Quelques jours seulement nous séparent de la fin des soldes d'hiver qui se sont étalés cette année à titre exceptionnel, sur deux mois. La quasi-totalité des boutiques affichent une dernière démarque, soit des rabais allant même à 70 %. Certes, des consommateurs ont tiré profit de ce rendez-vous, mais il n'en est pas de même pour d'autres. Pouvoir d'achat oblige. Il y a même ceux qui parlent d'une monotonie au niveau de cette activité ce qui explique d'ailleurs la prolongation supplémentaire de quinze jours. Les Tunisiens réservent 11,7 % de leur budget à l'habillement, soit la quatrième position juste après les loisirs et le divertissement. Très souvent, les consommateurs profitent des saisons des rabais pour donner un coup d'éclat à leurs garde-robes. Car les indices des prix à la consommation affichent en cette période, un recul en comparaison par rapport aux mois avant les soldes, (-5,3 % en févier 2008 par rapport à la même période de l'année écoulée). Si les rabais représentent une opportunité pour une frange de la société tunisienne, il n'en est pas de même pour une autre, et ce à cause du pouvoir d'achat qui reste pour quelques-uns limité. Ces derniers ne se permettent pas en fait, de garnir leurs penderies faute de moyens. Notamment, à cause du surendettement et de l'augmentation de la part du budget réservé à l'alimentation, qui est d'ailleurs de l'ordre de 36,5 %, soit 8,6 % par rapport à févier 2007. Suite à l'augmentation des prix de quelques produits de base, (lait, pâtes, œufs...), les consommateurs ne se permettent pas de payer des surplus vestimentaires. Ils calculent leurs salaires pour subvenir aux besoins nécessaires et payer les factures des différentes prestations. A cela s'ajoute le coût de transport (10,5 % du budget) et de l'énergie. Ainsi, les soldes n'ont-ils pas affiché une dynamique à l'exception des premiers jours, où les commerces enregistraient une grande affluence. Il est question essentiellement, des grandes boutiques ou des nouvelles marques implantées dans les périphéries des villes. Par contre, les classiques n'attirent pas une grande clientèle, car, les consommateurs cherchent une nouvelle tendance vestimentaire. « Mais, ces habits se payent cher, même lors des rabais », témoigne un quadragénaire. Père de trois enfants, il ne s'est pas permis de profiter convenablement des soldes. Et pour cause les frais des cours particuliers qui se payent chers en ce moment. « Je réserve un budget de plus de 150 dinars chaque mois, sans compter les dépenses de scolarité », d'après lui. Mais heureusement, « mes enfants ne sont pas très exigeants. Ils sont compréhensifs et ne me demandent pas de leur acheter automatiquement des habits lors des soldes ». Cependant, ce n'est pas le cas pour tous les consommateurs. Il y a ceux qui sont très avertis et même « branchés ». Ils se permettent de profiter des facilités de paiement offertes par les boutiques quand la facture d'achat est salée. « Il m'est très difficile de résister devant les offres alléchantes, mais tout de même rares », témoigne H, fonctionnaire. Elle avoue qu'elle dépasse très souvent ses capacités d'achat. « Je suis couramment débitrice, et ce à cause des commodités de ma banque », d'après la jeune fonctionnaire. Côté commerçants, ils déclarent que la fréquentation des magasins est très ordinaire ces derniers jours « elle est même des plus ordinaires », selon un professionnel. Le mouvement de la foule est très monotone, sans aucune animation particulière. Mais tout cela s'explique. La ménagère songe en premier lieu à son panier, qui reste une priorité.