En 1980, le monde du football a été secoué par l'affaire des paris clandestins (totonero), dont le grand Milan AC., la Lazio de Rome, et Perugia ont payé cash les frais. Plus récemment, la Juventus , club le plus titré de la péninsule, a été condamné à la relégation parce que l'un de ses dirigeants, le fameux Luciano Moggi 'choisissait' les arbitres de dimanche pour 'la vecchia signora'... Le phénomène n'est pas propre à l'Italie, comme vous allez le voir. Les matchs truqués sont nés avec le football, et grandi avec lui. En France, Jean-Pierre Bernès, ancien directeur de l'OM du temps de Bernard Tapie, aujourd'hui agent de joueurs, a reconnu que le club phocéen achetait une demi douzaine de matchs par an. Cette démarche ténébreuse et scandaleuse vient d'être confirmée par un ancien joueur du même club, Jean Jacques Eydelie, dans son livre qui vient de paraître il y a plus d'un an, 'je ne joue plus'. En Allemagne, juste avant la dernière Coupe du Monde, Robert Hoyzer, un jeune arbitre très coté pourtant, a confessé, que sous l'influence de certains responsables de clubs, il a 'pesé' sur le résultat définitif de certains matchs, et à peine enquête entamée il a été radié à vie. En République Tchèque, pas moins de 16 arbitres - dont un arrêté en flagrant délit en train de recevoir 55000 Euros - ont été mis en examen, tout comme le vice président de la fédération dévoilé, lui, par des écoutes téléphoniques. En Pologne, un scandale relatif à l'arbitrage a éclaté il y a trois ans, et en 2005, deux hommes en noir ont été arrêtés. En Belgique, il n'y a pas longtemps, quelques joueurs ont été impliqués dans une grande affaire de paris clandestins. En conséquence, plusieurs d'entre eux ont été punis, et une équipe a été rétrogradée. Au Portugal, après deux ans d'enquête et 15000 heures d'écoute téléphonique, 27 mises en examen frappent ces jours l'élite du football de ce pays dont le président de la ligue nationale Valentin Laureiro. 16 arbitres " bien arrosés ", trempent dans l'affaire prénommée " sifflet doré ", et d'ailleurs, le président du fameux Porto, deux fois champion d'Europe, et ex-grand joueur du même club, Pinto Da Costa y risque gros. Au Brésil, il y a quelques saisons, 11 matchs prouvés et confirmés truqués ont été rejoués. Clubs, joueurs, responsables, arbitres et autres reconnus coupables en ont payé les conséquences. En Asie le phénomène est presque banalisé. En Chine l'argent des paris illégaux qui est en circulation étouffe toute affaire à peine celle-ci germe. Au Vietnam, pour avoir combiné quelques résultats de matchs beaucoup de joueurs, dont quatre vedettes internationales, ont été carrément écroués. En Afrique, le phénomène est très courant mais il n'est pas médiatisé comme partout ailleurs, sauf en République Sud Africaine, où la police locale a mené des enquêtes au terme de quoi, elle a prouvé que certains matchs, ont été faussés. 22 personnes ont été arrêtées. Plus d'une dizaine d'arbitres, et trois directeurs de clubs se sont retrouvés sous les verrous... Les langues se délient mais Bref, tout ceci nous amène à dire que les matchs truqués ou arrangés pour des sommes d'argent démesurées, ne sont pas, et ne sont plus un scoop. Sans avoir à s'étendre encore plus sur ce genre de faits, disons que ce n'est là que la partie émergente de ce colossal iceberg qu'est la corruption dans le football. Chez nous, à l'approche de chaque fin de saison les langues commencent à se délier. Des responsables très respectables, pas nés de la dernière pluie puisqu'ils savent de quoi ils parlent, déçus par un résultat trouvent toujours un micro à leur écoute, un stylo à prendre des notes. Les insinuations, les imputations, les accusations indirectes, les allusions se développent à flots, et elles ne sont jamais suivies d'effets. Si ce malaise étreint, nous l'imaginons, tout ce beau monde qui tient au football comme à des moments de lumière, il est une question que, si nous sommes honnêtes, nous ne pouvons pas éluder davantage. Et cette question est : pourquoi celui qui détient une preuve évidente et irrécusable n'a pas assez de courage pour en parler publiquement ? Mais il est aussi d'autres questions auxquelles il est impossible de répondre. Tout le monde s'accorde à dire que depuis l'aube des créatures la corruption la tricherie et bien d'autres maux existent bien ! Est-ce que notre football roule à l'eau claire ? Est-ce qu'il est aussi pur qu'une coupe de Bohême ? Franchement, on ne peut être ni affirmatif ni infirmatif, mais ce qui est sûr c'est que : quand on voit, un peu partout, foisonner ces phénomènes comme les bourgeons au printemps, quand on entend des gens tenir des discours grandiloquents mais qui sonnent creux, notre rêve d'un football désinfecté et angélique s'éloigne de plus en plus...