Le Suisse Roger Federer a remporté pour la troisième fois l'Open d'Australie en battant le Chilien Fernando Gonzalez, 7-6 (7/2), 6-4, 6-4 C'est le dixième titre du Grand Chelem gagné par le N.1 mondial qui, à 25 ans, égale Bill Tilden et se rapproche à quatre longueurs du record de Pete Sampras, vainqueur de 14 "majeurs". Tenant du titre à Melbourne, Federer a remporté face à Gonzalez sa 36e victoire de rang, nouvelle meilleure performance personnelle. Il devient par ailleurs le premier joueur de l'ère Open à réussir deux fois un triplé consécutif en Grand Chelem, soit en l'occurence l'enchaînement Wimbledon-US Open-Open d'Australie. A Melbourne, où il n'a connu qu'une défaite depuis quatre ans, il a disputé sa septième finale de Grand Chelem d'affilée. Il n'en n'a perdu qu'une, contre Rafael Nadal l'année dernière à Roland-Garros, dernier tournoi majeur qui manque à son palmarès. Pour la première fois, il est parvenu à gagner un Grand Chelem sans perdre le moindre set en route. Trois autres joueurs seulement ont réussi cette performance, Ken Rosewall en 1971 à Melbourne, Ilie Nastase en 1973 à Roland-Garros et Bjorn Borg en 1980, également à Roland-Garros. Il a battu Gonzalez, 9e mondial, pour la dixième fois en dix rencontres, même si le Chilien lui a offert une superbe résistance dans la première manche, se procurant notamment deux balles de set sur son service à 5-4, 40-15. Après un début de match très nerveux de part et d'autre, le jeu a atteint des sommets lors de la fin du premier set qui, à lui seul, a duré deux minutes de plus que toute la finale dames samedi (1h05). Gêné par le vent, Federer a d'abord commis un nombre inhabituel de fautes directes en coup droit, mais il a pris le jeu à son compte au moment où il le fallait. Il a effacé les balles de set en poussant son adversaire à la faut, pour ce qui allait devenir le tournant du match. Gonzalez sauvait bien encore quatre balles de set sur son service à 5-6, mais Federer, grâce à une maîtrise supérieure, survolait ensuite le tie-break. Servant mieux, claquant ses premiers aces du match, le Suisse a pris alors totalement le contrôle de la partie face à un adversaire, de moins en moins précis. Offensif, Federer a commencé à remporter ses engagements de plus en plus facilement, pour mettre le Chilien sous pression. Un chiffre témoigne cette tendance lourde: sur les 53 derniers points joués sur son service, le N.1 mondial en a remporté 49 ! Gonzalez, lui, était systématiquement menacé sur son propre engagement. Acculé, il a tenu autant que possible, avant de craquer dans le septième jeu, à 3-3, dans chacun des deux derniers sets. Gonzalez, 26 ans, aurait pu devenir le premier joueur chilien à remporter un titre du Grand Chelem. Il peut se consoler avec le fait d'avoir joué le meilleur tennis de sa vie durant cette quinzaine, où il a battu des joueurs du calibre de Lleyton Hewitt (19e mondial), James Blake (5e), Rafael Nadal (2e) et Tommy Haas (12e). En récompense, il atteindra lundi le meilleur classement de sa carrière, en s'installant au 5e rang de la hiérarchie.