Conférence sur le P-O début juin à Berlin Le Temps-Agences - Israël doit prochainement démanteler des colonies sauvages en Cisjordanie conformément à ses engagements pris envers les Etats-Unis, a affirmé hier le numéro deux du cabinet israélien Haim Ramon. "A mon grand regret, nous nous abstenons de faire ce que nous aurions dû faire depuis longtemps au sujet des colonies sauvages, et nous devons agir au plus vite. Il faudra prendre des décisions d'ici une semaine ou deux", a déclaré M. Ramon à la radio publique israélienne. "Les décisions sont difficiles, mais nous devrons démanteler ces colonies, ou tout au moins certaines d'entre elles, car cette affaire gêne nos relations avec les Etats-Unis et tout ce qui porte atteinte à ces relations nuit à la sécurité nationale d'Israël", a-t-il ajouté. M. Ramon a précisé que "le Premier ministre Ehud Olmert et le ministre de la Défense Ehud Barak sont en charge du dossier (...) Des efforts sont en cours avec les responsables des colons pour des arrangements leur permettant d'évacuer de leur plein gré ces implantations sauvages". M. Barak a récemment indiqué avoir conclu des arrangements pour le départ négocié de 18 de ces avant-postes établis sans le feu vert des autorités israéliennes. En janvier, MM. Olmert et Barak, ont par ailleurs décidé l'évacuation d'ici août de Migron, la principale colonie sauvage en Cisjordanie, qui compte plusieurs maisons en dur et des dizaines de mobile homes, ainsi qu'une synagogue, un bain rituel, un jardin d'enfants et des serres. Selon le mouvement israélien anti-colonisation La Paix Maintenant, il y a en tout une centaine de colonies sauvages en Cisjordanie. L'ex Premier ministre israélien Ariel Sharon s'était engagé auprès des Etats-Unis à démanteler 56 de ces avant-postes créés après son arrivée au pouvoir en mars 2001, sans tenir parole. Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies dans les territoires occupés depuis juin 1967 sont illégales, qu'elles aient obtenu ou non le feu vert des autorités israéliennes. En outre, la +feuille de route+, un plan international de paix lancé en 2003 et resté lettre morte, prévoit notamment la fin des violences et le gel de la colonisation israélienne. S'exprimant devant des journalistes à Ramallah (Cisjordanie), le chef des négociateurs palestiniens, Ahmed Qoreï, a appelé hier "l'Amérique et le Quartette (USA, UE, Russie, ONU) à stopper les activités de colonisation". "Si Israël continue de construire dans les colonies et d'œuvrer à leur extension, nous en déduisont qu'il veut détruire le processus de paix", a-t-il ajouté. M. Olmert s'est attiré de nombreuses condamnations internationales en autorisant la semaine dernière la construction de centaines de logements à Givat Zeev, une implantation située à la périphérie nord d'Al-Qods, en Cisjordanie. Après la conférence internationale d'Annapolis (Etats-Unis) en novembre, Israël et les Palestiniens relevant du président modéré Mahmoud Abbas ont engagé des négociations intensives sur les questions clefs du conflit. Ces questions portent sur le tracé des frontières, le statut permanent de Jérusalem, le sort des colonies et celui des réfugiés palestiniens. Les deux parties sont sensées conclure un accord de paix cette année, qui doit préluder à la création d'un Etat palestinien indépendant.
Conférence sur le P-O début juin à Berlin Le Temps-Agences - La chancelière allemande Angela Merkel prévoit d'organiser début juin à Berlin une conférence internationale sur le Proche-Orient, a indiqué aujourd'hui le quotidien Süddeutsche Zeitung, ce que confirme un porte-parole du gouvernement allemand. Selon le journal citant des sources gouvernementales, les Israéliens et les Palestiniens ont donné leur accord à leur participation. L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, émissaire du quartette international pour le Proche-Orient (USA, UE, Russie et Onu), est l'un des co-initiateurs de ce projet, affirme le journal. Le but de la conférence, que la chancelière ouvrira mais qui se tiendra au niveau des ministres des Affaires étrangères, est d'aider les Palestiniens à se préparer au jour auquel ils devront organiser leur propre Etat après la conclusion de la paix avec Israël. Il s'agira entre autres de préparer l'édification d'un système judiciaire et d'un ordre respectueux du droit, ainsi que des questions relatives à la formation des forces de sécurité, selon le quotidien. Tous les Etats de l'Union européenne, de nombreux Etats arabes, doivent prendre part à la rencontre, affirme encore le grand journal de Munich. Il indique que la chancelière, qui a de bonnes relations avec le Premier ministre Ehud Olmert, a réussi à le persuader de soutenir cette initiative à l'égard de laquelle il avait exprimé ses doutes. Ces informations sont publiées alors que Mme Merkel se rend à partir d'aujourd'hui en Israël pour y rencontrer les dirigeants israéliens. La chancelière sera accompagnée de ses principaux ministres qui prendront part demain à des consultations inter-gouvernementales, une première entre les deux pays. Selon le quotidien allemand, l'esprit de cette conférence correspond à une nouvelle approche de la diplomatie internationale à l'égard du Proche-Orient : plutôt qu'une conférence pour conclure la paix, à l'issue de laquelle des aides financières, techniques et politiques seraient promises, une conférence sera organisée par la communauté internationale, indiquant de quelle manière la paix sera soutenue quand elle sera signée. L'un des défenseurs de cette conception est le chef du parti Meretz (gauche laïque), Yossi Beilin, qui était l'un des initiateurs du processus de paix d'Oslo dans les années 90.