Lors de son point de presse, le médecin de l'EN, traitant de la maladie de Khalil Chammam a insisté sur sa connaissance parfaite du dossier, sur sa compétence en tant que praticien de longue date, sur l'aval de Mme Baltagi quant à sa « décision » de ne point soumettre la délégation, toute la délégation, aux mesures préventives d'usage avant ce déplacement dans une zone d'endémie, le Burkina en l'occurrence. Si personne ne peut mettre en doute les capacités et compétences du médecin de notre onze représentatif, encore moins l'avis autorisé de Mme Baltagi, certaines réserves et interrogations nous sautent tout de même, à nous autres profanes en la matière, aux yeux. Soutenir mordicus qu'un séjour de courte durée ne nécessite point la prise des précautions habituelles nous parait caduque et grandement non avenu et pour cause. Durant ce « court » laps de temps, qui peut nous assurer que le moustique anophèle femelle (AF) en question ne fasse pas son œuvre maléfique à l'endroit des membres de notre délégation ? Ceux qui s'abstiennent à prendre les mesures préventives habituelles tablent sur le fait que les matches se déroulent en pleine canicule en Afrique, facteur qui empêche l'(AF) de sévir. S'agissant d'un moustique qui ne se met en campagne qu'à partir du crépuscule et durant toute la nuit. Et nos joueurs sont en principe cloîtrés dans leur chambre, portant des gants, affublés de chaussettes, le visage induit de pommades.... Soit, mais ce coup-ci, la rencontre était programmée en nocturne, et les instances fédérales en étaient informées longtemps à l'avance. Donc toute « l'argumentation » ( ?) antérieure de tomber à l'eau, de ne plus tenir la route. Sachant que le moustique trouve un malin plaisir à inoculer son parasite à ses victimes suant sur le rectangle vert même à travers leurs maillot, short, chaussettes. Passer outre cette perspective et ne pas en tenir grandement compte nous laisse pantois, perplexes, voire mal-à-l'aise. A moins qu'on n'eût imaginé que les puissants projecteurs du stade n'attireraient que des colombes par leur aveuglant halo ! Faut-il signaler que l'organisation mondiale de la santé (OMS) recommande expressément les mesures préventives quant il s'agit d'un voyage dans une contrée de forte endémie dont justement le Burkina ? Autre point qui interpelle dans la déclaration du médecin de l'EN : la crainte des effets indésirables ! Mais parlons - en justement ! Chaque prospectus accompagnant un médicament mentionne une panoplie d'effets indésirables. Est-ce pour autant suffisant pour bouder la thérapie et se rabattre sur les traitements empiriques du moyen age ? Et quand bien même, une gastroentérite fébrile, des contractures, quelques perturbations neuro psychiques réversibles, voire des nausées accompagnant une asthénie et des céphalées dans une proportion infinitésimale de l'ordre de 1/10 000 selon l'OMS, sont autrement plus « souhaitables » et de loin plus facilement gérables qu'un tableau de paludisme avéré.