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-La réussite de tout projet politique est tributaire de la participation de tous, au profit de tous-
Discours du Président Ben Ali à l'ouverture du 20ème Symposium international du RCD
Publié dans Le Temps le 04 - 11 - 2008

Gammarth-TAP - Le Président Zine El Abidine Ben Ali s'est adressé, hier matin, aux participants au 20ème symposium international, organisé par le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) sur le thème "La participation politique dans un monde en mutation", par un discours dont lecture a été donnée en son nom par M. Mohamed Ghannouchi, vice-président du Rassemblement et Premier ministre.
Voici le texte intégral du discours :
"Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Mesdames, Messieurs,
Il me plaît, tout d'abord, de vous souhaiter la bienvenue à tous, à l'ouverture de ce Symposium international annuel que le Rassemblement Constitutionnel Démocratique a pris coutume d'organiser dans le cadre de la célébration par le peuple tunisien de l'anniversaire du Changement du 7 Novembre 1987
Je tiens, à cette occasion, à saluer nos honorables invités, les représentants des partis frères et amis et des organisations politiques régionales et internationales, ainsi que les personnalités intellectuelles et médiatiques de renom, ici présentes parmi nous, et à leur témoigner de notre appréciation pour avoir bien voulu donner suite à l'invitation du RCD et venir assister à cette rencontre privilégiée, participer à ses travaux et partager la joie de notre peuple, en cet anniversaire national impérissable.
Ce Symposium nous offre une nouvelle occasion pour démontrer toute l'attention que nous portons à ce genre de rencontres, qui offrent un espace propice à l'approfondissement de la réflexion et des échanges de vues, concernant les questions d'actualité et les problèmes qui se posent sur la scène internationale, dans le contexte des mutations profondes et accélérées qui se produisent, aujourd'hui, dans le monde, suscitant des enjeux et des défis majeurs, aux divers niveaux politique, économique, social et civilisationnel.
Mesdames, Messieurs,
Dans le monde d'aujourd'hui, la participation politique compte parmi les thèmes essentiels qui marquent la vie de la société, eu égard à sa corrélation étroite avec la démocratie, les droits de l'Homme et le développement, au sens intégral du terme, et compte tenu de l'interdépendance qui existe entre les notions de développement et de démocratie, une interdépendance sans laquelle la démocratie perd toute sa substance et toute son efficience, et le développement se trouve privé de facteurs essentiels, à savoir la mobilisation des énergies et des potentialités, et la participation collective agissante à la concrétisation des choix et à la réalisation des objectifs fixés.
Conscients de l'importance de la participation politique dans la garantie de l'équilibre et du progrès des sociétés, nous avons constamment à l'esprit le processus historique de l'émergence de la notion de participation, depuis la démocratie d'Athènes jusqu'aux diverses expériences que nombre de peuples ont eu à connaître en la matière, et aux formules qui ont favorisé l'évolution de cette participation, en Occident comme en Orient. C'est un processus commun à l'humanité entière qui tire sa richesse de la diversité des systèmes, de leurs degrés d'évolution, des formes de pouvoir et du niveau de prise conscience collective des divers peuples et nations.
Au fil de sa longue histoire, notre pays a eu à connaître des formes évoluées de participation politique, depuis la démocratie et la Constitution de Carthage, que l'illustre philosophe grec Aristote a comptée parmi les plus anciennes constitutions au monde, et jusqu'au Mouvement réformiste du XIe siècle qui a conduit au Pacte Fondamental et à la promulgation de la première Constitution en Tunisie, en 1861
Cette orientation a été confirmée par la période de lutte nationale pour l'indépendance de la Tunisie et la souveraineté de son peuple, et consacrée par la Tunisie indépendante, à travers l'adoption du régime républicain et l'engagement sur la voie de la mise en place des fondements d'une vie politique moderne, concrétisant la participation politique à travers la Chambre des Députés et les conseils municipaux.
Le souci de préserver ce patrimoine et de le promouvoir aura été à l'origine de l'initiative qui a été la nôtre de réaliser le Changement du 7 Novembre, par attachement à la souveraineté du peuple et à la dignité de la patrie, tout autant que par conviction quant à la maturité des Tunisiennes et des Tunisiens et à l'aptitude de notre pays à une vie politique évoluée, comme nous l'avions annoncé dans la Déclaration historique du Changement.
C'est sur cette base que nous avons adhéré à l'option démocratique pluraliste et à la garantie des droits de l'Homme, dans leurs significations les plus exhaustives, et avons œuvré à élargir l'aire de participation politique et à permettre au citoyen de contribuer à la gestion des affaires du pays. Nous avons, ainsi, mis en œuvre des réformes politiques successives et adopté le mode consultatif dans toutes les questions importantes qui se rapportent à la démarche nationale.
