Deux citoyens se sont présentés à la police pour porter plainte contre les nouveaux occupants de l'un des appartements de l'immeuble où les plaignants habitent dans un quartier huppé de Tunis. Ils affirment que cet appartement fait l'objet de fréquentations douteuses et de soirées tapageuses. Les plaignants reprochent, également, aux locataires le vacarme assourdissant qui émane de leur demeure d'une manière continue. Cette requête a été la source d'une première convocation des locataires sus-mentionnés au poste de police pour répondre à ce délit de nuisance à autrui. Le bonhomme qui a répondu à la convocation est un gérant dans un café. Il est âgé de trente-cinq ans. Il a expliqué qu'il habite cet appartement avec son épouse et qu'il leur arrivait de recevoir de la visite de parents ou d'amis. Il a précisé qu'il arrivait que son épouse, une danseuse dans une troupe populaire, fasse des répétitions chez elle. Le locataire a promis d'arrêter ces répétitions pour ne pas perturber la quiétude des voisins. Trois jours plus tard, les mêmes plaignants sont revenus à la charge pour expliquer aux agents de police que les fréquentations douteuses continuaient de plus belle et que le couple n'a pas obtempéré quant au vacarme produit qui empêche les voisins de dormir. Suite à cette nouvelle requête, la brigade des mœurs a été saisie du dossier et une enquête a été ouverte. La surveillance des va-et-vient de l'appartement suspect a permis de conclure qu'il s'agissait d'un lieu de débauche. Des hommes et des femmes s'y adressaient séparément et y ressortaient en couples après un certain temps passé à l'intérieur. Le maître des céans passait le plus clair de son temps à l'intérieur de l'appartement avec son épouse. Une descente a été décidée et fixée pour le début de la nuit. Le moment au cours duquel la fréquentation de l'appartement est généralement à son pic. Au moment convenu, les agents munis d'une commission rogatoire ont envahi les lieux. Ils ont surpris trois couples isolés dans des chambres alors que le locataire des lieux était en train de regarder la télévision au salon. Le groupe a été emmené au poste pour les besoins de l'enquête. Les premiers interrogatoires ont permis de constater que l'une des femmes était l'épouse du locataire et qu'elle se permettait de passer des moments en compagnie d'autres visiteurs contre de l'argent et, ce, même en présence de son mari. L'enquête a montré que l'homme avait des antécédents en proxénétisme alors que la femme a été condamnée pour prostitution clandestine. Ils ont avoué s'être entendus sur le mariage pour couvrir leurs activités louches. Ils ont choisi ce quartier huppé pour de moindres soupçons. Les autres personnes arrêtées étaient deux femmes aux mœurs légères et trois chercheurs de plaisir. Les femmes étaient des divorcées alors que l'un des hommes était marié tandis-que les deux autres étaient des célibataires. L'inculpé marié a été poursuivi pour adultère en plus du délit de participation à la prostitution clandestine. Tout le groupe a été arrêté et ils comparaîtra bientôt devant la justice.