moi-même et d'autres.
• Le Comité politique d'Ettajdid, réuni le 9 février dernier, a décidé de créer une commission qui se chargera, justement, de contacter et de discuter avec les contestataires pour essayer de les réintégrer. Qu'en pensez-vous ? -J'ai « découvert » cette initiative dans l'interview de Lakhdhar Lala, parue sur les colonnes du « Temps » et fus étonné qu'il place la contestation comme étant une querelle de personnes alors qu'il s'agit d'un différend politique très profond. Lakhdhar a exprimé sa crainte de voir le groupe de contestataires entraîné dans un autre mouvement politique ( comme si c'était un groupe composé de brebis égarées), alors qu'on réalité, il doit se préoccuper de la situation de blocage que vit actuellement Ettajdid. Pour ce qui est de cette commission, sa création n'a pas été annoncée officiellement, ni par un communiqué, ni dans l'organe de presse, du parti Attarik El Jadid. Ce que je constate, c'est que des membres de cette dite commission, et avant d'entreprendre des contacts avec les contestataires, aient fixé des lignes rouges à ne pas dépasser.
• Lesquelles ? -Comme la non-contestation de la légitimité des résultats du congrès, ce qui prouve que ce n'est pas sérieux et dans ce cadre, le dialogue ne pourra pas déboucher sur des solutions. La réconciliation réelle passe par la reconnaissance de l'échec du congrès sur la concrétisation de l'objectif unitaire. Il faut se méfier des manœuvres qui visent à diviser le groupe des contestataires en « modérés » et « radicaux ». Pour nous, il faut associer tous les contestataires au dialogue sans exclusion aucune.
• Vous avez participé à l'Initiative Démocratique en 2004. Y aura-t-il une autre en 2009 ? -Je crois que nous avons un grand intérêt à redynamiser l'Initiative Démocratique et à créer une nouvelle édition pour 2009.
• Avec Ettajdid ? -Oui, avec Ettajdid et avec d'autres composantes politiques : celles qui ont participé avec nous à l'Initiative Démocratique et d'autres. Les divergences avec Ettajdid ne doivent pas se répercuter sur la redynamisation de l'Initiative Démocratique. Comme en 2004, l'expérience a donné de bons résultats, nous devons en 2009, présenter un candidat à l'élection présidentielle. Un candidat crédible. Même avec peu de moyens mais avec beaucoup de volonté nous avons (lors de l'élection précédente), percé dans l'opinion publique et réalisé une bonne campagne électorale. En 2009, nous comptons faire plus.
• Que pensez-vous de l'annonce de la candidature de Me Néjib Chebbi à l'élection présidentielle de 2009 ? -Il a le droit d'annoncer sa candidature et il a le droit de choisir la date pour l'annoncer. Il ne faut pas placer le débat sur la candidature mais sur le programme. Mais il ne pourra pas être l'unique candidat de l'opposition. Non. Ce n'est pas possible. En 2004, Me Chebbi s'est opposé farouchement à la proposition de rassembler l'opposition autour de la candidature de Mohamed Ali Halouani. On a ainsi raté l'opportunité de construire une large coalition qui aurait pu influencer le rapport des forces. Interview réalisée par Néjib SASSI