C'est dans ce contexte que se situe notre pari sur la société civile et sur la dynamisation du rôle de ses structures, pour compléter le rôle des partis politiques auxquels nous n'avons cessé d'assurer les conditions d'efficience pour qu'ils puissent assumer les missions qui leur incombent dans l'encadrement de la société et la garantie des opportunités les plus larges à la participation politique.
L'amendement constitutionnel fondamental que nous avions ordonné d'introduire en 2002, aura été une étape avancée de ce processus, compte tenu des nouveaux mécanismes et mesures qu'il a instaurés et qui ont consolidé les fondements de la pratique démocratique, élargi l'aire de la participation politique et conforté les bases du pluralisme. A cet égard, je citerais, en particulier, la création de la Chambre des conseillers et la mention, inscrite dans le texte de la Constitution, du recours au référendum concernant les questions qui intéressent l'avenir du pays, toutes les fois que le besoin s'en fait sentir.
Mesdames, Messieurs,
La participation politique et la pratique démocratique constituent un processus ininterrompu, un domaine dont les modes, les formes et les enjeux se renouvellent en fonction de l'évolution de la civilisation humaine et des progrès accomplis par les diverses sociétés.
Les profondes et rapides mutations civilisationnelles qui ponctuent, de nos jours, la vie dans le monde, ont donné lieu à des changements qualitatifs tangibles dans le comportement politique des individus et des sociétés, tout autant qu'aux niveaux national et international.
Du fait de ces mutations, le monde d'aujourd'hui a engendré de nouveaux modes, des formes inédites et des espaces modernes de participation politique, qui ont supplanté les formes et structures classiques, et ouvert à la pratique politique, à ses divers niveaux et au sein même de la société, des horizons et des domaines jusque-là inexplorés
L'importance grandissante du rôle des structures de la société civile et des organisations non-gouvernementales, aux plans national et international, a conduit à l'émergence de nouvelles formes d'action politique. De même, le raz-de-marée de la révolution des communications qu'a connu l'humanité, au cours de ces dernières années, a eu des incidences profondes sur la participation politique, du fait des technologies modernes de la communication et de leurs moyens évolués qui ont révolutionné les formes de participation, d'expression et de communication entre les individus et les collectivités, et diversifié leurs domaines et canaux.
Nous sommes conscients du rôle historique de ces mutations, dans le développement de la participation politique, la consécration de la pratique démocratique et l'ouverture de nouveaux espaces aux individus et aux sociétés, pour réfléchir, s'exprimer et contribuer à la gestion de la chose publique.
Tout en insistant sur la nécessité de mettre à profit ces mutations, de les encourager et d'assurer les conditions requises pour les dynamiser, en tant qu'illustration, parmi d'autres, de l'évolution de l'homme et du progrès de la pratique politique dans l'histoire de l'humanité, nous ne perdons pas de vue la responsabilité qui est la nôtre, d'évaluer ces mutations, de prospecter leur portée et de prévenir les répercussions négatives et les déviations potentielles qu'elles peuvent receler.
Il s'agit d'une responsabilité qui incombe, aujourd'hui, à toutes les sociétés et que se partagent toutes les parties concernées en matière de participation politique, pour faire en sorte que l'action politique continue d'accomplir les fonctions qui lui sont dévolues, d'être régie par les règles de conduite qui l'organisent et attachée aux principes, valeurs et objectifs qu'elle œuvre à concrétiser.
De par les enjeux quantitatifs et qualitatifs qu'elles impliquent, les nouvelles formes de participation politique qui existent, aujourd'hui, dans le monde, nous incitent à réfléchir sur les perspectives de cette participation, et nous confrontent à des interrogations inédites au sujet de la relation entre le nouveau et le classique dans l'action politique.
Ce sont des interrogations qui impliquent la réflexion sur le rôle à venir des partis politiques face à l'émergence de ces nouveaux espaces de polarisation et d'influence que sont les associations et les organisations non-gouvernementales, avec leurs réseaux nationaux et internationaux, ainsi que sur la préservation de la souveraineté nationale et des intérêts supérieurs des pays.
Les nouveaux modes de participation politique générés par les technologies modernes de la communication, à travers la transcendance des distances, de l'espace horaire, des obstacles et des frontières, et l'ouverture des horizons les plus larges, ne peuvent dissimuler les menaces qu'ils peuvent engendrer pour l'intégrité des processus démocratiques, la stabilité et la sécurité des sociétés, et la transparence de l'action politique qui doit continuer à se baser essentiellement sur un système éthique sans lequel les voies se confondent et les concepts et objectifs se trouvent bouleversés.
