Tunis-Le Temps - L'accusé un quadragénaire, marié et père de famille connaissait le père de la victime ainsi que toute sa famille; et pour cause: il était leur voisin, dans un quartier tranquille de la ville de Nabeul, et ce fut de là qu'ils étaient devenus au fils du temps, de grands amis. Aussi avait-il sympathisé avec tous les membres de sa famille dont entre autres une jeune lycéenne âgée de moins de 18 ans, qui le considérait comme son père et n'hésitait pas à s'arrêter, à chaque fois qu'elle était sur le chemin de l'école, pour le saluer et demander de ses nouvelles. De son côté, le quadragénaire se montrait toujours gentil et affable à l'égard de la jeune fille, et ne manquait jamais de lui offrir des friandises ou des biscuits. Celle-ci appréciait son geste, et son estime pour cet ami de la famille, ayant l'âge de son père, ne faisait qu'augmenter. Elle le respectait de plus en plus, et lui faisait entière confiance. Cependant, un beau jour, le père se présenta, indigné et dans tous ses états, au poste de police de la région pour déposer une plainte contre son voisin et ami de naguère. Que s'était-il passé au juste ? Le père déclara que son voisin avait rencontré un jour du mois de septembre 2006, la jeune lycéenne, alors qu'elle rentrait de l'école. Il la salua chaleureusement, et lui tendit le petit paquet de biscuits habituel. Il était à bicyclette, et l'invita à monter avec lui afin de l'amener au souk. Mais pour quelle raison éprouva-t-il la nécessité de le faire , alors que la jeune fille rentrait toujours à pieds. Il informa la jeune fille qu'elle devait chercher des fèves pour sa mère. Celle-ci le chargea de transmettre le message à sa fille et ce fut pour cette raison qu'il se proposa de la prendre au souk à bicyclette. Jusque-là, on comprendrait que ce voisin avait agi de bonne foi dans la seule intention d'aider la jeune fille. Et ce fut ce que celle-ci dut comprendre également. Elle monta donc avec lui à bicyclette, sans hésiter. Le quadragénaire eut-il subitement l'idée malsaine d'entraîner la lycéenne dans un endroit isolé, en vue d'abuser d'elle ? Ce fut du moins ce qu'affirma le père de celle-ci, dans sa plainte à la police. Il ajouta que le quadragénaire avait attenté à la pudeur de la jeune fille, sous la menace et à plusieurs occasions. A chaque fois, le même manège se répétait: Il la prenait avec lui à bicyclette, dans un endroit isolé pour attenter à sa pudeur , sous la menace. Il la tenait sous pression et la mit en garde de ne pas raconter à son père, et la jeune fille garda pour cette raison, le silence pendant un bonne bout de temps. Mais elle finit par craquer en révélant tout à son père. Telle fut la déclaration à la police de ce père, indigné, outré et touché dans sa dignité et dans son honneur. Arrêté par les agents de la brigade criminelle, le voisin donna une version tout à fait différente des faits. Il déclara qu'il connaissait certes le père de la jeune fille, et qu'étant donné la solide amitié qui les liait, il consentit à lui prêter, à sa demande, la somme de 120 dinars. Le père qui manifestait une certaine réticence à s'acquitter de son dû pensa à ce scénario crée de toutes pièces, afin d'échapper au paiement de la créance. Quoi qu'il en soit, le quadragénaire fut écroué et inculpé de détournement de mineure et d'attentat à la pudeur. Il ne cesse cependant de clamer son innocence, et attend d'être jugé.