* Réunion attendue de la Commission Supérieure des négociations pour tenter de débloquer la situation * Du côté de l'UGTT : « Les conventions sectorielles doivent expliciter en détail les accords conclus » * Du côté de l'UTICA : « Prêts à entamer la phase de la révision des salaires » Le VIIème Round des négociations sociales connaît un blocage inattendu. En effet, lors de la signature du préambule de cette nouvelle phase de dialogue social, le 21 février dernier, entre l'UTICA et l'UGTT, personne ne s'attendait à de telles difficultés. Pourtant, six mois plus tard, on est encore en phase de débat sur le mode d'application d'un accord-cadre scellé par la force des choses en juin dernier au niveau de la Commission Supérieure des négociations. Toutefois, il faut préciser que les deux parties sont en train de gérer minutieusement ces négociations. La consigne est donnée dans les deux camps pour qu'aucun accord ne soit signé sans l'aval des directions respectives. L'UGTT et l'UTICA ont désormais des équipes aguerries aux négociations et ne laissent plus rien au hasard. De tels symptômes dénotent un remodelage des caractéristiques du monde du travail et une évolution vers des normes plus rationnelles. Ce VIIème round a montré dès son démarrage que ses enjeux ne se limitent pas à la révision des salaires mais qu'ils se concentrent plutôt sur l'amélioration des législations du travail. Les deux parties paraissent conscientes de l'importance de ce recentrage qui annonce une révision du code de travail. Ainsi, personne ne parait pressé et les deux directions rassemblent régulièrement leurs subordonnées pour des mises au point et des éclaircissements permettant de conserver la lucidité de part et d'autre. C'est dans ce cadre que le département du secteur privé de l'UGTT a réuni toutes les équipes représentant l'organisation dans les négociations sectorielles pour une mise au point. Des sources proches des négociations affirment qu'une réunion du Comité Supérieur des négociations est imminente pour essayer de parvenir à un dégel. En même temps, l'inflation continue à user le pouvoir d'achat des consommateurs et, principalement, les salariés. Les statistiques de l'INS affirment que les prix des produits alimentaires ont augmenté de 9 % entre janvier et juin 2008. Donc, les salariés attendent impatiemment ces augmentations salariales pour palier tant soit peu l'usure de leur pouvoir d'achat. ----------------------------------------- Du côté de l'UGTT : « Les conventions sectorielles doivent expliciter en détail les accords conclus » Dans la réunion tenue, hier, par la direction de l'UGTT avec les équipes représentant la centrale dans les négociations sectorielles, Abdessalem Jrad a insisté sur la neutralité de l'administration dans le monde du travail. Il a précisé que l'UGTT contribue à faire prévaloir la souveraineté de la loi. Il a ajouté que les conventions sectorielles doivent expliciter les accords conclus par la Commission Supérieure des négociations et retracer les progrès acquis par la Tunisie. Il a rappelé que toutes les statistiques officielles n'ont pas cessé d'énumérer les progrès réalisés et que les salariés veulent disposer d'une partie de ces acquis. Le Secrétaire Général de l'UGTT a réaffirmé la priorité absolue du dialogue social pour parvenir à des résultats qui garantissent la pérennité de l'entreprise et permettent d'améliorer la situation morale et matérielle des salariés. --------------------------------------- Du côté de l'UTICA : « Prêts à entamer la phase de la révision des salaires »
Une source autorisée de l'UTICA affirme de son côté que le patronat est disposé à finaliser les négociations sectorielles dans le respect des accords conclus au niveau de la dernière Commission Sectorielle des négociations. Ils reprochent à la délégation syndicale de revenir sur les accords conclus au niveau de cette réunion. L'UTICA affirme que le projet présenté par l'UGTT n'est pas conforme à l'esprit de cet accord. Par ailleurs, la même source patronale affirme que les patrons sont conscients quant aux effets de l'inflation sur le pouvoir d'achat des salariés et qu'ils sont prêts à entamer d'une manière imminente la phase de négociation sur la révision des salaires pour aider leurs salariés à affronter les dépenses de la rentrée scolaire et du mois de Ramadan. L'UTICA réaffirme son attachement au dialogue social et à l'arbitrage de l'administration.