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C'est parti pour la cité de rêve
Tunis "Porte de la Méditerranée"
Publié dans Le Temps le 13 - 09 - 2008


Le méga-projet du siècle?
SAMA DUBAI, Société Internationale de promotion Immobilière et d'Investissement relevant de Dubaï Holding a reçu, avant-hier, l'approbation du plan d'aménagement du projet "Porte de la Méditerranée", un projet de 25 milliards dollars. Le projet génèrera des emplois directs et indirects durant la phase de construction et créera 350 mille postes, une fois le projet réalisé.
On table sur 100 mille visiteurs par jour. Le projet devrait accueillir plusieurs sociétés internationales, des hôtels de luxe et des infrastructures récréatives sportives variées.
A cet effet, M. Farhan Fairadooni a donné avant hier soir une très instructive conférence de presse, en présence de MM Mohamed Nouri Jouini , ministre du Développement économique et de l'Investissement extérieur et Foued Daghfous, conseiller principal auprès du Président de la République et président de la commission supérieur des grands projets.
"Porte de la Méditerranée" Appellation suggestive. Chargée de symboles , d'histoire. Quoi de plus évident, "une évidence géométrique" comme l'a écrit Amin Maâlouf*, que Tunis " Porte de la Méditerranée" et vice-versa.
Il ne s'agit sans doute pas de reconstruire Carthage comme l'a fait remarquer une consœur. Mais ce mega-projet est l'un des jalons d'une Tunisie futuriste, et en même temps jalouse de son legs civilisationnel et architectural. Résurgence d'une identité, en somme, de cet indicible mélange de formes, à travers des siècles, à travers des millénaires, du brassage multi-culturel de cette Tunisie qui aura été traversée par toutes les civilisations et toutes les convulsions accoucheuses d'Histoire sur les rivages de la Méditerranée.
Farhan Fairadooni, président exécutif de SAMA DUBAI a particulièrement insisté sur ce point:
"Quelle est la démarche de SAMA DUBAI, quelles sont ses motivations? D'abord, dit-il l'aspect commercial, mercantile, bien sûr, la perspective d'un retour d'investissement. Ensuite le respect des traditions architecturales et urbaines du pays dans lequel nous investissons. Nous n'avons pas le droit d'imposer des modèles venus d'ailleurs, surtout que la Tunisie a ses spécificités, ses traditions ancestrales et toute une riche civilisation. Tout au plus y apportons-nous une touche moderniste! Nous réfléchissons nos projets dans la longévité. Plus c'est durable et plus c'est profitable. Et vous verrez que les générations futures béniront ce qui se fait aujourd'hui".
Le président exécutif de SAMA DUBAI était à l'aise lors de cette conférence de presse. A l'évidence, il est au fait des réalités tunisiennes et surtout du souci majeur de la Tunisie : celui de croire en sa propre pérennité, et les projets d'une telle envergure, à l'instar de "Blad El Ward", du groupe Emirati Al Maabaret "Tunis Sport City" de l'homme d'affaired émirati Abou Khater ou le "Port financier de Tunis" s'inscrivent dans cette ambition, dans cette dynamique sans cesse renouvelées.
La Tunisie vise loin et haut. Elle cultive le sens des permanences ; elle se réfléchit , elle scrute un avenir fascinant d'enjeux.
Et d'ailleurs, M. Nouri Jouini a dépeint le contexte par la transparence des chiffres, par leur rigueur quelque peu "effrayante" aussi:
"l'objectif majeur de la Tunisie est de créer 1 million de postes d'emploi sur les dix prochaines années pour en finir avec cette plaie béante qu'est le chômage. Nous projetons aussi, d'ici 2016 , le doublement du revenu par tête d'habitant, c'est-à-dire de 5800 dollars à 16 mille sur cette période.
"La Porte de la Méditerranée" fait partie d'une nouvelle génération de projets susceptibles de renforcer l'attractivité de la Tunisie, de stimuler la croissance et c'est comme cela qu'on réussira à réduire le volume de l'endettement extérieur.
Mais cela s'inscrit aussi dans la volonté de la Tunisie d'améliorer le climat des affaires de faire progressivement évoluer la législation.
Nous sommes actuellement, précise-t-il encore dans une bonne fourchette: 10 milliards de dollars d'Investissements Directs Etrangers par an. Et les perspectives sont meilleures. Un tel projet reflète la volonté du gouvernement tunisien d'attirer le plus possible d'investissement extérieur. Car c'est simple, faisons un petit calcul: à combien se chiffre le déficit du budget? 1500 millions de dinars . A lui seul, le tourisme peut en résorber 1 milliard d'euros."

