À l'occasion de la Journée internationale de la maladie d'Alzheimer, le 21 septembre, la Dre Afef Hammami, présidente de l'Association tunisienne de lutte contre l'Alzheimer, a dressé un état des lieux préoccupant sur les ondes de Mosaïque FM. Selon elle, la Tunisie compte aujourd'hui plus de 100.000 personnes atteintes de cette pathologie neurodégénérative, soit environ 4,7% de la population âgée de plus de 60 ans. Un chiffre qui, en l'absence de statistiques récentes, repose sur des extrapolations établies à partir des dernières données disponibles (2012-2014). La spécialiste a rappelé que la maladie d'Alzheimer, loin d'être une affection nouvelle, est en réalité la forme la plus répandue de démence, parmi une centaine de types recensés dans le monde. « Ce n'est pas une maladie nouvelle, mais au cours des dix dernières années, les recherches et les méthodes de diagnostic ont beaucoup progressé », a-t-elle expliqué, soulignant également l'émergence de traitements plus efficaces. Dre Hammami a insisté sur le rôle de l'âge comme facteur de risque majeur. Avec le vieillissement de la population tunisienne – près de 17% des habitants ont plus de 60 ans – le pays se trouve de plus en plus exposé à cette maladie. Pour distinguer les simples oublis bénins du quotidien des signes plus alarmants, elle a précisé que l'Alzheimer se manifeste par une altération des tâches quotidiennes et une perte progressive d'autonomie : « Ce qui est inquiétant, ce n'est pas d'oublier un numéro de téléphone, mais de ne plus pouvoir faire ses courses, se repérer ou gérer seul sa vie quotidienne ».
Interrogée sur la prévention, la présidente de l'association a rappelé l'importance d'adopter une bonne hygiène de vie : activité physique régulière, stimulation intellectuelle, alimentation équilibrée et suivi médical. « Nous ne pouvons pas toujours éviter la maladie, mais nous pouvons réduire les risques et retarder son apparition », a-t-elle souligné. À travers ses campagnes de sensibilisation, l'Association tunisienne de lutte contre l'Alzheimer continue de plaider pour une meilleure prise en charge des patients et un accompagnement accru de leurs familles, qui portent l'essentiel du fardeau.