- Création de l'Aviation IT services Africa « AISA » entre Tunisair, SITA, le spécialiste mondial des systèmes informatiques pour les compagnies aériennes et MEDSOFT, le spécialiste tunisien de l'accompagnement dans le processus de modernisation et de refonte des systèmes d'information des entreprises Les deux faits consistant, d'une part, à construire un nouvel aéroport d'envergure internationale à Enfidha d'une capacité pouvant atteindre vingt millions de voyageurs et, d'autre part, à confirmer une commande de 16 nouveaux Airbus, montrent que le Holding Tunisair envisage de se défendre dans la guerre sans merci que se livrent les compagnies aériennes à l'échelle internationale. Car et comme l'a dit son PDG, M. Nabil Chettaoui : « Cette commande constitue la preuve que nous avons confiance en notre stratégie à long terme ». Or, une telle stratégie nécessite de se mettre au diapason des normes internationales en matières de sécurité, coût et qualité de services pour être en mesure de résister à la concurrence féroce imposée notamment par les compagnies « low cost ». C'est pourquoi Tunisair a veillé à établir un accord de partenariat avec SITA, le spécialiste mondial des systèmes informatiques pour les compagnies aériennes et aéroports pour la prise en charge intégrale des fonctions informatiques et de télécommunications pour les dix années à venir. Lequel accord a été signé hier en marge de l'Assemblée Générale de l'Union Arabe du Transport Aérien. Cet accord consiste à créer AISA, l'Aviation IT services Africa entre Tunisair, SITA, le spécialiste mondial des systèmes informatiques pour les compagnies aériennes et MEDSOFT, le spécialiste tunisien de l'accompagnement dans le processus de modernisation et de refonte des systèmes d'information des entreprises. AISA dispose d'un budget de trois millions de dollars dans lequel Tunisair possède 50 % du chiffre d'affaires de cette 9ème branche du holding. SITA en possède 49 % et MEDSOFT en possède 1 % restant. Le choix de la date n'est pas d'ailleurs fortuit. Il survient un an avant l'entrée en service de l'aéroport d'Enfidha, prévue pour octobre 2009, et, deux ans avant la remise du premier avion de la commande des seize Airbus, avancée à 2010 en raison du désistement de quelques clients bouleversés par la crise internationale. Tunisair veille, à travers cette joint-venture, à « moderniser ses systèmes administratifs et opérationnels tout en réduisant ses coûts grâce à la mise en valeur de la technologie la plus avancée dans le domaine »
Les objectifs Tunisair est en pleine mutation. La société a été transformée en Holding et restructurée en neuf sociétés : Tunisair, Sevenair, Tunisie Catering, Amadeus, ATCT (formation internationale des aviateurs en collaboaration avec Airbus et Thales), Tunisair Handling, Tunisair Technics, Mauritania Airways et le dernier né, c'est l'AISA. Ce dernier élément a été longuement réfléchi et ce fut, hier, qu'a été signé son acte de naissance en présence de MM. Nabil Chettaoui, PDG de Tunisair, Francesco Violante, le PDG de la SITA et Mondher Benayed, PDG de MEDSOFT. M. Francesco Violente a considéré cet accord comme « le plus important accord d'externalisation jamais conclu par la SITA avec une compagnie aérienne. Cela nous offre une précieuse occasion de collaborer avec un partenaire en pleine mutation en vue de mettre en œuvre les solutions les plus pointues en matière de technologie de l'information et de la communication ». De son côté, M. Mondher Benayed a estimé que : « la gestion d'entreprise est un axe prioritaire du schéma directeur informatique. Le champ d'action d'AISA couvrira aussi les domaines de la gestion administrative et financière afin d'améliorer la productivité globale de Tunisair ». Il a rappelé que « l'université tunisienne attribue chaque année près de 7.000 diplômes en TIC et que AISA constitue pour eux une opportunité très intéressante pour faire preuve de leurs compétences ». M. Nabil Chettaoui a précisé quelques uns des objectifs tracés par Tunisair pour ce partenariat dans les court et moyen termes : « Tout le processus entre dans le cadre de la mise à niveau des structures de Tunisair. AISA est une société de service qui va doter le groupe