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Piégés par les Sud-asiatiques, nos clients européens nous reviennent
Le dossier du mardi : Textile-habillement
Publié dans Le Temps le 30 - 01 - 2007

Le tsunami tant annoncé au secteur du textile-habillement tunisien après la baisse de ses chiffres en 2005 (régression de 3% de ses exportations, recul de deux places sur le classement des fournisseurs de l'Europe, de 4ème au 6ème fournisseur mondial de l'Europe) n'a pas eu lieu.
Pour la deuxième année consécutive, le textile-habillement, première activité génératrice d'emplois et de devises en Tunisie (50 %), continue de résister à la concurrence étrangère suite au démantèlement des accords multifibres (AMF) et l'adhésion de la Chine à l'OMC en 2004. Les chiffres ne trompent pas. En effet, aussi bien en termes d'exportations, d'investissements directs étrangers (IDE), de création d'emplois, ou encore de contribution au PIB, le textile et l'habillement, occupent toujours une position privilégiée dans l'économie nationale.


En 2006, après un premier semestre négatif, le troisième trimestre est venu inverser la tendance baissière. Depuis le mois de septembre 2006, le secteur a connu une embellie ce qui a fait la différence. En effet, au niveau du Commerce extérieur, le secteur a, en 2006, exporté pour une valeur de 4.422 MD contre 4.452 MD en 2005, soit une baisse de -0,6% contre une baisse de -0,9%, entre 2004 et 2005.
Quant aux IDE, le secteur demeure en tête de liste des secteurs attractifs avec 126 projets en 2006 contre 95, une année auparavant. Environ 70 nouvelles créations d'entreprises ont été réalisées dans le secteur contre 48, en 2005, mobilisant une enveloppe d'investissement de 71,3 MD contre 61,6 MD par rapport à une année écoulée. Des nouvelles créations qui ont généré 7.400 nouveaux postes d'emploi.

Nos atouts
Contrairement aux prévisions de certaines institutions internationales faisant état de suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois et en dépit des inquiétudes des fournisseurs méditerranéens et africains des marchés de l'UE, le textile-habillement tunisien ne s'est pas livré au pessimisme. « Loin de toute catastrophe, le secteur est passé comme on dit dans l'aviation, juste par une « zone de turbulence », expliquent certains professionnels.
Les donneurs d'ordre européens, appâtés par d'éventuels gains et piégés par un comportement volatile des consommateurs devenus de plus en plus férus de mode et d'extravagance, se sont approvisionnés, en 2006, au sud-est asiatique mais confrontés à certaines contraintes (payement cash, distance, délais de livraison), ils ont très vite révisé leurs comptes et retrouvé leurs traditionnels partenaires et repères de proximité (bassin méditerranéen).
Le secteur du textile et de l'habillement a préservé sa position stratégique dans les industries manufacturières, en particulier et dans l'économie nationale, en général. Il représente 7% du PIB, compte quelque 2000 entreprises dont 1000 à participation ou totalement étrangères.
Des entreprises qui emploient 200 mille personnes sur tout le territoire de laRépublique. Par ailleurs, le secteur dispose d'une valeur ajoutée de l'ordre de 1200 MD et crée annuellement, environ 6.000 nouveaux emplois.
La Tunisie est, aujourd'hui, le 6ème habilleur de l'Union Européenne, avec 4,3% de parts de marchés, après la Chine , la Turquie , l'Inde, la Roumanie et le Bengladesh. Une place que le pays tend à préserver, sinon l'améliorer.
L'administration estime que le textile tunisien a encore plusieurs atouts en main. Il s'agit surtout de coûts de production compétitifs, une compétitivité hors prix, disponibilité de vols réguliers, partage de langues communes et de cultures proches avec le plus riche marché du monde (l'Union Européenne), technicité et maîtrise des nouvelles technologies, expertise et qualification confirmées de la main-d'œuvre tunisienne. Sur le plan technologique, le secteur se défend bien.
Il compte actuellement plus de 500 entreprises équipées de systèmes de conception et de fabrication assistés par ordinateur (CFAO) et d'autres systèmes de gestion développés (GPAO, GMAO).
De même pas moins de 500 entreprises sont équipées de stations CAO-DAO (coupe et conception assistées par ordinateur) et 50 entreprises équipées de stations de coupe automatique. En 1990, seules une dizaine d'entreprises étaient équipées de stations de CFAO. D'autres indices militent en faveur du redressement de la situation du secteur. Il s'agit des récentes délocalisations en Tunisie du groupe italien Benetton et du spécialiste français en lingerie féminine fine Aubade. Ces nouvelles délocalisations illustrent, d'une manière éloquente, que les grandes marques continuent à parier sur le site Tunisie et à lui faire confiance.
La délocalisation de grandes enseignes et des marques de renommée en Tunisie a pour mérite de rassurer les industriels, les investisseurs locaux et étrangers et aussi l'opinion publique en ce sens où une telle tendance encourage les jeunes à s'orienter vers les métiers du textile dans les écoles de formation.

