Il ne suffit pas qu'il y ait un contrat de mariage unissant deux partenaires pour dire que la quiétude règne au sein d'un couple. Loin de là, de multiples problèmes peuvent surgir à tout moment et ils enveniment la vie conjugale. Plusieurs couples ne tiennent encore que par absence d'une alternative de rechange. Le divorce, étant une solution extrême, ne constitue pas toujours une issue plausible. L'affaire de cette dame, quadragénaire, qu'a eu à juger le Tribunal de première instance de Tunis, entre dans cette catégorie. Cette mère de famille n'arrêtait pas de souffrir du comportement de son mari, qui la battait régulièrement. Ce mari était d'un tempérament fougueux et les scènes de ménages étaient fréquentes. D'ailleurs, ce n'est pas uniquement la dame qui a avancé ce constat. Ses voisins ont apporté, eux-aussi, des témoignages dans lesquels ils ont souligné qu'ils entendaient souvent de violentes disputes au sein du couple. Lesquelles disputes se terminaient par les cris stridents de cette épouse battue par son mari. Le jour du drame, elle avait été rossée de coups par son mari. Excédée et au bord de la déprime, la dame a décidé de se venger de ce mari violent et elle ne disposait pas de la clairvoyance nécessaire pour faire le bon choix. Son état d'extrême énervement ne l'a pas aidé à mesurer la gravité de l'acte qu'elle allait perpétrer. Ainsi, elle a exploité le départ de ce mari furieux pour aller acheter deux bouteilles d'alcool chez l'épicier du coin. Elle a déversé le contenu dans les différentes chambres et elle jeta dessus une allumette. Ce fut l'incendie. La dame pyromane s'est pointée devant la fenêtre pour observer la propagation de l'incendie. Les nuages de fumée ont alerté les voisins qui accoururent pour maîtriser l'incendie. Avec les moyens de bord, ils sont parvenus à arrêter l'évolution du feu et à sauver les meubles que les flammes commençaient à dévorer. La dame a reconnu avoir été à l'origine de cet incendie. Elle a été inculpée et traduite devant un tribunal. Elle a nié devant la cour son intention d'incendier sa maison. Elle a expliqué que les bouteilles d'alcool ont glissé entre ses mains et que le feu a pris à partir d'un mégot de cigarette. Le feu a pris involontairement soutenait-elle, dès que le liquide inflammable a touché le mégot. Son avocat plaida l'absence d'intention de la part de sa cliente qui était de surcroît dans un état presque dépressif. Il lui requit les circonstances atténuantes vu l'absence d'antécédents judiciaires. L'affaire a été mise en délibéré.