Douleur… Souffrance… Délivrance… Devant un public déchaîné, la Suisse Claudio Cerchetti a donné le coup d'envoi de cette rencontre qui ne pourrait être une sinécure pour les Clubistes. Ils se devaient de l'emporter pour être champions de Tunisie et avaient par conséquent leur destin entre leurs mains. Une victoire pour ne plus avoir à regarder dans le rétroviseur face à une équipe désenchantée en championnat et à laquelle on aurait promis monts et merveilles pour faire au moins le nul… Nous nous sommes dits que ça ne sera pas facile dès qu'on a vu le gardien des visiteurs Abderrahmane Baâboura tomber tout seul par terre dès la première minute pour perdre du temps. Il voulait atténuer la pression des clubistes sachant que les derniers allaient chercher à marquer dès le premier quart d'heure. D'ailleurs Dhaouadi à failli ouvrir la marque à la onzième minute, mais son tir puissant passa légèrement au dessus. Dhaouadi aurait pu faire mieux, mais sa tête peu appuyée n'inquiéta pas Baâboura Les Clubistes, toujours les premiers sur la balle ont même touché du bois à la 26ème minute, toujours par Mouihbi qui n'a pas arrêté de se démener, tantôt à droite, tantôt dans l'axe. Le tir de l'ex Marsois fut dévié par Baâboura sur poteau gauche avant que la balle ne revienne dans les bras du keeper Zarzissien Durant la même minute, les visiteurs ont pu ouvrir le score grâce à Maâref Wissem qui, malgré sa position excentrée, a pu tromper la vigilance de Adel Nefzi. Un but contre le courant du jeu suivi d'un silence olympien. Le tout Radès était figé sauf la délégation zarzissienne qui ne devait pas dépasser la trentaine.. Il s'en est suivi une panique générale et les jambes clubistes devenues étrangement lourdes. La relance était loin d'être parfaite et les nerfs commençaient à lâcher. En outre, le milieu de terrain ne carburait pas comme à l'accoutumée. Après le but de l'Espérance de Zarzis et jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre suisse, les clubistes se procurèrent seulement deux occasions de but dignes de ce nom. D'abord, par le biais de Dhaouadi (42') dont la reprise fut déviée en corner et Ben Yahia qui n'a pu faire mieux (44'). Les cinq minutes du temps additionnel n'apportèrent rien de nouveau. Les clubistes étaient à deux doigts de manquer ce rendez-vous avec l'histoire
Avec la tête et les jambes Revenus des vestiaires, les clubistes affichèrent leurs ambitions dès l'entame de la deuxième reprise. Dhaouadi, effacé en première période a réussi à provoquer un penalty que Ben Yahia à réussi à transformer. Il est parvenu à prendre à défaut Makram Dabboub, rentré quelques minutes plus tôt à la place de Abderrahman Baâboura. Cette égalisation ne mettait pas pour autant les Clubistes à l'abri…Ils étaient toujours à la merci d'un but étoilé à Sousse. Ben Yahia, toujours lui, a bien réussi à marquer un deuxième but mais il était entaché d'une faute, le joueur clubiste s'étant appuyé sur les épaules d'un défenseur adverse. Il fallait un peu plus de conviction pour que les clubistes arrivent à leurs fins. Les minutes s'égrenaient et le but salvateur n'arrivait pas. Les quelques actions et tentatives timides de Mouihbi ne changèrent rien. Mouihbi, parlons en ! Dans les tribunes, on l'accusait à la mi-temps de jouer pour lui et non pas pour l'équipe. A la 77ème, il a mis tout le monde d'accord en marquant le deuxième but, synonyme de victoire finale, en fusillant le gardien Makram Dabboub. A deux buts à un, il fallait assurer, d'autant plus que les visiteurs étaient sortis de leur moitié de terrain. Ben Chikha, incorpora Hmam à la place de Dhaouadi (81'). Au préalable, Pokong avait pris la place de Aouadhi (75'). C'est ce qui donnera par la suite, plus de profondeur dans le jeu clubiste. Jusqu'au coup de sifflet final, on n'a pas vu grand chose sur le plan technique. Après avoir pris l'avantage, les Clubistes n'ont pu se mettre définitivement à l'abri malgré l'occasion ratée successivement par Pokong et Rhifi dans le temps additionnel. Les quatre minutes de temps additionnel, décrété par l'arbitre, furent trop courtes pour changer quoi que ce soit, au grand bonheur de 55 mille spectateurs présents. Le Club Africain s'est imposé devant une Espérance de Zarzis qui aurait pu, voire dû, faire partie de l'élite pour le prochain championnat. Il lui fallait tout simplement jouer tout les matches de championnat comme il l'a fait hier… Pour le Club Africain, il a été fidèle au rendez-vous pris avec l'histoire. Malgré la tension qui a précédé la rencontre, les tentatives de déstabilisation par le biais de déclaration et actions provocantes, les « Rouge et Blanc » ont tenu bon. Ils furent peu convaincants pendant le match mais ce n'est pas le plus important. Ils renouent avec les sacres après douze ans de disette, c'est ce qu'il faut retenir après ce match. Mourad AYARI