La prise de conscience
N'empêche que les difficultés rencontrées en 2006 n'ont pas eu un effet totalement négatif en ce sens où elles ont permis aux textiliens tunisiens de prendre conscience de la nécessité de hâter le passage de la sous-traitance à la co-traitance et d'opter pour la qualité et les «produits intelligents », voire des produits plus adaptés aux exigences de la clientèle. La Tunisie qui importe environ 400 millions de mètres linéaires de tissus (mailles, cotonnades et autres), exporte surtout les pantalons en jean, vêtements de travail, lingerie féminine, pantalons hors jean, T-shirts et polos, chemises, costumes hommes et autres vêtements, principaux produits exportés vers l'Europe.
La prise de conscience des professionnels s'est traduite par leur engagement et leur adhésion au Programme de mise à niveau (PMN). D'ailleurs, le textile et l'habillement est le plus impliqué dans le programme. En effet, plus de 3.000 entreprises ont adhéré au PNM dont 1.452 opérant dans le textile et l'habillement, représentant 40% du total des entreprises adhérentes.
Au niveau des approbations, les entreprises du secteur représentent 43% des dossiers approuvés, soit 1.036, qui ont engagé des investissements de l'ordre de 730 MD et pour lesquelles, l'Etat a déboursé 130 MD de primes.

Beaucoup reste à faire selon les professionnels
Néanmoins, le secteur du textile et de l'habillement tunisien souffre de quelques faiblesses, auxquelles il faudrait remédier. Le secteur souffre notamment d'un manque d'intégration, de développement de certaines filières telles que le tissage, le finissage... et d'une dépendance extrême à la sous-traitance et donc, des donneurs d'ordre internationaux. A cela s'ajoute le manque de diversité de la clientèle, l'absence de la structure de recherche&développement et d'une politique de sourcing.
Concrètement, pour les professionnels, le secteur souffre en premier lieu d'un déficit d'image. Le secteur est perçu par les banquiers comme un secteur à haut risque et les nouveaux promoteurs se heurtent aux pires difficultés pour accéder à un financement bancaire approprié. Les banques leur demandent beaucoup de garanties réelles.
Pis, des responsables de la centrale patronale ne croient plus au secteur et prédisent, en public, son abandon à long terme. Ils estiment que la menace de la Chine demeure réelle. Pour eux le péril chinois est une réalité. Ce pays est en train d'investir dans tous les créneaux (petite série, produits basiques, haut de gamme...).
Les professionnels déplorent une sous - représentativité de leur métier. La Fenatex ne fait pas assez selon eux pour mieux encadrer ses adhérents, pour mieux communiquer avec eux et surtout pour mieux défendre leurs intérêts.

Les initiatives jusqu'ici
Face aux défis du démantèlement des A M F, plusieurs programmes ont été mis en place pour relever les défis et renforcer la compétitivité du secteur.
Le programme de relance du secteur comprend par ailleurs, le développement de l'activité finissage avec l'aménagement d'un espace de 50 hectares destiné à réunir une cinquantaine d'entreprises spécialisées dans la matière, et qui devraient, à partir de 2008, développer le finissage de 150 millions de mètres de tissus, dans la zone à El Fejja.
Le programme comporte un plan de promotion triennal à l'étranger, pour lequel, une enveloppe de 3,5 MD, a été consacrée ainsi que le développement des ressources humaines.
Par ailleurs, le plan national triennal pour la promotion du textile habillement 2005-2008 enregistre des résultats significatifs. Quelque 105 entreprises sur 320 ciblées ont réalisé des plans de qualité, de développement du finissage, de passage de la sous-traitance à la co-traitance outre des actions de coaching (un mécanisme qui permet le passage de la sous-traitance à la co-traitance et au produit fini).

Que faire à l'avenir ?
Du point de point de vue des experts dans ce domaine, les textiliens tunisiens peuvent tirer des avantages générés par la zone de libre échange tuniso - turque et son corollaire l'approvisionnement en Turquie en tissus à des prix fort compétitifs.
Ils peuvent également améliorer leur compétitivité en exploitant à bon escient le cumul des règles d'origine euro méditerranéennes adoptées par l'Union Européenne au cours de l'été dernier.
Ces derniers estiment que la solution de l'ensemble des problèmes que connaît le secteur réside entre autres dans l'institution, claire et sans ambages, de nouvelles incitations en faveur des nouvelles activités, telles que la cotraitance, à l'instar de celles dont avaient bénéficié, depuis plus de 30 ans la sous-traitance. Il s'agit en quelque sorte d'avoir les moyens de sa politique.
Certains attirent l'attention des responsables du pôle de compétitivité sur l'enjeu d'améliorer la visibilité pour les investisseurs qui veulent investir dans ce pôle, notamment, en ce qui concerne le coût de la consommation de l'eau et le coût énergétique.
Pour d'autres, l'heure est à la réorganisation structurelle à travers la création d'un observatoire du textile, la mise à niveau des institutions de formation et l'investissement dans trois créneaux porteurs : la réactivité, la création et le professionnalisme.


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