L'emploi restera longtemps aux devants des soucis du pays dans la mesure où il est un des plus grands défis de la communauté nationale. Les demandes supplémentaires augmentent, le nombre des diplômés de l'enseignement supérieur n'arrête pas de progresser et les incidences de l'intégration à l'économie mondiale sont de plus en plus palpables. Devant cette situation, quelle est la meilleure réponse ? Quelles sont les activités qui devront créer plus d'emplois ?
* Le secteur tertiaire ( celui des services justement) présente une grande capacité d'absorption du chômage. Partout dans le monde, et bien sûr chez nous, le secteur est demandeur d'emploi. Et de surcroît, les mesures d'incitation à travers les micro-crédits, privilégient particulièrement les services.
La politique de l'emploi doit en activer les créations tout en accélérant la croissance. Le contenu emploi dans la croissance doit augmenter. Quant aux mécanismes de son traitement, ils doivent gagner en efficacité. L'encadrement des demandeurs d'emploi et la facilitation de leur intégration doivent s'améliorer en créant de nouvelles méthodes et surtout en régionalisant l'approche. La problématique de l'emploi à Tunis n'est pas le même qu'à Zarzis, Kasserine ou ailleurs. Les besoins ne sont pas les mêmes. Donc, les bureaux régionaux d'emplois et de travail indépendants doivent adapter leur approche aux spécificités de leurs régions. Globalement, la demande additionnelle d'emplois, en 2007, devra se situer au niveau de 90 mille postes, soit une augmentation de 10% par rapport aux dernières années. Le nombre des diplômés du supérieur augmente puisqu'il a atteint 55 mille à la fin de l'année universitaire 2005/ 2006. Pour répondre à cette demande supplémentaire d'emplois avec l'arrivée de plus en plus de diplômés du supérieur, il faudra soutenir l'investissement en améliorant davantage le climat des affaires et en ciblant les avantages accordés aux entreprises vers les activités qui participent de façon substantielle à la croissance et à l'emploi des compétences. Le secteur des services est non seulement demandeur mais il est plus attractif.
Plus de crédits Ainsi, près de 70 mille demandeurs d'emploi bénéficieront des interventions du Fonds National de l'Emploi ( FNE) dans les domaines de la formation, de l'initiation et de l'insertion. Sur l'ensemble des bénéficiaires du FNE, 25 mille seront des titulaires de diplômes supérieurs. Quant aux bénéficiaires des programmes d'emplois des jeunes, ils seront 54 mille jeunes dont 40% de diplômés du supérieur. Comme l'initiative privée et le travail indépendant sont importants, les interventions des mécanismes de financement se poursuivront, concrétisant l'option prise dans ce sens. La Banque Tunisienne de Solidarité devra accorder environ 8000 crédits en 2007, après le recul enregistré dernièrement. Au niveau des micro - crédits l'objectif est de 36 mille crédits. Il est nécessaire d'augmenter le rythme de d'accords de prêts, pour encourager les jeunes à innover dans leurs projets, leurs méthodes de gestion et leurs plans d'affaires.
Afin d'assurer un meilleur suivi du marché de l'emploi, des études sont programmées avec la Banque mondiale. La première porte sur les incidences des politiques globales de l'économie, sur l'emploi et les créations d'emplois. La seconde doit disséquer les conséquences de la formation professionnelle et du système éducatif, en général, sur l'emploi. Une étude sur l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur concernera la promotion de 2004.
Stagnation dans la pêche et les mines Globalement, il est attendu de créer 80 mille emplois nouveaux sans tenir compte du travail saisonnier, contre 76,6 mille en 2006. La répartition sectorielle des créations nouvelles d'emplois place le secteur du commerce et des services en première position avec 32.300 postes. L'industrie manufacturière vient en deuxième position avec 19 mille postes. Le transport et les télécommunications sont à la troisième place avec 10 milles postes, contre 12 mille en 2006. Quant à l'administration publique, elle devra créer 8 mille nouveaux postes. Une précision : ce chiffre n'inclut pas les postes vacants et à pourvoir. Si on en tient compte, l'administration publique aura à recruter 12,1 mille fonctionnaires, cette année. Les emplois à créer dans le tourisme devront doubler pour passer à 4 mille contre 2 mille en 2005. Les secteurs où on ne s'attend pas à une augmentation des créations d'emplois sont la pêche, les mines, l'énergie, le bâtiment et travaux publics. Assistons - nous à une nouvelle configuration du marché de l'emploi où les services joueront le rôle de locomotive ? Certainement. Les activités qui emploient de plus en plus de diplômés du supérieur sont dans le secteur mécanique et électrique, le transport et télécommunication, les services orientés vers l'entreprise et les services financiers.