Synopsis Stade de Radès CA-ESZ 2-1 (Mi-temps 0-0) Douleur... souffrances... Délivrance... • Public nombreux, évalué à 55 mille spectateurs • Temps chaud • Arbitrage correct du Suisse Claudio Cerchetta Avertissements: Aymen Rhifi (CA), Mohamed Miladi, Nedhir Maâtoug (ESZ) Buts: Wissem Maâref (27') pour l'ESZ, Ben Yahia (53') et Mouihbi (76') Formations CA: Nefzi - Alexis - Ouerhani - Gharzoul - Bachtobji - (Zaâlani) Ouertani - Ben Yahia - Mouihbi - Aouadhi (Pokong 75') Aymen Rhifi - Z. Dhaouadi (Hmam 81') ESZ: Baâboura (Dabboub 50') Miladi - Bouhouch - Khouildi - Reguei - Bouzomita - Maâref - Htiouech - Jebnoun - Maâtoug -------------------------- A chaud Kamel Iddir prend sa revanche : « Je suis un fonctionnaire fier de l'être. Mais seul, je n'aurais pas pu aller loin » Kamel Iddir tient sa revanche. Le fonctionnaire, comme on s'est plu à l'appeler durant l'intersaison a permis au Club Africain de renouer avec les titres. Le premier responsable n'a pas pour autant perdu le nord en déclarant que : « C'est un titre remporté grâce au comité des sages, composé de personnes qui ont toujours été là quand il le fallait. Je ne suis qu'un fonctionnaire et fier de l'être, mais seul, je n'aurais pas pu aller très loin. Je rends hommage également à Ben Chikha, avec lequel, il y avait une grande complicité contrairement à Bertrand Marchand. Pour ce qui est de mon avenir à la tête du club, je rappelle que la prochaine assemblée générale sera élective. Depuis que je suis à la tête du club, je compte les jours et les semaines tellement la tâche est ardue. Dieu merci, nous avons toujours honoré nos engagements avec les joueurs et c'est très important pour la bonne marche d'un club ». Ainsi, le président et son entraîneur ne se sont pas prononcés sur leur futur. C'est peut-être prématuré d'en parler. Il est vrai qu'un titre arraché dans les derniers mètres se fête avant tout et puis comme on dit demain est un autre jour. Mourad AYARI
Abdelhak Ben Chikha : « Grâce au public » C'est un succès obtenu dans la douleur. Nous n'avons jamais baissé les bras. Ce titre, nous le devons à notre public qui est le joueur numéro un, et non le numéro douze comme on a l'habitude de dire. Pour ce qui est de mon avenir, laissez-moi fêter comme tous les Clubistes ce titre. Demain (aujourd'hui) on avisera. M.A -------------------------------- Curiosités… Curiosités… Curiosités… •On a certainement joué à guichets fermés. Il n'y avait pas une seule place de vide. Sur le plan financier, c'est une bonne affaire pour le Club Africain. •Une heure et demie, voire un peu plus. C'est le temps que nous avons mis pour arriver à Radès, sans pour autant avoir la possibilité de disposer d'une place de parking... •Beaucoup d'excès avant d'arriver au stade. Des supporters sur les toits des voitures. Des queues de poisson et surtout des tifosis à la limite de l'hystérie. Toutefois, rien de dangereux. D'ailleurs, il ne pouvait rien se passer, étant tous venus encourager une même équipe. •La tribune de presse était pleine comme un œuf, mais tous les présents ou presque étaient du domaine. Aucune difficulté majeure pour faire notre travail. •Plusieurs voitures n'ont pu faire le voyage jusqu'à Radès à cause d'un trafic intense. Les radiateurs ont pété et cela nous donne une idée sur le parc automobile de la capitale. •Ils étaient tous debout à la rentrée des deux formations sur la pelouse. Une "Dakhla" assez belle mais modeste. On se préservait pour la fin du match. •Des fumigènes lancés sur la piste du stade de Radès: nous en avons vu et le contraire nous aurait étonné. •45 mille billets vendus en plus des neuf mille abonnements, sans compter les invitations. Ils étaient un peu plus de 55 mille spectateurs à suivre le match. •Les joueurs du Club Africain ont été les premiers à revenir sur le terrain. Ceux de l'équipe adverse ont pris leur temps avant de revenir sur la pelouse. •Le gardien de Zarzis, Abderrahmane Baâboura au centre d'une polémique en milieu de semaine s'est illustré par des simulations répétées pour perdre le temps. A la mi-temps, il n'est revenu sur l'aire de jeu que beaucoup plus tard alors que coéquipiers et adversaires étaient sur la pelouse depuis quelques minutes déjà. •Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Abdallah Kaâbi, était à Radès pour remettre le symbole du titre au capitaine clubiste. A croire qu'on ne donnait pas cher des chances de l'Etoile de remporter le titre. On en a profité pour exhiber fièrement avec l'Aigle symbolisant le championnat, la Coupe d'Afrique des clubs vainqueurs de coupe remportée récemment par les handballeurs du Club Africain. Walid Hicheri, expatrié en Turquie depuis le mercato d'hiver était de la fête. Le contraire nous aurait étonné. •Abdelhak Ben Chikha , radieux , aux anges porté en triomphe arborait fièrement un drapeau algérien. Quand on y pense, c'est la première fois qu'un entraîneur arabe et non tunisien remporte le titre de Champion de Tunisie. •Abderrahmane Baaboura a été victime d'un feu nourri de la part des supporters clubistes. Il devait quitter le terrain et le stade sur la voiturette mais il a été empêché une première fois de le faire. Les bouteilles d'eau et de boissons étaient de toutes les marques et un spot publicitaire n'aurait pas mieux fait. •Pour les déclarations, nous n'avons pu avoir accès aux vestiaires et encore moins à la pelouse du stade de Radès. Nous ne reprochons rien à personne mais les intrus se comptaient par dizaines...