Tunisair d'un système d'information performant lui permettant d'accroître son efficacité dans trois domaines essentiels : la productivité globale, la capacité d'adaptation et de décision ainsi que l'accélération du développement ». Le PDG de Tunisair a quitté le sentier battu des slogans en donnant des exemples : « Trois axes pratiques me passent par la tête : D'abord, AISA va nous permettre de ramener le temps nécessaire pour faire l'évaluation par la comptabilité analytique de 90 jours à 3 jours. Une telle performance permettrait d'introduire des corrections à temps. Ensuite, les modifications introduites sur les planifications des voyages pourraient générer une réduction de 3 % en matière de consommation d'énergie. Soit neuf millions de dollars sur une enveloppe annuelle de trois cent millions de dollars. Enfin, la révision du plan d'exploitation de la flotte peut entraîner une réduction de l'exploitation globale de 4 % ». D'ailleurs, le projet n'a pas pour unique objectif de restructurer Tunisair. Il vise à sortir au bout de deux ou trois ans sur le marché africain pour exporter le savoir-faire de SITA et l'expertise tunisienne vers les compagnies aériennes et les aéroports africains. D'où l'importance qu'il acquiert sur le plan stratégique. M. Marie Chalar, le Directeur Général d'AISA a expliqué : « AISA a déjà procédé à des sessions de formation de 40 techniciens tunisiens selon les normes internationales. Lesquelles sessions ont montré un seuil de qualification très élevé » Une telle expérience montre que Tunisair investit dans un domaine de forte valeur ajoutée et qu'elle peut constituer une tête de pont vers toute l'Afrique pourvu que l'on préserve dans le respect des normes de qualité. Mourad SELLAMI
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« Les compagnies aériennes arabes se sont généralement bien comportées face à la crise internationale du secteur », déclarent les responsables de l'Union Arabe du Transport Aérien « UATA » à la fin de leur 41ème Assemblée Générale - M. Khaled Abdallah Malham, président de l'UATA pour sa 42ème session
La 41ème Assemblée Générale de l'Union Arabe du Transport Aérien « UATA » clôturée avant-hier à Tunis, a focalisé l'attention de tous les principaux intervenants dans l'aviation civile à travers le monde. L'IATA y a été représentée par son Directeur Général, M. Giovani Pésiniani. La Direction Générale du transport aérien et de l'énergie de la Commission européenne y a été représentée par son Directeur Général adjoint, M. Sultan Ksatsi. Amadeus Technology par son PDG et président exécutif, M. José Antonio Tayson ainsi que plus de cinquante compagnies travaillant dans le programme de partenariat avec l'UATA. Dans la conférence de presse tenue à la fin des travaux de cette 41ème session, animée par M. Nabil Chettaoui, PDG de Tunisair et président de l'UATA pour la session en cours, M. Khaled Abdallah Malham, Directeur Général de Saudia airlines et président de la prochaine session de l'UATA ainsi que M. Abdelwahab Toufaha, Secrétaire général de l'UATA, il a été question des obstacles rencontrés dans le transport aérien et des moyens à adopter pour se prémunir contre la crise internationale du secteur. La 41ème session a recommandé aux gouvernements arabes de réduire les taxations au niveau des aéroports et de contrôler leurs activités, notamment ceux qui ont été privatisés, pour ne pas entraver les échanges commerciaux et des personnes. Il a été également question lors de la conférence de presse de dynamiser davantage l'accord « Arabesque » qui permet de synchroniser davantage l'action des compagnies aériennes arabes et de leur permettre d'assurer un meilleur service à leurs clients en matières de célérité et de coût tout en garantissant un meilleur taux de remplissage. L'expérience tuniso-égyptienne a permis d'améliorer de 30 % les bénéfices des deux compagnies sur la ligne « Tunis-Le Caire ». A une autre question, M. Abdelwahab Toufaha a précisé que « les compagnies aériennes arabes se sont généralement bien comportées lors de la crise internationale connue par le secteur. Elles en sont sorties même renforcées en sachant gérer les conséquences de la crise, notamment après septembre 2001 ».