Aujourd'hui, notre monde est en perpétuel changement. Aussi, nous est-il impératif d'être prudents et de ne pas pratiquer l'amalgame entre participation politique légitime, qui est du droit de chaque citoyen, et tendances extrémistes, racistes et terroristes.
La question de la transparence est l'un des défis majeurs qu'impliquent les nouvelles formes de participation politique, aujourd'hui, dans le monde, compte tenu de leur recours à des modes d'action à distance. Or, les canaux immatériels de communication nécessitent des mécanismes d'évaluation et de contrôle, sur la base des principes constitutionnels et des lois dont se dotent les peuples.
L'un des défis majeurs qui découlent du recours, aujourd'hui dans le monde, aux moyens modernes de communication, en matière de participation politique, réside sans doute, dans le fossé numérique qui existe entre pays évolués et pays en développement. Il s'agit d'une situation qui risque d'entraver la progression de la participation politique et le renouvellement de ses méthodes et formes, dans de nombreux pays qui ne disposent pas de ces moyens, ce qui ne peut que se répercuter négativement sur l'évolution de la démocratie dans le monde et donner lieu à des inégalités, au sein de la collectivité humaine, au plan des chances et des possibilités, en la matière.
Le renforcement des canaux de la participation politique, aujourd'hui dans le monde, représente un pari majeur dans lequel il est indispensable que se complètent les formes classiques et les nouveaux modes pour le gagner, dans un climat marqué par une désaffection croissante vis-à-vis de la chose publique et un manque d'intérêt envers l'action politique, tout particulièrement, dans les rangs des jeunes générations, en dépit des possibilités et moyens disponibles.
C'est là un problème qui doit nous inciter à réfléchir aux meilleurs moyens qui permettraient de réhabiliter les valeurs de citoyenneté, de responsabilité, de sens du devoir envers la collectivité et de contribution à la progression de la société.
Le dialogue global avec les jeunes que nous avons ordonné d'organiser tout au long de l'année écoulée et qui a donné lieu, pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie, à l'élaboration d'un Pacte national de la jeunesse dont nous célébrerons la proclamation, le 7 Novembre courant, aura été une occasion propice au renforcement de l'esprit d'engagement, de responsabilité et de participation des jeunes, afin qu'ils demeurent attachés à leur environnement national, conscients de leur rôle, ouverts au monde et en phase avec ses mutations et développements.
C'est également dans ce cadre que situe la décision que nous avions prise, l'an dernier, à l'occasion du vingtième anniversaire du Changement, d'abaisser, de vingt ans à dix-huit ans, l'âge électoral minimum, afin de permettre à la jeunesse tunisienne de participer, sur la plus grande échelle, aux élections générales.
Cette initiative procédait de notre conviction que l'avenir de la participation politique et de la contribution à la gestion des affaires de la société, passe inévitablement par l'encadrement des jeunes, leur préparation à l'exercice de semblable responsabilité et leur incitation à l'assumer.
Une large participation politique est l'indice de l'évolution des sociétés, l'illustration de la souveraineté et de la liberté des peuples, et la condition essentielle pour la concrétisation des objectifs et ambitions. La garantie des conditions de participation politique est une illustration de la démocratie, en même temps qu'une consécration du rôle des individus et des collectivités. A notre avis, la réussite de tout projet politique est tributaire de la participation de tous, au profit de tous, sur la base du respect du référentiel national et des intérêts supérieurs des pays
Nous sommes confiants que les partis politiques assumeront un rôle fondamental en la matière, que ce soit à travers le renouvellement de leurs méthodes d'action, la diversification de leurs programmes et la promotion de leur discours, ou bien au moyen de l'élargissement de leur aire de rayonnement et d'influence, afin qu'ils polarisent le maximum possible des composantes, catégories et couches de la société, et contribuent ainsi à les prémunir contre la marginalité, le repli sur soi ou encore le risque de tomber dans les méandres de l'extrémisme et du terrorisme.
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes confiants que votre vaste savoir, votre riche expérience et votre connaissance aiguë de la chose politique, contribueront à l'approfondissement des opinions et des points de vue concernant la participation politique et sa portée, aujourd'hui, dans le monde, pour mieux dégager les enjeux du pari que ce thème implique, et identifier les moyens qui permettent de les gagner, en tant qu'une des voies qui permettent de concrétiser les aspirations de l'humanité tout entière en matière de pratique démocratique, de garantie des droits de l'homme et d'instauration des conditions de bien-être et de prospérité de tous, sans exclusion ni marginalisation.
Pour conclure, je tiens à réitérer mes souhaits de bienvenue à nos honorables invités, à leur souhaiter un séjour agréable parmi nous et à former mes vœux de pleine réussite aux travaux de ce Symposium international."


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