Avec 6 médailles d'or, 4 argent et 2 bronze dans ses valises, l'Equipe nationale de judo est rentrée lundi dernier d'Agadir où elle a pris part aux 29èmes championnats d'Afrique. Une belle moisson, même si la gente féminine s'est montée de loin la plus performante avec six médailles (5 or - 1 argent) pour autant de participantes. A cette occasion nous avons contacté le président de la FTJudo, M. Hédi M'hirsi qui nous a accueilli dans son bureau à la FTJ, en vue d'effectuer l'entretien suivant: Le Temps: Voudriez-vous qu'on commence d'abord par la récente participation de l'E.N aux championnats d'Afrique qui se sont déroulés à Agadir. Quel bilan faites-vous? M.H.M'hirsi: Sincèrement le bilan est largement positif avec 6 médailles d'or. C'est la première fois qu'on obtient un tel nombre de médailles en métal précieux, même si on aurait pu récolter huit médailles n'eussent été une erreur d'arbitrage en cours d'une finale chez les Dames et un ratage d'Anis Chadly (par équipes). Et puis je demeure rassuré par les performances de nos féminines, à telle enseigne que tous les athlètes ont été couronnées, six concurrentes six médailles (5 en or 1 argent). Que demande-t-on de plus, sachant bien qu'on n'a pas été représenté dans tous les poids. •Ceci doit représenter un motif de satisfaction...? -Bien sûr, les Féminines ont terminé deuxième derrière l'Algérie qui compte 25 judokas dans ses rangs. Et puis si on se réfère au nombre de licenciés en Algérie (130 mille) pour le comparer avec les licenciés à la FTJ (10 mille), la différence est énorme mais point de vue résultats et performances, la concurrence a été toujours des plus sérieuses. Ceci ne peut que glorifier les mérites des judokas tunisiennes. Par ailleurs, je tiens à préciser que par le biais de cette participation, nous avons tenu à assurer l'immédiat tout en nous projetant sur le moyen et le long terme, lançant de jeunes néophytes dans le bain, pour bénéficier de l'expérience à l'instar de Hasnaoui (Cadet) et Tayari (junior). Donc avec 12 médailles à titre individuel, je me permets d'avancer que l'objectif est largement atteint. •Des satisfactions certes, mais quelques déceptions aussi? -Vous faites allusion à l'équipe masculine. Anis Chadly a prouvé encore une fois son retour en forme en glanant l'or, même s'il aurait dû récidiver aux épreuves par équipe. Généralement, il a été à la hauteur. Cependant, Youssef Badra m'a déçu. Ce judoka qui a été pourtant sacré 3 fois champion d'Afrique, reste une énigme. C'est un cas intrigant! De son côté, Houda Miled aurait pu s'octroyer une 2ème médaille d'or. Par ailleurs, il serait injuste de passer sous silence les performances de Nesrine Jelassi et de Amani Khalfaoui qui vient de reprendre la compétition après huit mois d'inactivité, pour blessure. C'est très courageux de sa part. •Vous venez d'affirmer que la liste des participants aux JO doivent comprendre les champions d'Afriques? -Effectivement, pour moi, seuls les médaillés d'or aux championnats d'Afrique, doivent partir pour Pékin. Mais le dernier mot reviendra évidemment au ministère de tutelle. •Il s'est avéré que les Algériens ont été un rempart difficile à franchir, pour nos judokas? -En plus de leur nombre qui a été de loin supérieur, les Algériens ont bien géré la compétition, puisqu'ils ont aménagés leur élite en présentant leurs meilleurs athlètes, à chaque fois qu'ils avaient affaire aux judokas tunisiens. C'est dire qu'ils nous attendaient au tournant, car , ils savaient au préalable que pour monter sur la plus haute marche du podium, il leur fallait battre leurs homologues tunisiens. Tout compte fait, l'aventure a été positive certes, mais riche en enseignements, en vue d'apporter les touches nécessaires pour préserver notre place d'avant-gardiste sur le plan africain. Recueillis par Raouf CHAOUACHI