Pourquoi la Tunisie?
M. Fairadooni enchaîne aussitôt
"On me pose la question": pourquoi SAMA DUBAI en Tunisie? C'est simple
Primo: la situation géographique de la Tunisie, pratiquement à quelques encablures de l'Union Européenne. C'est un atout majeur.
Deuxio: la stabilité politique et la sécurité en Tunisie.
Tertio: les encouragements et autres mesures incitatives assurées par le gouvernement tunisien
Quarto: la situation du site qui s'ouvre sur la capitale et donne sur le port. C'est idéal.
Quinto: la Tunisie est connue pour son tourisme de santé et son implication dans les nouvelles technologies.
Le projet comprendra toute une gamme d'offres variée dans ce sens. Et d'ailleurs répondant à une question pointue d'un confrère sur le nombre d'hôtels et leur vocation, M. Fairadooni a annoncé que le projet comprend 2500 chambres brassant les trois gammes. La nature du sol (argileux) a fait l'objet d'une question précise, surtout qu'il est toujours problématique de construire sur un terrain visqueux comme celui de Tunis. "Pas de soucis, répond M. Fairadooni, nous avons fait des études spécifiques et en fonction, nous établissons nos coûts prévisionnels.
Nous sommes bien sûr conscients de cette réalité et de la nature du sol, mais il nous est arrivé de construire dans la mer. Pour nous, ce n'est pas un problème…" Et puisqu'il s'agit d'estimations et de coûts prévisionnels, le président exécutif de SAMA DUBAI a affirmé que ors d'une première phase, les prix de vente seront promotionnels mais qu'il n'est pas en mesure pour l'heure, de fournir des fourchettes". Et, justement, précise M. Fairadooni, la première tranche entièrement à la charge de SAMA DUBAI est d'un montant de 1,3 milliard de dollars et permettra la réalisation sur une période de 4 à 5 ans de ces 16 édifices qui seront justement vendus à des prix promotionnels, sachant que les acheteurs étrangers ne seront pas tenus d'obtenir d'autorisation préalable.

Emploi, main-d'œuvre, matières premières, appréhensions
La question récurrente aura tourné autour des emplois que génèrera ce projet.
La Tunisie est, comme l'a constaté le président exécutif de SAMA DUBAI, un marché porteur. Il est bien entendu qu'on fera appel aux cadres tunisiens et, d'ailleurs, les bureaux du Holding ont déjà reçu 2500 demandes d'emploi.
La réalisation du projet, offrira l'opportunité de 350 mille postes – entre cadres, techniciens, main d'œuvre et pour tourner, une fois réalisé, le projet génèrera 25 mille postes d'emploi.
Mais il y a toujours des appréhensions. Un confrère a soulevé la capacité d'absorption du marché, craignant que l'offre ne dépasse la demande. Autant M. Fairadooni que M. Jouini se sont voulu rassurants dans la mesure où ce projet intégré pourra répondre à des attentes internes et offrir des opportunités aux étrangers.
Cela dit, et dans un contexte mondial inflationniste pour les matières premières, une autre question inhérente aux répercussions que pourrait avoir ce projet sur les matières premières en Tunisie, méritait un traitement à part. Là aussi, M. Jouini a exclu tout scénario-catastrophe, précisant que des mesures ont été prises pour valoriser les substances utiles de notre pays entre autres par la création de nouvelles cimenteries, par le renforcement de la production du verre, de la céramique, la régulation du bois et ne recourant à l'importation qu'en fonction des besoins. En fait c'est un peu cela l'investissement: une dimension relationnelle, des bulles autour du projet central, des besoins qui se créent et, en fin de compte, en matière économique aussi, la fonction crée l'organe. Bien entendu, on ne peut pas prévoir comment réagira le marché face à la demande gargantuesque du projet?
Et même si M. Jouini a bien réaffirmé le souci du gouvernement de maîtriser les prix, il y a lieu d'être vigilant dans ce contexte mondial marqué par la spirale inflationniste des matières premières.
Sans doute faut-il mettre en place des garde-fou; faire en sorte que des règles prudentielles accompagnent la réalisation de ce méga-projet. Assurément le projet du siècle. Un gratte-ciel autour duquel s'étendra un grand village sur une superficie de mille hectares, un autre monde, quelque chose de galactique mais qui puisse ses racines dans nos valeurs civilisationnelles et architecturales. Il est sûr que quelqu'un a rêvé d'une telle cité. Imaginons Tunis sur les trente prochaines années. Une plaque tournante. Une "petite" métropole grandiose. Avec une revalorisation de la mer, notre vocation première.
Tunis "Porte de la Méditerranée"… Cela devrait inspirer encore plus M. Sarkozy…
Deux mots pour terminer: l'organisation impeccable de cette conférence de presse et la manière ont fait que les questions posées s'enchaînaient et interpellaient la hardiesse de M. Farhan Fairadooni.
Compte rendu Raouf KHALSI

* Amin Maâlouf dans une chronique sur "Tunis, capitale culturelle"


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