Consternation générale du public sfaxien après l'élimination en Coupe contre le S.Tunisien. Ce n'est pas la défaite par 0-1 en elle-même, qui est la cause de cette forte déception ressentie dans les milieux « Noir et Blanc » mais plutôt la manière de désinvolture et d'indiscipline avec laquelle elle fut consommée. Cette sortie désastreuse et le mot n'est pas trop fort, est venue illustrer le malaise général que traverse le CSS depuis sa victoire en finale de la Coupe de la CAF contre El Merrikh du Soudan. Ce malaise qui a amené l'équipe à descendre si bas en championnat avec une peu honorable dixième place est le résultat d'une responsabilité générale allant du premier responsable du club jusqu'au dernier des joueurs en passant bien sûr par le staff technique.
Une équipe lessivée de ses éléments de force
Le CSSfaxien en une année environ, a laissé partir la plupart de ses joueurs de base, les uns vendus tels que Lolo M'bélé, Anis Boujelbène et autre Wissem Abdi ou prêtés comme Karim Nafti et Issam Merdassi. Tous ses joueurs ont quitté le CSSfaxien après la finale perdue en champion's league contre El Ahly (novembre 2006), jusqu'à décembre 2007. Sans compter que d'autres éléments ont été écartés délibérément par le Bureau directeur tels que Tarak Ziadi et Jaouachi ou suite à une grave blessure (Ilyès Brinis, Amir Hadj Messaoud et le cas s'applique aussi à Bennour qui n'a pas repris depuis quatre mois). Ces joueurs n'ont pas été remplacés de la manière pouvant préserver les équilibres du groupe sfaxien. Les Bassi Silla, Dominique, Hamdi Rouid par leur valeur, tout au plus, moyenne, pour ne pas dire quelconque, n'ont pas été en mesure de combler le vide laissé béant par tous ceux qui ne sont plus là. Même Soumah Naby après un début assez convaincant est rentré dans l'anonymat. Certes, Slaheddine Zahaf était certes dans l'obligation de céder ses joueurs les plus en vue et ce pour pouvoir faire face aux besoins du club en liquidités, mais il n'a pas fait toutefois l'effort nécessaire pour acquérir les joueurs susceptibles de les remplacer de la manière escomptée.
La règle de la concurrence non respectée
Le staff technique du temps de l'entraîneur Michel Decastel a perdu de vue une règle essentielle dans la gestion de l'effectif. C'est celle de faire jouer à fond la règle de la concurrence et de la rivalité entre les joueurs. En limitant son choix dans la composition de son onze à un groupe de 14 ou 15 joueurs, il a sans le vouloir fait tomber ce groupe dans la facilité. Les mêmes éléments étant pratiquement sûrs d'être titularisés quel que soit le rendement fourni (à moins d'une suspension ou d'une blessure) ne sont plus incités à travailler davantage pour mieux progresser. Sans oublier que d'autres éléments qui auraient pu être utiles ont été usés par le banc (Jassem Khalloufi, Ahmed Helali, Hamza Sellami, Tafa Bâ entre autres). Khaled Ben Yahia, pour des raisons demeurées ignorées et contraires à sa nature, n'a pas cherché à rectifier totalement le tir. Nous disons totalement car, en réalité, il y a essayé d'apporter quelques remaniements mais qui sont fort timides. Ces remaniements ont abouti seulement à faire de Houcine Jabeur un titulaire ou encore de confirmer Apoku dans son poste à la pointe de l'attaque. Mais pour le reste rien n'a été fait. Pis encore, Khaled Ben Yahia, après treize matches à la tête de l'équipe sfaxienne ne s'est pas fixé sur les bonnes formules au niveau des trois compartiments du jeu. Dans les bois il a continué à négliger Jassem Khalloufi ou Ali Kalaï malgré les bévues à répétition du gardien Lotfi Saïdi auteur des trois buts gags encaissés face à Jendouba (glissade sur le coup franc botté par Med Laâbidi), EGSGafsa en offrant littéralement la balle qui a amené le but gafsien (dernière journée du championnat) et enfin le but du stadiste Mabrouki. En plus Khaled Ben Yahia, n'a pas réussi à conférer à l'axe central l'entente escomptée en changeant d'une semaine à l'autre sa composition. Les Béchir Mechergui, Karim Ben Amor et Hamdi Rouid, n'ont pratiquement pas joué ensemble deux matches de suite. L'absence de toute entente a été derrière des erreurs d'appréciation qui ont coûté à l'équipe un nombre incalculable de buts faciles à éviter. Au milieu du terrain l'on ne comprend pas le fait de ne pas utiliser un joueur comme Haythem M'rabet considéré à juste titre comme étant l'un des meilleurs récupérateurs du pays ou un pivot de la qualité de Chadi Hammami, qui ne joue, s'il lui arrive, que le dernier quart d'heure des matches. En attaque, la question qu'on pourrait poser à Ben Yahia, est la suivante : que font Soumah Naby ou Blaise Kouassi, des joueurs qui n'ont pratiquement rien donné à l'équipe depuis des semaines et des semaines. Où sont les Ahmed Helali, Hamza Sellami, D. Da Silva.
Des joueurs blasés Mais au-delà de ces choix, les uns afférant au bureau directeur, les autres au staff technique, les supporters « Noir et Blanc » ont été écœurés de voir leur équipe évoluer avec tellement d'insouciance et de désinvolture. Tous sans exception, ont donné l'impression de s'adonner à un match amical (et encore), et non pas une rencontre capitale en Coupe, une épreuve constituant une opportunité de rachat et de réhabilitation, après les déboires en championnat. Contre le S.Tunisien on aura tout vu : des joueurs sans combativité ni détermination, manquant d'inspiration et de lucidité (des passes à l'adversaire à la pelle, des erreurs de novices à répétition). Un groupe traînant la patte comme une âme en peine. C'est cette vision lamentable et douloureuse de leur équipe réputée, il n'y a pas si longtemps par sa sobriété, son jeu plaisant, et son engagement forçant l'admiration de tous les observateurs qui a fait beaucoup mal aux supporters. Ces derniers vont exiger des comptes à tout un chacun et beaucoup de têtes vont tomber à court ou moyen terme.