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C'est un accident, il n'y a pas eu d'intention de tuer. Il n'y a pas donc de coupable Affaire du crash de l'ATR 72 de Tuninter - Carlos Lémon président de la fédération internationale des Associations de pilotes de ligne (IFALPA)
Le verdict prononcé par le tribunal italien de Palerme, lundi 23 mars dernier, dans l'affaire du crash de l'ATR de la compagnie aérienne tunisienne Tuninter qui a condamné le pilote et le copilote à 10 ans de prison, le directeur et le directeur technique de Tuninter à 9 ans de prison et deux responsables techniques à 8 ans de prison, a fait l'objet hier d'une conférence de presse donnée par le président de la fédération internationale des associations de pilotes de ligne (IFALPA) Carlos Lémon, au siège du ministère du Transport à Tunis. D'emblée M. Lémon a été catégorique "Il ne devra pas y avoir de verdict dans ce cas là ni a priori un jugement. C'est un accident et il n'y a pas eu d'intention de tuer. L'Association que je représente a dénoncé le verdict. Une fois encore l'obligation d'imputer les fautes l'emporte sur la nécessité plus impérieuse d'améliorer la sécurité du transport aérien. Je rappelle que l'équipage a réagi à la perte de puissance en appliquant les procédures en vigueur effectuant avec succès un amerrissage forcé. En vertu des règles internationales régissant les enquêtes sur les accidents d'avions, de telles circonstances ne doivent pas donner lieu à des poursuites pénales" et d'ajouter "je confirme que c'est un accident et je suis convaincu que les poursuites judiciaires dans cette affaire sont injustifiées".
Enquête Le président de l'IFALPA a poursuivi en soulignant "dans cette affaire d'accident il n'y a pas de coupable et il n'y aura pas de coupables. Dans le transport aérien le risque zéro n'existe pas. Le système qui est en nette amélioration tend à plus de sécurité. Mais si on commence à condamner et mettre en prison suite à des accidents où l'intention criminelle n'existe pas il n'y aura plus d'aviation". Pour M. Lémon les autorités tunisiennes sont appelées à saisir l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) de manière officielle en rappelant que l'Italie ne s'est pas conformée aux dispositions de l'annexe 13 de la convention régissant l'aviation internationale dont elle est signataire. L'annexe 13 régit les dispositions en matière d'accidents et stipule d'impliquer dans l'enquête d'investigation toutes les parties. Dans ce cas les autorités tunisiennes n'ont pas été impliquées. Les autorités italiennes ont mené seules l'enquête En plus l'annexe en question interdit à qui que ce soit de se baser sur un rapport d'enquête technique d'accident d'avion pour condamner les équipages de conduite des aéronefs... Rappelons que suite au verdict prononcé il a été établi que le crash est survenu dans les eaux internationales et conformément aux lois internationales, la justice italienne n'aurait pas dû être saisie de cette affaire. Mais selon un expert en la matière "il aurait fallu que les autorités tunisiennes réagissent en 2005 , année de l'accident pour que l'affaire soit traitée devant les tribunaux tunisiens et non italiens". Mais pour le président de l'IFALPA il n'est jamais trop tard et nous allons agir pour régler cette affaire.